Prescription du tramadol : rester vigilant face au risque élevé d’addiction
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- Médicament/Produit de santé
À l’occasion de la Journée mondiale de solidarité pour la migraine qui se tient le 21 juin, il est important de rappeler que le mésusage du tramadol augmente. Une étude révèle que 24 % des sondés en consomment pour des céphalées dont des migraines alors qu’il est déconseillé, comme tous les médicaments opioïdes, dans cet usage (source : étude réalisée par l'Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) et la Fondation Analgesia en 2021).
Des aides à la prescription
Le tramadol est l’antalgique opioïde le plus consommé en France et peut entraîner des addictions sévères. Ce risque doit être pris en compte dès la première prescription. Face à ces risques, des outils sont mis à la disposition des prescripteurs pour aider à la prescription.
Avant toute prescription de tramadol, il est nécessaire d’évaluer le risque addictif au traitement opioïde. Le médecin peut l’évaluer avec le questionnaire Opioïd Risk Tool (ORT) disponible sur le site ofma.fr.
Avant chaque renouvellement, le médecin peut rechercher un comportement de mésusage pouvant induire une pharmacodépendance voire une surdose, avec le questionnaire de réévaluation Prescription Opioïd Misuse Index (POMI) sur le site ofma.fr.
Visionner aussi les vidéos de Laurence Lalanne, professeure de psychiatrie et d’addictologie, cheffe du service addictologie aux hôpitaux universitaires de Strasbourg :
- le phénomène d’hyperalgésie induite par les opioïdes ;
- le cas d’un patient piégé par les effets psychoactifs du tramadol.
Consulter le flyer « Prescription du tramadol : le réflexe addiction » (PDF).
De nouvelles règles de prescription
Face à la persistance des cas de mésusage et de présentation d’ordonnances falsifiées, les règles de prescription ont évolué le 1er mars. Tous les médicaments contenant du tramadol, de la codéine ou de la dihydrocodéine doivent obligatoirement être prescrits sur une ordonnance sécurisée, qu’ils soient seuls ou associés à d’autres substances (paracétamol, ibuprofène, etc.). La durée maximale de prescription des médicaments contenant de la codéine (ou de la dihydrocodéine) est alignée sur celle du tramadol, soit 12 semaines (3 mois).
En savoir plus sur ces nouvelles règles.
Le tramadol et son mésusage en chiffres clés
Une étude réalisée par l'Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) et la Fondation Analgesia en 2021 auprès d'un échantillon de 1 001 Français consommateurs de tramadol et/ou codéine a montré que :
- 44 % en prennent pour des douleurs au dos et 43 % pour des douleurs articulaires ;
- 24 % en prennent pour des céphalées (dont des migraines) ;
- 24 % reconnaissent en avoir pris pour une finalité autre que l'antalgie (anxiolytique, hypnotique, stimulant, etc.) ;
- 47 % déclarent avoir des difficultés à arrêter ou diminuer leur traitement ;
- 9 usagers sur 10 ignorent le risque d'arrêt respiratoire en cas de surdosage de ces médicaments.