La prévention du suicide : une priorité de santé publique

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À l’occasion de la Journée nationale de la prévention du suicide le 5 février, le ministère de la Santé et de la prévention sensibilise au risque suicidaire, 2e cause de mortalité évitable chez les 15-24 ans, et met en lumière l’ensemble des actions et outils mis en place pour venir en aide aux personnes en proie à une crise suicidaire, à leur entourage ainsi qu’aux professionnels de santé susceptibles de les repérer, de les orienter ou de les prendre en charge.

Le suicide en France en quelques chiffres

Le taux de suicide en France est parmi l’un des plus élevés d’Europe avec 12,5 décès pour 100 000 habitants, la moyenne européenne étant de 10,3. Il concerne en premier lieu les hommes (19,4/100 000 habitants) et dans une moindre mesure les femmes (6/100 000) (1).

Les classes d’âge les plus touchées sont :

  • les 45-54 ans ;
  • les 55-64 ans ;
  • les 35-44 ans.

Néanmoins, la part du suicide dans la mortalité générale est nettement plus élevée chez les jeunes des 2 sexes que chez les personnes âgées. Le suicide est la première cause de mortalité des 25-34 ans (20 % environ du total des décès dans cette tranche d’âge) (2).

Le suicide représente en France plus de 9 200 décès par an, parmi lesquels 400 adolescents.

Globalement, le taux de décès par suicide a tendance à diminuer : - 33,5 % entre 2000 et 2016.

Les dispositifs d’aide aux patients en détresse et aux professionnels de santé

Le ministère de la Santé et de la prévention poursuit le renforcement de sa politique de prévention du suicide, enjeu majeur de santé publique, inscrit dans sa feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » de 2018.

En lien avec de nombreux acteurs, notamment associatifs, un ensemble de dispositifs ont été élaborés et continuent d’être déployés :

  • VigilanS, pour le maintien du contact avec une personne ayant fait une tentative de suicide. En février 2023, VigilanS est présent dans 17 régions dont 4 en Outre-mer et dans 92 départements ;
  • des formations au repérage du risque suicidaire et à l’intervention auprès des personnes en crise. Rénovées en 2019, ces formations ont pour objectif de créer des réseaux de personnes ressources dans chaque région. Elles s’adressent notamment aux professionnels de santé volontaires ;
  • le programme PAPAGENO organise des actions d’entraide et de recours aux soins ciblée sur la prévention de la contagion suicidaire. Être exposé à un suicide multiplierait de 2 à 4 le risque de geste suicidaire ;
  • les formations de secourisme en santé mentale permettant de repérer et aider une personne en souffrance ou en crise, afin de l’orienter vers des ressources et une prise en charge.

Les outils d’aide au repérage et à la prise en charge des patients à risques

Des méthodes d’évaluation permettant de mesurer le degré de gravité des troubles sont proposés, à l’instar de ce livret pour les médecins et les psychologues. Ces outils facultatifs peuvent faciliter la caractérisation du trouble et les échanges entre les professionnels de santé, médecins et psychologues.

La prise en charge psychologique est préconisée comme solution de première intention pour les troubles d’intensité légère à modérée et représente une alternative aux traitements médicamenteux.

La prise en charge de l'accompagnement psychologique

Depuis le 5 avril 2022, un dispositif permet à toute personne angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, dès l’âge de 3 ans, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie (espace médecin) pouvant aller jusqu’à 30 euros par séance pendant 7 séances.

La Haute Autorité de santé met également à disposition des professionnels de santé un ensemble de guides et fiches pratiques de recommandations pour les accompagner dans le diagnostic et la prise en charge des patients à risque suicidaire.

Orienter les patients

Les dispositifs du ministère de la Santé et de la prévention doivent permettre d’apporter un recours aux personnes en détresse en dehors des consultations avec un professionnel médical.

  • Les maisons des ados proposent un accueil et des prises en charge, notamment en cas de souffrance en lien avec la santé ou l’orientation sexuelle ;
  • le 3114, numéro national « Souffrance et prévention suicide », mis en place en 2021, est gratuit et accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 sur l’ensemble du territoire (métropole et Outre-Mer). Cette ligne s’adresse également aux professionnels de santé pour leur délivrer des conseils spécialisés et des ressources pour une prise en charge adaptée.

En complément de ce service récent, de nombreuses associations sont impliquées et proposent un soutien aux personnes en souffrance, notamment aux jeunes qui peuvent être orientés vers :

  • Fil Santé Jeunes au 0 800 235 236, permanence d’écoute pour les 12-25 ans, ouvert tous les jours de 9 à 23 heures et chat individuel de 9 à 22 heures ;
  • Nightline, ligne d’écoute par et pour les étudiants, proposant notamment un kit de (sur)vie en ligne.

Tous ces services d’écoute et d’accueil, partenaires de la Stratégie nationale de prévention du suicide sont anonymes et gratuits.

(1) Chiffres communiqués par le ministère de la Santé et de la prévention.
(2) Site Infosuicide - Épidémiologie France suicides.

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