Vaccination : pour les enfants et les adultes aussi

Le point sur le calendrier des vaccinations des adultes et des enfants, la prise en charge des vaccins et les vaccins obligatoires pour les enfants.

Vaccins obligatoires pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018

11 vaccins sont obligatoires chez les enfants de moins de 18 mois, à compter du 1er janvier 2018.

Un objectif d’amélioration de la couverture vaccinale

L’enjeu de l’obligation vaccinale est d’améliorer la couverture vaccinale, de limiter la mortalité infantile et les risques d’épidémie et d’assurer la sécurité sanitaire sur tout le territoire.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe comme objectif la vaccination de 95 % de la population concernée afin d’éviter ces maladies infectieuses.

En France, ce taux est atteint pour les 3 maladies pour lesquelles le vaccin est obligatoire (diphtérie, tétanos et poliomyélite). En revanche pour d’autres vaccins recommandés, comme celui contre la rougeole, les couvertures vaccinales sont très insuffisantes. Cette insuffisance de couverture vaccinale est à l’origine de la réapparition d’épidémies ou de décès/handicaps évitables.

Vacciner les enfants permet de les protéger et de protéger les autres. C’est une mesure de santé publique.

Tableau présentant les quatre catégories de vaccins obligatoires et recommandés pour les enfants (cf. description détaillée ci-après)

Les vaccins sont divisés en quatre catégories. La première catégorie concerne les vaccins obligatoires, ou ne pouvant être administrés indépendamment des vaccins obligatoires. Les injections concernées sont celles de :

  • primovaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La couverture vaccinale est de 98,9 % en France ;
  • rappel contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La couverture vaccinale est de 96,7 % ;
  • primovaccination contre la coqueluche. La couverture vaccinale est de 98,6 % ;
  • rappel contre la coqueluche. La couverture vaccinale est de 96,3 %.

La deuxième catégorie concerne les vaccins recommandés, administrés ou non avec les vaccins obligatoires. Les injections concernées sont celles de :

  • primovaccination contre l’Haemophilus influenzae b. La couverture vaccinale est de 98 % ;
  • rappel contre l’Haemophilus influenzae b. La couverture vaccinale est de 95,7 % ;
  • trois doses contre l’hépatite B. La couverture vaccinale est de 88,1 %.

La troisième catégorie concerne le vaccin recommandé nécessitant une injection séparée mais administré en même temps que les vaccins obligatoires. Il s’agit des trois doses contre le pneumocoque conjugué. La couverture vaccinale est de 91,4 %.

La quatrième catégorie concerne les vaccins recommandés administrés à des âges différents des vaccins obligatoires. Les injections concernées sont celles de :

  • une dose contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, ou ROR. La couverture vaccinale est de 90,5 % ;
  • deux doses de vaccin ROR. La couverture vaccinale est de 78,8 % ;
  • contre le méningocoque C. La couverture vaccinale est de 70,9 %.

 

Quels sont les vaccins obligatoires depuis le 1er janvier 2018 ?

11 vaccins sont obligatoires :

  • la diphtérie ;
  • le tétanos ;
  • la poliomyélite ;
  • l’Haemophilius influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites) ;
  • la coqueluche ;
  • l’hépatite B ;
  • la rougeole ;
  • les oreillons ;
  • la rubéole ;
  • le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites) ;
  • le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites).

Ces 11 vaccinations sont pratiquées, sauf contre-indication médicale reconnue dans les 18 premiers mois de l’enfant selon le présent calendrier et sont exigibles, pour l’entrée ou le maintien en collectivité, pour tout enfant né à compter du 1er janvier 2018.

Quels sont les enfants concernés par l’obligation vaccinale ?

Tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 sont concernés par l'obligation vaccinale.

Pour les enfants de moins de deux ans et nés avant le 1er janvier 2018, ces 8 vaccins sont vivement recommandés pour les protéger contre des maladies potentiellement graves. Les parents n’auront toutefois pas à justifier de la réalisation de ces vaccins pour l’inscription de leur enfant en collectivité ; seuls les 3 vaccins déjà obligatoires contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT-polio) sont exigibles.

Combien d’injections doivent être pratiquées ?

Les vaccinations obligatoires sont pratiquées avant l’âge de 18 mois et selon les âges fixés par le calendrier des vaccinations en vigueur.

Le parcours vaccinal est constitué de 6 rendez-vous et 10 injections (avec des vaccins combinés), à 2 mois, 4 mois, 5 mois, 11 mois, 12 mois et une dernière injection entre 16 et 18 mois.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le calendrier simplifié des vaccinations (PDF).

Comment constater une contre-indication médicale à la vaccination ?

L’admission de l’enfant né à partir du 1er janvier 2018 dans une collectivité est subordonnée à la présentation par la personne titulaire de l’autorité parentale soit du carnet de santé, soit de tout document attestant de la situation de l’enfant au regard des vaccinations obligatoires, sauf lorsqu’un certificat médical atteste que l’une ou plusieurs de ces vaccinations est contre-indiquée.

Un professionnel de santé peut ne pas vacciner un enfant présentant un état de santé particulier, par exemple lié à une pathologie, qui constituerait une contre-indication médicale avérée à la vaccination. Le médecin établit alors un certificat de contre-indication. Ce certificat vise obligatoirement une vaccination et non l’ensemble des vaccins.

Vaccination des adultes

La mise à jour de ses rappels à l’âge adulte est importante, car la protection conférée par certains vaccins ne dure pas toute la vie. Certaines vaccinations sont par ailleurs recommandées chez l’adulte dans des situations particulières, notamment en cas de projet de grossesse, de maladie chronique ou de personne fragile dans l’entourage. Faites le point avec vos patients.

Chez les adultes, les rappels de vaccination DTP se font désormais à âge fixe : 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans.

Le rappel de vaccination coqueluche est à réaliser à 25 ans et le rattrapage vaccinal contre la méningite à ménigocoque C est fortement recommandé jusqu’à l’âge de 24 ans.

La vaccination contre la grippe est à proposer à toutes les femmes enceintes quel que soit le trimestre de grossesse.

La vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons est à vérifier chez tous les adultes nés depuis 1980, qui doivent avoir reçu 2 doses de vaccins ROR.

Calendrier des vaccinations 2023

Le calendrier vaccinal a été publié par le ministère de la Santé et de la prévention après avis de la Haute Autorité de santé (HAS).

Points-clés sur les nouvelles recommandations en 2023

  • La vaccination contre les Rotavirus est désormais recommandée chez l’ensemble des nourrissons, selon un schéma vaccinal à 2 doses (à 2 et 3 mois de vie) pour le vaccin Rotarix® et à 3 doses (à 2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin RotaTeq®. Le strict respect de ce calendrier vaccinal est primordial afin d’assurer la complétude du schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®).
  • La vaccination annuelle contre la grippe saisonnière peut être proposée aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus. La Haute Autorité de Santé recommande d’utiliser préférentiellement le vaccin administré par voie intranasale. En cas d’indisponibilité du vaccin intranasal, les autres vaccins antigrippaux qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché chez l’enfant peuvent être utilisés.
  • La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2023 a étendu les compétences des pharmaciens, des infirmiers et des sages-femmes en matière de prescription et d’administration des vaccins.
  • Les recommandations vaccinales concernant les infections invasives à Haemophilus influenza de type b et à méningocoques sont susceptibles d’être modifiées en fonction de l’évolution du nombre de cas. Par ailleurs, les recommandations relatives à la vaccination des personnes immunodéprimées seront actualisées au cours de l’année 2023. Les professionnels sont invités à consulter régulièrement le site du ministère chargé de la santé sur lequel est publiée la version datée.

Pour plus d'informations sur le calendrier vaccinal, consultez :

L'occasion de faire le point avec vos patients

Le saviez-vous ? Près d’une personne sur 5 (19 %) estime ne pas être à jour de ses vaccinations.

Plus d’un quart (28 %) des personnes de 15 à 79 ans ne connaît pas la nature de sa dernière vaccination, chiffre qui grimpe à 48 % parmi les 15-30 ans.

Chaque consultation est l'occasion de faire le point avec vos patients sur le calendrier vaccinal, de vérifier leur carnet de vaccination ou leur carnet de santé, et répondre à leurs questions.

Des outils pour vos patients

Le site vaccination-info-service permet d’avoir des informations validées sur la vaccination.

Votre patient n'a pas de carnet de vaccination ?

Dans le cas où votre patient a activé son profil « Mon espace santé », et s’il vous a autorisé à l’alimenter, vous pouvez alors y renseigner toutes les données liées aux vaccinations réalisées.

Si votre patient a refusé l’ouverture de cet espace ou si vous n’y avez pas accès, Vous pouvez vous procurer gratuitement sur commande le carnet de vaccination proposé par Santé publique France.

 

La prise en charge des vaccins

La liste des vaccins pris en charge par l'Assurance Maladie est fixée par arrêté ministériel (arrêté du 16 septembre 2004 modifié par l'arrêté du 3 mars 2010 et du 27 octobre 2011).

Il s'agit des vaccins contre les maladies suivantes :

  • coqueluche ;
  • diphtérie ;
  • grippe saisonnière (pour les personnes à risque) ;
  • hépatite A (pour les personnes à risque) ;
  • hépatite B ;
  • infections à Haemophilus influenza B ;
  • infections invasives à méningocoque du sérogroupe C ;
  • infection à papillomavirus humains (HPV) ;
  • infections à pneumocoque ;
  • oreillons ;
  • poliomyélite ;
  • rougeole ;
  • rubéole ;
  • tétanos ;
  • tuberculose ;
  • varicelle.

Ils sont remboursés, sur prescription médicale, à 65 %. La part complémentaire est habituellement prise en charge par les organismes complémentaires

À noter que certains vaccins peuvent être pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie :

  • le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) est pris en charge à 100 % pour les enfants et les jeunes de 12 mois jusqu'à 17 ans révolus, dans le cadre d’un programme de soutien à la vaccination. Il est également pris en charge à 100 % pour les personnes bénéficiaires de l'aide médicale d’État.
  • le vaccin contre la grippe saisonnière est pris en charge à 100 %, dans le cadre d’un programme de soutien à la vaccination, pour les populations à risque pour lesquelles la vaccination contre la grippe est recommandée (personnes âgées de 65 ans et plus, personnes atteintes de certaines affections de longue durée, etc.) et qui reçoivent chaque année une invitation de l'Assurance Maladie.

L’élargissement de l’obligation vaccinale chez les enfants de moins de 18 mois n’entraîne pas de modification de la prise en charge des vaccins par l’Assurance Maladie.

La prise en charge de l’injection du vaccin

L'injection du vaccin est prise en charge par l'Assurance Maladie dans les conditions habituelles : elle est remboursée à 70 % si c'est le médecin ou la sage-femme qui réalise l'injection lors d'une consultation, ou à 60 % si c'est une infirmière qui réalise l'injection, sur prescription médicale.

À noter que l'injection du vaccin peut être prise en charge à 100 % pour les personnes atteintes de certaines affections de longue durée.

Les vaccins non pris en charge par l'Assurance Maladie

Certains vaccins sont recommandés, voire obligatoires, pour partir dans certains pays étrangers (exemple : vaccin contre la fièvre jaune, le choléra...), mais l'Assurance Maladie ne les prend pas en charge.

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