Dépression d'intensité légère

Publié dans : Adultes

La dépression apparaît comme l'une des maladies les plus répandues en France. Selon la Haute Autorité de santé (HAS), une personne sur 5 connaîtra un épisode dépressif dans sa vie, souvent d’intensité légère à modérée.

La prise en charge des épisodes dépressifs est essentiellement assurée dans un premier temps par le médecin généraliste, le plus souvent seul.

Ces consultations sont consommatrices de temps car elles nécessitent de développer une alliance thérapeutique en développant une attitude de compréhension, d’empathie, de confiance, de soutien, d’écoute et d’information.

Voici quelques éléments pour vous accompagner dans la prise en charge de vos patients.

Pour tout savoir sur la prise en charge de cette pathologie, lire l’article « Épisode dépressif caractérisé (EDC) de l’adulte ».

Échelles et questionnaires : l’échelle PHQ9 (PDF) peut vous aider pour le diagnostic et/ou pour évaluer la sévérité de l’épisode dépressif.

Adulte : tableau synthétique de l’approche thérapeutique en santé mentale

Télécharger ce tableau sous format PDF facilement imprimable en haute définition.

Les mesures hygiéno-diététiques suivantes à conseiller à vos patients sont :

La psychothérapie est recommandée, quelle que soit la sévérité de l’épisode dépressif caractérisé. Elle peut être la seule prise en charge dans les épisodes dépressifs caractérisés légers à modérés. Lire aussi l’article « Épisode dépressif caractérisé (EDC) de l’adulte ».

Le dispositif Mon soutien psy permet à toute personne (dès 3 ans) angoissée, déprimée ou en souffrance psychique d’intensité légère à modérée, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie. Il existe depuis 2022 et évolue au 15 juin 2024.

En effet, les patients peuvent désormais prendre rendez-vous directement avec un psychologue conventionné avec l’Assurance Maladie et partenaire du dispositif Mon soutien psy. Ils peuvent également choisir de consulter d’abord un professionnel de santé dans le cadre de leur parcours de soin, avant de prendre rendez-vous avec un psychologue.

Par ailleurs, le nombre et le tarif des séances ont été augmentés. En accord avec le psychologue, au total 12 séances peuvent être prise en charge par l’Assurance maladie par année civile et par patient, au tarif unique de 50 €.

Consulter la liste des psychologues conventionnés.

Pour en savoir plus lire l’article « Accompagnement avec un psychologue conventionné : le dispositif Mon soutien psy ».

Le recours à des psychologues peut également se faire :

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article. 

La thérapie de soutien

Il s'agit d'une thérapie non codifiée dans sa technique, car non directive. Elle est basée sur l'empathie, la confiance, le soutien. Elle comprend une dimension de conseil, d'information et d'explications, permettant une compréhension partagée de la problématique du patient.

Une écoute active facilitant l'expression du patient peut en faire un outil thérapeutique à part entière vers un changement comportemental, affectif ou émotionnel.

Elle peut être réalisée par un médecin généraliste formé ou un psychiatre ou un psychologue clinicien, ou un psychothérapeute.

Le recours au psychiatre peut devenir nécessaire en cas d’évolution péjorative ou en l’absence d’amélioration.

En libéral : consulter la liste des professionnels et des offres de soins proche du lieu de domicile de vos patients (lire le dernier paragraphe de l’article « Près de chez vous »).
Il existe aussi l’annuaire du site sante.fr qui permet de rechercher un psychiatre près du lieu de domicile du patient. Autre ressource possible à fournir à vos patients : la liste des centres médico-psychologiques (CMP).

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article. 

Si besoin, des hypnotiques et des anxiolytiques peuvent être une aide temporaire en respectant les durées maximales de prescription.

En l’absence d’amélioration, un traitement par antidépresseur peut être envisagé mais pas en 1re intention, en l’absence de critère de gravité;

Pour vous aider, consultez :

Pour les troubles d'intensité légère, l’arrêt de travail n’est pas systématique. Dans un 1er temps, il convient d’évaluer si le contexte de travail est un facteur aggravant ou apaisant.

Dans le cas où le travail est un facteur protecteur, le maintien en emploi peut être thérapeutique. Dans le cas de difficultés dans le cadre professionnel, l’arrêt de travail a plusieurs fonctions : prendre du recul sur la situation, préparer la suite, reconstituer ses ressources physiques et psychiques.

Si besoin, il convient de prescrire un arrêt court de 1 à 2 semaines avec des réévaluations programmées entre 3 et 7 jours. Cette stratégie implique de rassurer le patient en lui expliquant que l’arrêt de travail sera prolongé si cela est nécessaire, car il faut éviter de générer une angoisse d’anticipation d’une reprise.

Pour vous aider, vous pouvez :

L’arrêt de travail présente des effets secondaires : l’isolement d’abord, puis le risque de chronicisation et de désinsertion professionnelle lorsque l’arrêt se répète ou se prolonge. Il est conseillé d’avoir dès le début un objectif partagé avec le patient de retour à l’emploi.

Pour prévenir ce risque, plusieurs solutions existent :

  • orienter votre patient vers son médecin de santé du travail pour une visite médicale ou une visite de préreprise ;
  • prendre contact avec le médecin-conseil via la messagerie sécurisée de votre espace amelipro pour échanger sur la situation et les dispositifs mobilisables : temps partiel thérapeutique, action de remobilisation pendant l’arrêt de travail, invalidité… ;
  • orienter votre patient vers le service social de l’Assurance Maladie via le 3646 (service gratuit + prix de l’appel).

Pour aller plus loin, lire l’article « Accompagner la reprise du travail ».

Dépression : quelle prise en charge ?

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[au cœur de votre pratique - LE DECRYPTAGE]


[Dépression : quelle prise en charge ?]


[Réagir face à une suspicion de dépression]


[Un homme fait la présentation du thème de cette vidéo]


Comment réagir, lorsque vous suspectez une dépression chez un de vos patients ?


[Apparition d’une bulle : Diagnostic clinique initial]


Commencez par établir le diagnostic clinique initial.


Cela vous permettra de confirmer s’il s’agit bien d’une dépression et d’évaluer sa gravité.


[Apparition d’une bulle : Les questionnaires de diagnostic]


Pour cela appuyez sur les questionnaires de diagnostic.
Le traitement de référence repose sur la psychothérapie seule dans les états dépressifs caractérisés d’intensité légère, associée à des antidépresseurs pour les états dépressifs d’intensité moyenne, avec risques suicidaires et/ou auto-dévalorisation, et/ou ralentissement idéomoteur marqué.
La prescription initial d’un arrêt de travail doit être raisonnée.
Évitez de considérer l’arrêt de travail comme l’unique traitement


[Apparition d’une bulle : Un suivi rapproché]
et mettez en place un suivi rapproché.


Il convient ainsi d’établir un projet thérapeutique incluant la programmation de la reprise du travail.


[Apparition d’une bulle : Le travail Facteur aggravant ou protecteur]


Déterminez si le travail est un facteur aggravant ou protecteur pour votre patient.
Dans le cas où le travail est un facteur protecteur, le maintien en emploi peut être thérapeutique.
Dans le cas où le travail est un facteur aggravant, il convient d’orienter le patient vers une visite de pré-reprise avec le médecin du travail, afin d’évaluer sa capacité de reprise et d’organiser les conditions de son retour.
Enfin, quand vous prescrivez des antidépresseurs, veillez à la bonne observance du traitement jusqu’à son terme.
La prescription d’antidépresseur doit couvrir une période de 6 mois minimum.
Les états dépressifs caractérisés d’intensité sévère nécessitent une prise en charge spécialisée, en raison du risque suicidaire élevé.

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