Les patients concernés par le dispositif Mon soutien psy
27 février 2025
Mon soutien psy s’adresse à tous les patients dès l’âge de 3 ans en souffrance psychique d’intensité légère à modérée.
Dans le cadre de ce dispositif, un accès direct à l’accompagnement psychologique est désormais possible. Cependant un professionnel de santé peut également adresser son patient à un psychologue en fonction de l’examen clinique qu’il a réalisé et en s’aidant si besoin des échelles et outils d’évaluation à sa disposition PDF.
Ainsi, les patients peuvent bénéficier d’un accompagnement psychologique réalisé par un psychologue de ville conventionné, pris en charge par l’Assurance maladie dans la limite d’un entretien d’évaluation et de 11 séances de suivi par patient et par année civile.
En cas d’urgence
Les patients en situation d’urgence, présentant un risque suicidaire ou avec des critères de gravité (signes de décompensation psychiatrique aigus par exemple), doivent être orientés sans délai vers un psychiatre ou vers des structures spécialisées.
Un numéro national de prévention du suicide disponible 24 h/24 et 7j/7, le 3114, permet d’apporter une aide avec des psychologues et des infirmiers formés à la prévention du suicide.
Mon soutien psy
L’essentiel à savoir
Qu’est-ce que Mon soutien psy ?
Mon soutien psy facilite l'accès à un accompagnement psychologique pour tous, en proposant jusqu’à 12 séances par an chez un psychologue conventionné prises en charge par l’Assurance Maladie.
À qui s’adresse Mon soutien psy ?
Mon soutien psy s’adresse à tous les patients à partir de l'âge de 3 ans en souffrance psychique d’intensité légère à modérée tels que les troubles anxieux, les dépressions, les troubles du comportement alimentaire, les mésusages de tabac, d’alcool et/ou de cannabis.
Seuls les psychologues conventionnés peuvent participer à ce dispositif.
Pour se conventionner, les psychologues doivent attester d’un parcours en psychologie clinique ou en psychopathologie et :
- être titulaire d’un master en psychologie
- être inscrit à l’ARS,
- disposer d’un numéro RPPS,
- et disposer d’une expérience professionnelle de 3 ans minimum.
Comment se déroule la prise en charge ?
Étape 1 : accès à un psychologue
Le patient peut prendre rendez-vous directement avec le psychologue conventionné de son choix via l’annuaire dédié monsoutienpsy.ameli.fr
Si un médecin ou une sage-femme ou tout autre professionnel de santé identifie une souffrance psychologique chez l'un de ses patients, il ou elle peut l'orienter vers Mon soutien psy.
Étape 2 : entretien d’évaluation
La 1re séance permet d’évaluer la prise en charge nécessaire du patient et le nombre de séances prévisionnelles.
Étape 3 : séances de suivi
En fonction de l’état du patient, 1 à 11 séances maximum par année civile de suivi lui seront proposées.
Étape 4 : fin de l’accompagnement
Lors de la dernière séance, un compte-rendu de fin de prise en charge est remis au patient.
En cas d’amélioration significative ou de disparition des troubles, la prise en charge se termine.
En cas de non amélioration, d’aggravation, d’urgence, une concertation entre le psychologue et le médecin traitant ou un psychiatre permet d’analyser et de réévaluer la prise en charge du patient.
Une orientation sans délai vers un psychiatre ou une structure spécialisée sera ensuite mise en place.
Quelles sont les modalités de facturation ?
Le prix des séances est fixé à 50 €, que ce soit une séance d’évaluation ou de suivi. Aucun dépassement d’honoraire n’est possible.
Le patient rémunère le psychologue directement après chaque séance ou à la fin de plusieurs séances. Le montant lui sera ensuite remboursé par sa caisse primaire d'assurance maladie à 60% et son organisme complémentaire à 40%.
EN SYNTHÈSE
Accès direct à l'ensemble de la population dès 3 ans en souffrance psychique légère à modérée.
12 séances au maximum prises en charge par année civile.
Tarif unique conventionné de 50 euros par séance.
Les critères d’inclusion
Ce dispositif s’adresse aux enfants et aux adolescents de 3 à 17 ans inclus qui présentent une situation de mal-être ou de souffrance psychique d’intensité légère à modérée, pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage (famille, milieu scolaire, médecin, etc.).
Les critères de non-inclusion
Ne sont pas concernés par le dispositif Mon soutien psy :
- les enfants âgés de moins de 3 ans ;
- les enfants ou adolescents nécessitant d’emblée un avis spécialisé (psychiatre ou pédopsychiatre) parce qu’ils présentent l’un de ces critères :
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles anxieux ou dépressifs ;
- troubles du comportement alimentaire avec des signes de gravité (voir les détails dans l’encadré ci-après) ;
- situations de retrait et d’inhibition majeures ;
- troubles neurodéveloppementaux ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives ;
- troubles externalisés sévères :
- exclusions scolaires à répétition ;
- retentissement majeur sur la scolarité et les apprentissages ou sur la vie familiale ;
- trouble des conduites avec acte légal ou médico-légal (arrestation, condamnation, acte hétéro-agressif…).
- les enfants et adolescents actuellement en cours de prise en charge en pédopsychiatrie, psychiatrie ou en affection de longue durée (ALD) pour motif psychiatrique (ou ayant été dans ces situations dans les 2 ans) ;
Consentement des parents pour les enfants mineurs
Le consentement des titulaires de l’autorité parentale (parents ou tuteurs) est nécessaire pour engager un parcours de soins pour un mineur. Ce consentement va permettre un meilleur partage entre tous les acteurs de ce parcours des informations relatives à sa prise en charge en santé mentale.
Si seul un titulaire de l’autorité parentale est présent, le psychologue doit informer le parent présent qu’il lui incombe de recueillir l’accord de l’autre titulaire de l’autorité parentale. Si l’accord ne peut pas être obtenu, le psychologue lui demande d’attester par écrit que l’accord du second parent n’a pas pu être obtenu pour cause d’impossibilité manifeste pour ce dernier d’être informé et qu’il prend l’entière responsabilité d’accorder seul cette autorisation.
Des ressources disponibles ou bientôt disponibles pour évaluer le jeune patient
L'Assurance Maladie propose aux psychologues différents documents pratiques :
- Mon soutien psy - mémo pour les psychologues sur les différents parcours de soins (PDF) ;
- Guide pratique - Dispositif Mon soutien psy (remboursement des séances d'accompagnement psychologique) ;
Ce dispositif s’adresse aux patients adultes de 18 ans ou plus en souffrance psychique qui présentent :
- un trouble anxieux d’intensité légère à modérée ;
- un trouble dépressif d’intensité légère à modérée ;
- un mésusage de tabac, d’alcool et/ou de cannabis (hors dépendance) ;
- un trouble du comportement alimentaire sans critère de gravité.
Dans certains cas, il est nécessaire de solliciter un psychiatre, pour qu’il formalise un avis quant à la prise en charge la plus adaptée pour le patient et réévalue la pertinence des psychotropes prescrits. Cet avis peut être demandé pour un patient éligible (qui répond aux critères d’inclusion décrits avant) et qui se trouve dans une des situations suivantes :
- sous traitement par antidépresseurs depuis plus de 3 mois ;
- sous traitement par hypnotiques ou benzodiazépines depuis plus d’un mois ;
- sous traitement par un autre psychotrope ;
- les patients bipolaires ou borderline sous antiépileptiques.
Les critères de non-inclusion
Toutes les situations qui nécessitent d’emblée ou en cours de prise en charge un avis spécialisé par un psychiatre sont exclues du champ de ce dispositif :
- les risques suicidaires ;
- les formes sévères de troubles dépressifs ou anxieux ;
- les troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (voir encadré plus bas) ;
- les troubles neurodéveloppementaux sévères ;
- les antécédents psychiatriques sévères dans les 3 ans ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives.
Sont également exclus du dispositif : les patients actuellement en affection de longue durée (ALD) ou en invalidité pour motif psychiatrique ou en arrêt de travail de plus de 6 mois pour un motif psychiatrique (ou ayant été dans ces situations dans les 2 ans).
Quels sont les signes de gravité du trouble du comportement alimentaire ?
Les signes impliquant une prise en charge spécialisée d’emblée sont les suivants :
- une variation du poids de plus de 1 kg par semaine depuis quelques semaines ;
- un indice de masse corporelle (IMC) bas : enfant ou adolescent < 3e percentile ; adulte < 17e percentile) ;
- des crises de boulimie ou d’hyperphagie ne permettant pas le maintien de l’activité scolaire ou professionnelle ou avec un retentissement somatique important ;
- une comorbidité psychiatrique sévère ou risque suicidaire ;
- des complications somatiques du surpoids.
Plusieurs échelles (PHQ9, GAD7, Cudit, Audit, Fagerström) sont à disposition du médecin et de vous-même pour aider à caractériser un trouble psychiatrique d’intensité légère et modérée et les états de souffrance psychique et pour repérer les situations qui ne sont pas incluses dans le dispositif. Leur utilisation n’est pas obligatoire.
Pour information, voici les scores pour les patients entrant dans les critères de non-inclusion :
- symptômes dépressifs : score PHQ 9 < 5 et > 19 ;
- symptômes anxieux : score GAD 7 < 5 et >14 ;
- consommation de tabac : score Fagerström > 6 ;
- consommation d’alcool : score Audit > 12 hommes ou > 11 femmes ;
- consommation de cannabis : score Cudit > 8.
Ces échelles peuvent faciliter les échanges grâce à un langage commun entre les différents professionnels (médecin, psychologue, psychiatre). Elles vous permettent également d’évaluer, si besoin, l’évolution du trouble suite à la prise en charge psychologique.
Au cœur de votre pratique – L’interview
Dispositif Mon soutien psy
Témoignage d’une psychologue partenaire
Fanny BAGUR Psychologue
Comment êtes-vous devenue psychologue partenaire Mon soutien psy ?
J'ai candidaté à mon soutien psy parce que ça correspondait à mes convictions d'offrir l'accessibilité aux soins psychiques à tous. J'ai fait l'expérience dans le secteur hospitalier où les patients demandaient beaucoup plus de travail thérapeutique, demandaient un travail d'accompagnement psychologique et ils n'avaient pas forcément les moyens de se le permettre donc quand mon dispositif est arrivé j'ai trouvé une belle opportunité de leur offrir cette possibilité là en plus de leurs soins physiques.
Concrètement, comment se passe la candidature ?
Ça a été très simple, j'ai été sur le site dédié à la candidature, j'ai déposé mon dossier, j'ai fourni tous les toutes les pièces demandées et une fois que mon dossier a été analysé j'ai été orientée vers la CPAM de mon secteur et elle s'est chargée de mettre mes coordonnées en ligne. Il y a une déléguée de la CPAM qui m'a proposé même un rendez-vous si je le souhaitais pour m'expliquer les tenants, les aboutissants, les fonctionnements, les modalités de remboursement et elle est toujours disponible au téléphone elle est très accessible.
Quels sont les profils de patients que vous accueillez dans le cadre de Mon soutien psy ?
Mon soutien psy s'adresse aux patients à partir de 3 ans qui sont atteints de troubles légers à modérés. Nous avons 12 séances prises en charge par la sécurité sociale, à hauteur de 50 euros les séances.
Est-ce que cela a changé l’organisation de votre activité ?
Absolument pas, ça n'a pas changé l'organisation de mon activité en termes des modalités d'accueil. Je travaille toujours avec les mêmes outils et je propose les mêmes fréquences d'accompagnement. Dans l'emploi du temps, je peux garder une seule journée pour les patients conventionnés ou deux journées et garder le reste de mon activité sur les tarifs non conventionnés.
Selon vous, en quoi Mon soutien psy a-t-il répondu aux besoins des patients ?
Le fait que le soin soit pris en charge par la sécurité sociale ça démystifie la place du psychologue et sa légitime la demande de de suivi pour le patient. Le fait que ce soit remboursé c'est là où on accueille des patients qui jamais ne seraient venus se questionner sur leur histoire de vie. Ça permet à un plus grand nombre de personnes de faire l'expérience de se découvrir, vraiment, d'aller se rencontrer, d'aller comprendre un peu plus les mécanismes qui nous animent. Les plus aussi de ce dispositif c'est la prise en charge globale, là où avant le psychologue travaillait de manière isolée, aujourd'hui il travaille beaucoup plus en réseau avec le domaine médical, les médecins nous orientent facilement, parce qu’aujourd’hui ils ont des demandes aussi d'accompagnement et ils ont vraiment des partenaires avec qui travailler et orienter.
« Au cœur de votre pratique » : le podcast de l’Assurance Maladie qui explore les situations rencontrées par les professionnels de santé.
Écouter l'épisode 1 « Mon soutien psy par ceux qui le pratiquent » (espace institutionnel).
- Fiche mémo à destination des psychologues - Mon soutien psyfiche mémo - PDF, 219.43 Ko
- Guide pratique à destination des psychologues - Mon soutien psyGuide - PDF, 1.21 Mo
- Dispositif mon soutien psy : échelles et outils d'évaluation - guide pratique pour les médecins et les psychologuesGuide - PDF, 1.58 Mo
- Flyer - Mon soutien psy - l'essentiel pour les psychologuesFlyer - PDF, 681.2 Ko