Mon soutien psy : près de 5 000 psychologues ont déjà signé une convention avec l’Assurance Maladie
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- Santé et prévention
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Touchant tous les âges et milieux sociaux, les maladies mentales et les troubles psychiques affectent près d’une personne sur cinq en France, soit 13 millions d’individus (1). En réponse à cet enjeu de santé publique, le gouvernement a initié en juin 2018 une feuille de route « Santé mentale et psychiatrie », qui comporte une cinquantaine d’actions en faveur d’une meilleure prise en charge de ces affections.
L'essentiel de Mon soutien psy (vidéo)
Mon soutien psy
L’essentiel à savoir
Qu’est-ce que Mon soutien psy ?
Mon soutien psy facilite l'accès à un accompagnement psychologique pour tous, en proposant jusqu’à 12 séances par an chez un psychologue conventionné prises en charge par l’Assurance Maladie.
À qui s’adresse Mon soutien psy ?
Mon soutien psy s’adresse à tous les patients à partir de l'âge de 3 ans en souffrance psychique d’intensité légère à modérée tels que les troubles anxieux, les dépressions, les troubles du comportement alimentaire, les mésusages de tabac, d’alcool et/ou de cannabis.
Seuls les psychologues conventionnés peuvent participer à ce dispositif.
Pour se conventionner, les psychologues doivent attester d’un parcours en psychologie clinique ou en psychopathologie et :
- être titulaire d’un master en psychologie
- être inscrit à l’ARS,
- disposer d’un numéro RPPS,
- et disposer d’une expérience professionnelle de 3 ans minimum.
Comment se déroule la prise en charge ?
Étape 1 : accès à un psychologue
Le patient peut prendre rendez-vous directement avec le psychologue conventionné de son choix via l’annuaire dédié monsoutienpsy.ameli.fr
Si un médecin ou une sage-femme ou tout autre professionnel de santé identifie une souffrance psychologique chez l'un de ses patients, il ou elle peut l'orienter vers Mon soutien psy.
Étape 2 : entretien d’évaluation
La 1re séance permet d’évaluer la prise en charge nécessaire du patient et le nombre de séances prévisionnelles.
Étape 3 : séances de suivi
En fonction de l’état du patient, 1 à 11 séances maximum par année civile de suivi lui seront proposées.
Étape 4 : fin de l’accompagnement
Lors de la dernière séance, un compte-rendu de fin de prise en charge est remis au patient.
En cas d’amélioration significative ou de disparition des troubles, la prise en charge se termine.
En cas de non amélioration, d’aggravation, d’urgence, une concertation entre le psychologue et le médecin traitant ou un psychiatre permet d’analyser et de réévaluer la prise en charge du patient.
Une orientation sans délai vers un psychiatre ou une structure spécialisée sera ensuite mise en place.
Quelles sont les modalités de facturation ?
Le prix des séances est fixé à 50 €, que ce soit une séance d’évaluation ou de suivi. Aucun dépassement d’honoraire n’est possible.
Le patient rémunère le psychologue directement après chaque séance ou à la fin de plusieurs séances. Le montant lui sera ensuite remboursé par sa caisse primaire d'assurance maladie à 60% et son organisme complémentaire à 40%.
EN SYNTHÈSE
Accès direct à l'ensemble de la population dès 3 ans en souffrance psychique légère à modérée.
12 séances au maximum prises en charge par année civile.
Tarif unique conventionné de 50 euros par séance.
Des séances de psychothérapie prises en charge à 60 % par l’Assurance Maladie
S’intégrant dans cette feuille de route, le dispositif Mon soutien psy propose un remboursement de séances d’accompagnement psychologique, réalisées par des psychologues agréés et conventionnés avec l’Assurance Maladie. Ces séances concernent les personnes âgées de 3 ans et plus avec des troubles psychiques légers à modérés. Objectifs : éviter le renoncement aux soins, permettre un accès plus large et plus équitable aux psychothérapies et éviter l’aggravation de la souffrance psychique.
Ce dispositif propose une prise en charge à 60 % par l’Assurance Maladie. Il est pris en charge à 100 %, sans avance de frais, pour les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire, pour des soins en lien avec une affection de longue durée, la maternité (à partir du 6e mois de grossesse), ou encore un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Un dispositif valorisant les psychologues
L’accès au psychologue est assoupli : plus besoin de disposer d’une prescription médicale pour accéder au dispositif, il suffit de consulter l’annuaire dédié sur ameli pour prendre un rendez-vous. Autre évolution destinée à optimiser la prise en charge, le nombre annuel de séances est passé de 8 à 12, renouvelable si nécessaire. De plus, la rémunération des psychologues conventionnés a augmenté, le tarif (sans possibilité de dépassement d’honoraires) des séances est fixé à 50 € contre 30 € auparavant.
À noter
Ces évolutions produisent déjà des effets : depuis cet été, plus de 500 psychologues rejoignent le dispositif chaque mois. Ils sont ainsi à ce jour près de 5 000 à avoir signé une convention avec leur caisse d’assurance maladie (CPAM).
Qui bénéficie spécifiquement de Mon soutien psy ?
Depuis son lancement, 550 960 ont bénéficié de Mon soutien psy. La majorité des patients sont des femmes (70 %) et 11 % sont titulaires de la Complémentaire santé solidaire, soit une proportion proche du taux de bénéficiaires de cette aide dans la population générale. Les jeunes se saisissent de cette nouvelle offre : plus de la moitié des personnes ayant consulté un psychologue (51 %) a moins de 35 ans alors cette tranche d'âge représente 38 % de la population française.
Selon un panel de psychologues sondés par l’institut BVA en novembre 2023, 87 % d’entre eux estiment que le dispositif a permis dès sa première phase à des patients qui ne les auraient pas consultés pour des raisons financières de bénéficier d’un accompagnement. Par ailleurs, 63 % des psychologues interrogés affirment que Mon soutien psy a également contribué à un repérage précoce de troubles psychiques chez des patients qui ne consultaient pas de psychologue avant sa mise en place (2).
Entretien avec une psychologue conventionnée (vidéo)
Au cœur de votre pratique – L’interview
Dispositif Mon soutien psy
Témoignage d’une psychologue partenaire
Fanny BAGUR Psychologue
Comment êtes-vous devenue psychologue partenaire Mon soutien psy ?
J'ai candidaté à mon soutien psy parce que ça correspondait à mes convictions d'offrir l'accessibilité aux soins psychiques à tous. J'ai fait l'expérience dans le secteur hospitalier où les patients demandaient beaucoup plus de travail thérapeutique, demandaient un travail d'accompagnement psychologique et ils n'avaient pas forcément les moyens de se le permettre donc quand mon dispositif est arrivé j'ai trouvé une belle opportunité de leur offrir cette possibilité là en plus de leurs soins physiques.
Concrètement, comment se passe la candidature ?
Ça a été très simple, j'ai été sur le site dédié à la candidature, j'ai déposé mon dossier, j'ai fourni tous les toutes les pièces demandées et une fois que mon dossier a été analysé j'ai été orientée vers la CPAM de mon secteur et elle s'est chargée de mettre mes coordonnées en ligne. Il y a une déléguée de la CPAM qui m'a proposé même un rendez-vous si je le souhaitais pour m'expliquer les tenants, les aboutissants, les fonctionnements, les modalités de remboursement et elle est toujours disponible au téléphone elle est très accessible.
Quels sont les profils de patients que vous accueillez dans le cadre de Mon soutien psy ?
Mon soutien psy s'adresse aux patients à partir de 3 ans qui sont atteints de troubles légers à modérés. Nous avons 12 séances prises en charge par la sécurité sociale, à hauteur de 50 euros les séances.
Est-ce que cela a changé l’organisation de votre activité ?
Absolument pas, ça n'a pas changé l'organisation de mon activité en termes des modalités d'accueil. Je travaille toujours avec les mêmes outils et je propose les mêmes fréquences d'accompagnement. Dans l'emploi du temps, je peux garder une seule journée pour les patients conventionnés ou deux journées et garder le reste de mon activité sur les tarifs non conventionnés.
Selon vous, en quoi Mon soutien psy a-t-il répondu aux besoins des patients ?
Le fait que le soin soit pris en charge par la sécurité sociale ça démystifie la place du psychologue et sa légitime la demande de de suivi pour le patient. Le fait que ce soit remboursé c'est là où on accueille des patients qui jamais ne seraient venus se questionner sur leur histoire de vie. Ça permet à un plus grand nombre de personnes de faire l'expérience de se découvrir, vraiment, d'aller se rencontrer, d'aller comprendre un peu plus les mécanismes qui nous animent. Les plus aussi de ce dispositif c'est la prise en charge globale, là où avant le psychologue travaillait de manière isolée, aujourd'hui il travaille beaucoup plus en réseau avec le domaine médical, les médecins nous orientent facilement, parce qu’aujourd’hui ils ont des demandes aussi d'accompagnement et ils ont vraiment des partenaires avec qui travailler et orienter.
Une chaîne de podcasts pour les professionnels de santé par des professionnels de santé
L'épisode 1 « Mon soutien psy par ceux qui le pratiquent » (espace institutionnel) est le premier podcast de la série intitulée « Au cœur de votre pratique ». Cette chaîne vise à faire vivre la communauté scientifique en partageant les expériences et bonnes pratiques médicales et paramédicales.
Télécharger le flyer essentiel (PDF).
Tout savoir sur le conventionnement.
(1) Source : ministère de la Santé et de l’accès aux soins.
(2) Enquête quantitative réalisée par internet du 06 novembre au 22 novembre 2023. 101 psychologues conventionnés ont répondu. Échantillon représentatif des listings de psychologues en termes d’âge, sexe et région.