Diabète de type 2 : améliorer le dépistage chez les patients à partir de 45 ans et à risque

Publié dans : Diabète de type 2

Retrouvez sur cette page les informations clés pour le dépistage du diabète de type 2 (DBT2) chez les patients à partir de 45 ans et à risque de développer la maladie.

Mémo présentant au médecin le dépistage du diabète de type 2 (description complète dans l'article)

En France, la prévalence du diabète tous types confondus a augmenté de 8,4 % entre 2015 et 2021. Cette hausse est, pour la très grande majorité des cas, due au diabète de type 2 : en 2021, environ 4,2 millions de personnes ont été prises en charge pour un diabète, dont 97 % (soit plus de 4 millions) pour un diabète de type 2.

L’incidence du diabète de type 2 est également élevée au stade des complications. En effet, en 2021, on observe une incidence de 320 000 personnes environ dont 30 % avec un niveau d’emblée élevé de sévérité (niveau 3) du diabète lors de la prise en charge initiale.

Afin de ralentir cette progression et les accidents cardiovasculaires plus fréquents dans cette population, il est donc essentiel de dépister précocement la maladie.

Aujourd’hui, 80 % des diabètes de type 2 sont détectés par le médecin généraliste au cours d’un bilan de santé de routine, comparativement aux médecins spécialistes ou autres prescripteurs possibles, notamment les sages-femmes (2).

Les sujets à risque de diabète sont âgés de plus de 45 ans et répondent à un ou plusieurs de ces critères (3) :

  • surpoids ;
  • sédentarité ;
  • origine géographique (non caucasienne, migrante ou non migrante) ;
  • antécédent personnel de diabète gestationnel ou d’accouchement d’un ou plusieurs enfants de poids de naissance de plus de 4 kg ;
  • antécédent familial de diabète ;
  • état de prédiabète (glycémie à jeun comprise entre 1,10 g/l et 1,25 g/l) ;
  • hypertension artérielle traitée ou non ;
  • dyslipidémie traitée ou non ;
  • précarité.

Actions de prévention primaire chez les sujets à risque de diabète : le questionnaire FINDRISC

Le questionnaire FINDRISC (FINnish Diabetes RIsk SCore) est un questionnaire permettant de calculer le score de risque de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans. Le médecin peut l’utiliser pour repérer les sujets à risque de diabète afin de les sensibiliser et de faciliter l’accès aux soins des populations peu suivies. Il est utilisable en ligne ou en PDF.

Version en ligne :

Quiz

Evaluez votre risque de diabète

Le questionnaire FINDRISC (Finnish Diabetes Risk Score) vous permet d'évaluer votre risque de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans.


Au cours de cette simulation, vous devrez renseigner votre IMC – Indice de masse corporelle

> Calculez votre IMC

Evaluez votre risque de diabète

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1 / 8

Quel âge avez-vous ?

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2 / 8

Un membre de votre famille est-il atteint de diabète ?

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3 / 8

Quel est votre tour de taille au niveau du nombril (en cm) ?

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4 / 8

Pratiquez-vous au moins 30 minutes d'activité physique par jour ?

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5 / 8

Combien de fois mangez-vous des légumes et des fruits ?

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6 / 8

Vous a-t-on déjà prescrit des médicaments contre l'hypertension ?

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7 / 8

Vous a-t-on déjà découvert dans le sang un taux de sucre élevé ?

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8 / 8

Quel est votre indice de masse corporelle (en kg/m²) ?

Evaluez votre risque de diabète

Résultats :
Vous avez points sur 26.

Vous présentez un risque faible de développer un diabète.

Parlez-en à votre médecin (vous pouvez lui présenter vos résultats en les téléchargeant). En fonction de votre situation personnelle, un dépistage du diabète de type 2 par un dosage de la glycémie à jeun sera peut-être nécessaire, notamment à partir de l’âge de 45 ans. 

Pour une meilleure hygiène de vie, consultez nos pages dédiées sur ameli.fr consacrées à l’alimentation et à l’activité physique :

www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte

www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante 

Vous présentez un risque légèrement élevé de développer un diabète.

Parlez-en à votre médecin (vous pouvez lui présenter vos résultats en les téléchargeant). En fonction de votre situation personnelle, un dépistage du diabète de type 2 par un dosage de la glycémie à jeun sera peut-être nécessaire, notamment à partir de l’âge de 45 ans. 

Pour une meilleure hygiène de vie, consultez nos pages dédiées sur ameli.fr consacrées à l’alimentation et à l’activité physique :

www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte

www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante 

Vous présentez un risque modéré de développer un diabète.

Parlez-en à votre médecin (vous pouvez lui présenter vos résultats en les téléchargeant). En fonction de votre situation personnelle, un dépistage du diabète de type 2 par un dosage de la glycémie à jeun sera peut-être nécessaire, notamment à partir de l’âge de 45 ans. 

Pour une meilleure hygiène de vie, consultez nos pages dédiées sur ameli.fr consacrées à l’alimentation et à l’activité physique :

www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte

www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante 

Vous présentez un risque élevé de développer un diabète.

Parlez-en à votre médecin (vous pouvez lui présenter vos résultats en les téléchargeant). En fonction de votre situation personnelle, un dépistage du diabète de type 2 par un dosage de la glycémie à jeun sera peut-être nécessaire, notamment à partir de l’âge de 45 ans. 

Pour une meilleure hygiène de vie, consultez nos pages dédiées sur ameli.fr consacrées à l’alimentation et à l’activité physique :

www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte

www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante 

Vous présentez un risque très élevé de développer un diabète.

Parlez-en à votre médecin (vous pouvez lui présenter vos résultats en les téléchargeant). En fonction de votre situation personnelle, un dépistage du diabète de type 2 par un dosage de la glycémie à jeun sera peut-être nécessaire, notamment à partir de l’âge de 45 ans. 

Pour une meilleure hygiène de vie, consultez nos pages dédiées sur ameli.fr consacrées à l’alimentation et à l’activité physique :

www.ameli.fr/assure/sante/themes/alimentation-adulte

www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante 

Télécharger le questionnaire FINDRISC au format PDF.

Le questionnaire FINDRISC ne recouvre pas l’ensemble des facteurs et marqueurs de risque du diabète de type 2. Ce questionnaire peut donc être un outil additionnel dont le résultat en lui-même, quel qu’il soit, ne sera pas un critère suffisant pour indiquer la réalisation d’une glycémie veineuse à jeun.
Le médecin doit recommander à son patient de suivre les actions ayant montré leur efficacité dans la prévention du diabète de type 2 :

  • éducation nutritionnelle ;
  • amélioration de l’hygiène de vie ;
  • activité physique ;
  • perte de poids ;
  • équilibre alimentaire.

Prévention secondaire
  Homme ou femme > 45 ans Femme > 45 ans
Facteurs de risque de diabète de type 2
(lien de causalité démontré)
  • Origine non caucasienne ou migrante et ayant adopté un mode de vie occidental
  • Sédentarité et/ou surpoids
    (IMC ≥ 25 kg/m2)
  • Antécédent familial de diabète
    (apparenté du 1er degré)
  • État de prédiabète
  • Antécédent de diabète gestationnel
  • Antécédent d’accouchement d’un enfant de plus de 4 kg à la naissance
Marqueurs de risque de diabète de type 2
(lien de causalité discuté)
  • Précarité
  • Hypertension artérielle
  • Dyslipidémie
  • Tabagisme chronique
  • Antécédent de syndrome des ovaires polykystiques
  • Antécédent d’accouchement d’un enfant de faible poids de naissance ou antécédent de grossesse avec retard de croissance intra-utérin

Le point sur le dosage de la glycémie

Voici les recommandations :

  • dépistage du diabète de type 2 par la glycémie veineuse à jeun ;
  • l’indication du dépistage par la glycémie veineuse à jeun concerne les patients âgés de plus de 45 ans et avec au moins 1 facteur ou marqueur de risque en population générale, dans les populations à haut risque cardiovasculaire et dans les populations en situation de précarité.

Quel est le rythme de dosage de la glycémie ?

Le rythme de répétition du dépistage, pour un patient de plus de 45 ans avec au moins 1 facteur ou marqueur de risque dépend de sa glycémie :

  • < 1,10 g/l : dosage tous les 3 ans et entre 1 et 3 ans en cas de présence de plusieurs facteurs ou marqueurs de risque ;
  • ≥ 1,10 g/l et <1,26 g/l : tous les ans.

En 2010, l’American Diabetes Association (ADA) a approuvé l’utilisation de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) comme outil diagnostique pour le diabète et le prédiabète.

Son usage en tant qu’outil de dépistage n’est pas recommandé, ni remboursé pour l’instant en France. Seul le dépistage par le dosage de la glycémie veineuse à jeun est recommandé.

Avantages et inconvénients de la mesure de l’HbA1c pour dépister un diabète
Avantages Inconvénients
La mesure de l’HbA1c reflète l’équilibre de la glycémie au cours des 3 mois qui précèdent le dosage sanguin La mesure de l’HbA1c est plus coûteuse que la mesure de la glycémie à jeun
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun

Le dosage de l’HbA1c peut être faussé en cas de :

  • grossesse,
  • hémoglobinopathies,
  • sphérocytose héréditaire (anémie hémolytique),
  • cancer,
  • hépatite chronique sévère,
  • maladie rénale,
  • variants de l’hémoglobine F.
Il y a une faible variabilité biologique intra-individuelle

Le remboursement n’est possible que dans le suivi de l'équilibre glycémique donc uniquement chez les patients diabétiques (nomenclature des actes de biologie médicale (NABM)).

Il n'y a pas d’influence de l’apport nutritionnel de la veille ou de l’activité physique En France, les critères médicaux pour l’ALD « diabète de type 1 et diabète de type 2 » sont la constatation à 2 reprises d'au moins d'une glycémie à jeun supérieure ou égale à 7 mmol/l (1,26 g/l) dans le plasma veineux.

Le bilan de santé de routine est le premier vecteur du dépistage du diabète de type 2 : cette pathologie est découverte en effet majoritairement à l’occasion d’un dépistage (67 % des cas) mais aussi lors de symptômes évocateurs (18 % des cas), ou de complications (15 % des cas).

Le médecin généraliste doit pouvoir :

  • en prévention primaire, engager le dialogue avec son patient au sujet du risque de développer un diabète : par exemple, en lui proposant le questionnaire FINDRISC (voir avant dans la section Prévention primaire), en rappelant l’importance des thérapeutiques non médicamenteuses (activité physique, alimentation équilibrée, perte de poids) qui permettent d’éviter de développer la maladie ;
  • en prévention secondaire, prescrire un dosage de la glycémie veineuse à jeun pour ses patients de 45 ans et plus à risque de développer un diabète de type 2 et lever les freins des patients réticents ou ne se sentant pas concernés. Un dépistage régulier permet de détecter la maladie au plus tôt pour une meilleure prise en charge, à la fois médicamenteuse et non médicamenteuse.

Le dépistage du diabète de type 2 peut également être proposé dans le cadre du dispositif Mon bilan prévention, dont une offre dédiée s’adresse aux patients âgés de 45 à 50 ans. En savoir plus sur Mon bilan prévention.

(1) Rapport au ministère chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance Maladie au titre de 2024, juillet 2023 ; Diabète, vision synthétique 2021, Data ameli, ameli.fr.
(2) Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète, Haute Autorité de santé (HAS), actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé, octobre 2014.
(3) Guide du parcours de soins, diabète de type 2 de l’adulte, Haute Autorité de santé (HAS), mars 2014 ; Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète, Haute Autorité de santé (HAS), actualisation du référentiel de pratiques de l’examen périodique de santé, octobre 2014.

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