Épisode dépressif caractérisé

La dépression est l'une des maladies les plus répandues en France. La prise en charge des épisodes dépressifs caractérisées d’intensité légère à modérée est essentiellement assurée par le médecin généraliste et les pédiatres.

Diagnostic et outils

Chez l’enfant, les critères de l’épisode dépressif caractérisé sont les mêmes que pour les adultes. Cependant certaines particularités sont possibles dans les manifestations :

  • crises de colère ;
  • irritabilité épisodique ;
  • dégradation des résultats scolaires ;
  • changement de trajectoire des courbes pondérales ;
  • plaintes physiques : fatigue, crampes, courbatures, migraines, douleurs abdominales, troubles du sommeil.

Les enfants peuvent exprimer des idées et intentions suicidaires dès l’âge de 5-6 ans. Tout enfant qui exprime des idées suicidaires nécessite une évaluation attentive.

Il existe des signaux de gravité :

  • modifications du comportement : troubles de l’apprentissage, régression (encoprésie ou énurésie secondaire), hyperactivité, repli sur soi, posture de souffre-douleur, comportements de mise en danger à répétition (blessures ou accidents domestiques) ;
  • préoccupation exagérée au sujet de la mort ;
  • expression de mal-être ou d’idées suicidaires via le corps (douleurs, maux de tête, maux de ventre).

Les principaux facteurs de risque de passage à l’acte sont :

  • des troubles psychiatriques associés ; impulsivité forte associée ;
  • un isolement affectif ou une rupture affective récente (divorce, décès d’un parent ou d’un grand parents, départ d’un ami pour une autre école, etc.) ;
  • de la maltraitance, violence et harcèlement scolaire ;
  • sociaux : changement récent dans l’organisation du quotidien (déménagement, changement d’école, etc.).

L’hospitalisation de l’enfant au décours d’une tentative de suicide ou exprimant des idées suicidaires est à considérer.

Il est possible en tant que professionnel de santé de contacter le 31 14 numéro national de prévention du suicide (24 h/24, 7 j/7) pour un avis spécialisé. Les réponses sont assurées par des professionnels spécifiquement formés (infirmiers ou psychologues) et le Samu en cas de risque vital. 

Enfant : tableau synthétique de l’approche thérapeutique en santé mentale 

Télécharger ce tableau (3 pages) sous format PDF facilement imprimable en haute définition.

Hygiène de vie

En dehors de l'urgence, les mesures hygiéno-diététiques suivantes sont conseillées :

Accompagnement psychologique

La psychothérapie est recommandée, quelle que soit la sévérité de l’épisode dépressif caractérisé : c’est le traitement de référence de 1re intention en l’absence de signe de gravité.

Les psychothérapies (individuelles, familiales ou de groupe) les plus usuelles et ayant fait leur preuve d’efficacité sont :

  • la thérapie de soutien ;
  • les psychothérapies structurées :
    • les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ;
    • les thérapies systémiques ou familiales.

Le dispositif Mon soutien psy, les séances d’accompagnement psychologique

Depuis avril 2022, les patients de plus de 3 ans en souffrance psychique d’intensité légère à modérée peuvent bénéficier du dispositif Mon soutien psy : il s'agit de séances avec un psychologue conventionné, remboursées par l’Assurance Maladie, dans le cadre d’un parcours de soins sur adressage d’un médecin.

En fonction de l’état de santé du patient, et avec accord des parents, vous pouvez lui proposer de suivre des séances d’accompagnement psychologique (8 au maximum) avec un psychologue conventionné.

Consulter la liste des psychologues conventionnés.
Télécharger le courrier d’adressage.
Pour en savoir plus lire l’article « Accompagnement avec un psychologue conventionné : le dispositif Mon soutien psy ».

Le recours à des psychothérapies peut également se faire :

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près de chez votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article.

Recours au psychiatre

Le recours au psychiatre peut devenir nécessaire en cas d’évolution péjorative ou en l’absence d’amélioration :

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près de chez votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article.

Traitement médicamenteux de seconde intention au mieux en coordination avec un pédopsychiatre

Un traitement par antidépresseur peut être mis en place selon la sévérité en association à l’accompagnement psychologique : la fluoxétine à l’AMM dans cette indication pour les plus de 8 ans.

La posologie sera adaptée en fonction du poids, l’instauration sera plus progressive et la surveillance médicale plus rapprochée que chez l’adulte.

Une réévaluation régulière est nécessaire.

Lien avec le milieu enseignant

En fonction de la sévérité des manifestations et du retentissement sur la vie sociale et scolaire de l’enfant, un contact pourra être établi avec la médecine scolaire pour envisager une mise en place de projet d'appui à la scolarisation.

Lire l'article « PPRE, PAI, PAP, PPS : en quoi consistent les différentes possibilités d'appui à la scolarisation ? » sur le site monparcourshandicap.gouv.

Espace d'écoute

Il est possible d'obtenir les coordonnées d'un Lieu accueil enfants parents (LAEP) sur le site de la caisse d’allocations familiales (Caf) et sur le site de l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).

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