La cartographie des pathologies et des dépenses mise en avant dans 2 revues scientifiques

Pour la première fois, un article scientifique dans la revue « Medical Care » sera dédié à la présentation de la cartographie des pathologies et des dépenses de l’Assurance Maladie. Un autre article dans la revue « Health Policy » constituera un exemple concret d’exploitation des données de la cartographie. Les 2 articles seront publiés dans ces revues en septembre.

Les données de la cartographie constituent le socle du rapport « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses : les propositions de l'Assurance Maladie » que publie chaque année l’Assurance Maladie pour proposer au gouvernement des pistes d’amélioration du système de santé et d’une meilleure maîtrise des dépenses. Depuis le 21 juin 2022, les données de la cartographie sont consultables en open data par tous sur la plateforme Data pathologies et présentées sous la forme d’infographies interactives.

Ces parutions dans des revues scientifiques internationales, de langue anglaise et à comité de lecture, permettent de diffuser à un public plus large le contenu et l’intérêt scientifique de cet outil d’analyse produit chaque année par l’Assurance Maladie.

L’article scientifique qui va paraître dans la revue Medical Care présente pour la première fois la méthodologie et les principaux résultats issus des données de la cartographie pour la période prépandémique (2015-2019). Les principaux résultats présentés dans l’article concernent notamment les maladies les plus répandues en 2019 :

  • le diabète (6,0 % de la population) ;
  • les maladies respiratoires chroniques (5,5 %) ;
  • les maladies coronariennes (3,2 %).

L’article présente aussi l’évolution des dépenses de santé liées à chaque prise en charge : entre 2015 et 2019, elles ont augmenté principalement pour le diabète (+ 906 millions d'euros) et les troubles névrotiques et de l'humeur (+ 861 millions d'euros) du fait de l'augmentation du nombre de patients. Le « cancer du poumon actif » (+ 797 millions d'euros) représentait la plus forte augmentation relative (+ 54 %) en raison de l’augmentation du coût des médicaments et dispositifs médicaux délivrés à l'hôpital.

Cette étude est déjà disponible sur le site internet de la revue Medical Care sous le titre « The Economic Burden of Disease in France From the National Health Insurance Perspective » et paraîtra dans l’édition de septembre de la revue Medical Care.

L’article à paraître dans l’édition de septembre 2022 de la revue Health Policy porte, de son côté, sur les enjeux liés à la prédiction des dépenses de soins et la performance de différents modèles exploitant les données de la cartographie des pathologies et des dépenses. De nouveaux modes de rémunération des soins, en particulier pour les soins primaires, sont actuellement expérimentés en France. Un enjeu central pour la réussite de ces initiatives est la modélisation des dépenses de soins. Il s’agit d’expliquer au mieux les dépenses liées à la prise en charge d’un groupe d’individus pour une période donnée, en fonction de leurs caractéristiques individuelles et de leur territoire de résidence. L’étude porte sur l’année 2017 et a été réalisée sur plus de 8 millions d’individus âgés de 65 ans ou plus en 2016. La prédiction a concerné l’ensemble des dépenses ainsi que spécifiquement les dépenses de soins de ville, aussi bien à l’échelle individuelle qu’à une échelle agrégée, permettant d’approcher les patientèles des structures participant à ces expérimentations. Les résultats de ce travail sont encourageants : grâce à l’utilisation de la cartographie des pathologies et des dépenses, la prédiction des dépenses de soins est satisfaisante et c’est une condition nécessaire pour ne pas pénaliser les structures qui prennent en charge les patients les plus lourds.
Autre enseignement de l’étude : le choix des caractéristiques territoriales est important à prendre en compte dans la prédiction des dépenses. Par exemple, la prise en compte de l’offre de soins, malgré sa contribution à la performance prédictive des modèles, peut être contraire aux objectifs d’équité du financement et d’efficience des soins, en favorisant des pratiques de recours inadaptées.

Les résultats de cette étude sont complémentaires aux travaux actuellement menés par l’Assurance Maladie sur l’expérimentation d’une incitation à une prise en charge partagée (IPEP) et l’expérimentation d’un paiement en équipe de professionnels de santé en ville (PEPS).

Cette étude est déjà consultable sur le site internet de la revue Health Policy, disponible uniquement pour les abonnés à la revue, sous le titre « Defining a risk-adjustment formula for the introduction of population-based payments for primary care in France » et paraîtra dans l’édition de septembre de la revue Health Policy.

Présentation de la cartographie des pathologies et des dépenses

La cartographie des pathologies et des dépenses est réalisée à partir des données du système national des données de santé (SNDS). Elle a pour objectif d’identifier les pathologies les plus fréquemment traitées et les plus coûteuses. Incluant environ 97 % des résidents français, elle décrit notamment la fréquence et les dépenses annuelles liées à 58 pathologies, traitements chroniques et épisodes de soins (diabète, cancer du sein, maternité, traitement antidépresseur…).

Le champ des dépenses étudiées comprend toutes les dépenses de santé individuelles remboursées par l'Assurance Maladie et exclut notamment les dépenses de santé remboursées par les mutuelles, les dépenses pour les interventions de santé publique (une campagne de prévention par exemple) et les financements forfaitaires (de certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes par exemple).
Ces données fournissent aux décideurs politiques et aux professionnels de la santé publique des éléments clés pour l'identification des priorités de santé et une meilleure compréhension des tendances des dépenses de santé en France. Elles permettent de partager des informations sur la fréquence des pathologies prises en charge dans le système de soins français et les dépenses relatives à ces pathologies, utiles pour les associations de patients, les épidémiologistes, les économistes de la santé, les journalistes et plus généralement le grand public.

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