La psychose puerpérale

Publié dans : Maternité et périnatalité

Elle survient le plus souvent dans la semaine qui suit la naissance. Les accès survenant plus tardivement (1 à 2 mois) sont cliniquement moins typiques, de plus mauvais pronostic et révèlent plus fréquemment un trouble schizophrénique. Sa prévalence est de 1 à 2 femmes parturientes sur 1 000.

Voici quelques éléments pour vous accompagner dans la prise en charge de vos patientes.

Le tableau clinique associe des éléments confusionnels, délirants et thymiques :

  • une obnubilation, voire réelle confusion mentale avec désorientation temporo-spatiale et un onirisme ;
  • une activité délirante polymorphe mais essentiellement centrée sur la grossesse (déni) ou sur l’enfant (thème d’enfantement, négation de l’enfant, filiation extraordinaire, etc.) ;
  • une grande fluctuation de l’humeur ;
  • une anxiété souvent importante avec sentiment d’étrangeté, de dépersonnalisation, angoisse de mort ;
  • un risque suicidaire ou d’infanticide (+++) ;
  • une variabilité du tableau clinique dans le temps (prédominance vespérale).

Il s'agit d'une urgence psychiatrique.

Les facteurs de risque les plus remarquables sont les antécédents de troubles de l’humeur avant la grossesse ou lors d’une autre naissance, des antécédents familiaux de troubles thymiques ou de schizophrénie.

Maternité, périnatalité : tableau synthétique de l’approche thérapeutique en santé mentale

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Les mesures hygiéno-diététiques suivantes restent conseillées dans un 2e temps mais ne sont pas prioritaires dans la prise en charge à ce niveau de sévérité :

  • préservation du sommeil ;
  • implication du conjoint ou d’un proche pour la gestion des nuits ;
  • lutte contre isolement ;
  • bon équilibre alimentaire ;
  • maintien du zéro alcool en cas d’allaitement ;
  • pratique régulière d’une activité physique adaptée ;

Il s’intègrera dans la prise en charge globale psychiatrique et devra intégrer un travail sur le lien mère enfant surtout s’il y a eu séparation initiale.

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article. 

C’est une urgence psychiatrique : il existe un risque pour la mère (risque suicidaire) et pour l’enfant (risque infanticide).

Le recours au psychiatre est donc direct dans le cadre d’une hospitalisation en urgence, parfois sans consentement de la patiente (admission sur décision du directeur d’établissement à la demande d’un tiers ou en cas de péril imminent ou admission sur décision du préfet si atteinte à la sécurité des personnes ou atteinte à l’ordre public).

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article. 

En fonction de la gravité du tableau clinique et compte-tenu du risque d’infanticide, la préservation du lien mère-enfant se fera en accord avec le psychiatre :

  • dans le cadre d’une prise en charge par une infirmière de liaison du Réseau de psychiatrie périnatalité ;
  • au sein d’unité d’hospitalisation dédiée (unité mère enfant UME, unité mère bébé UMB, unité d’accueils parents-bébés, équipes mobiles) en hospitalisation complète ou en hospitalisation de jour.

Le traitement médicamenteux (antipsychotique, antidépresseur, thymorégulateur selon la forme clinique) sera instauré précocement en milieu spécialisé hospitalier.

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