Addictions à une substance psychoactive

Publié dans : Adolescents (10 à 19 ans)

C’est principalement à l’adolescence, période d’intégration dans le cercle des pairs et de prise de distance vis-à-vis des parents, que se fait l’initiation à la consommation de substances psychoactives, comme l’alcool et le tabac mais aussi le cannabis qui occupe une place prépondérante, notamment en France. Ces prises de toxiques ne devront pas être négligées.

Le médecin généraliste par sa proximité avec l’adolescent a toute sa place pour repérer, évaluer, accompagner et orienter.

Téléchargez le kit pédagogique pour faciliter la prise en charge des patients édité par le Collège de médecine générale (CMG). L’objectif : mettre à disposition des praticiens des outils pratiques et de référence, au plus près de la réalité de terrain et des connaissances médicales et scientifiques.

Il existe plusieurs grands types de comportement dans la consommation de substances psychoactives :

  • non-usage ;
  • expérimentation : premier contact avec une substance ;
  • usage à risque : consommation pouvant potentiellement exposer à des risques aigus ou chroniques sans que ceux-ci ne soient encore apparus ;
  • usage nocif : consommation induisant des complications aigües ou chroniques (somatiques, psychiques et/ou social) ;
  • dépendance : usage avec incapacité à arrêter malgré les conséquences négatives, tolérance à la substance, besoin irrépressible de consommer (cela s’appelle aussi « craving »).

C’est le trouble de l'usage d'une substance (TUS), qui réunit usage nocif et dépendance, qui définit la gravité des conduites addictives.

Chez l’adolescent, une première étape est d’évaluer le « mal-être » avec le questionnaire BITS, puis d’apprécier le retentissement somatique (sommeil, appétit, poids, etc.), ainsi que le retentissement sur la vie familiale, sociale et scolaire.

Ensuite, il convient de rechercher des comorbidités psychiatriques (anxiété, dépression avec le test ADRS) et les facteurs psychosociaux associés (isolement, marginalisation, stigmatisation, déscolarisation, perte d’emploi d’un parent, séparation et/ou problèmes financiers des parents, etc.) et d’évaluer l’importance de la consommation de substance psychoactive avec le test DEP-ADO.

La démarche thérapeutique sera à adapter à la sévérité du tableau clinique.

Adolescent : tableau synthétique de l’approche thérapeutique en santé mentale

Télécharger ce tableau (2 pages) sous format PDF facilement imprimable en haute définition.

L’adaptation des règles de vie suivantes est conseillée :

  • qualité et quantité de sommeil à préserver (article dans l'espace assuré) ;
  • bon équilibre alimentaire à préserver ;
  • politique générale de réduction des risques associés (en particulier sexuels), et de réduction des polyconsommations, ou des conduites à risque (jeux pathologiques, mise en danger sur la route par exemples ;
  • technique de relaxation, de gestion du stress à initier ;
  • pratique régulière de l’exercice physique (quotidienne ou pluri-hebdomadaire) ;
  • lutte contre l’isolement social.

ll peut être proposé au patient au mieux dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire. Il existe des accès possibles à des suivis psychologiques spécialisés :

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article.

Le recours au psychiatre-addictologue peut être nécessaire selon la sévérité :

Il peut aussi exister des professionnels et des offres de soins près du domicile de votre patient, voir la rubrique « Près de chez vous » (en cours de construction) en bas de cet article.

Un avis spécialisé est indispensable.

En fonction de la sévérité des manifestations et du retentissement sur la vie sociale et scolaire de l’adolescent, un contact pourra être établi avec la médecine scolaire (et après accord écrit des parents pour les mineurs) pour envisager une mise en place de projet d'appui à la scolarisation.

Pour vous aider, lire l'article « PPRE, PAI, PAP, PPS : en quoi consistent les différentes possibilités d'appui à la scolarisation ? » sur le site monparcourshandicap.gouv.

À noter

Il existe des possibilités d’hospitalisations soins-études. Renseignez-vous sur le site de la Fondation Santé des étudiants de France.

Lire aussi « Binge drinking : repérage précoce et prise en charge par le médecin traitant ».

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