Suivre la prescription en maintenant la vigilance sur les situations à risque
Publié dans : Prévention du risque de iatrogénie chez les 65 ans et plus à travers la prescription
17 septembre 2024
Tout symptôme clinique peut être l'expression d'un effet indésirable d’un médicament.
Une attention particulière doit être apportée au phénomène de la cascade médicamenteuse qui fait référence à une séquence d’événements au cours de laquelle l’effet secondaire d’un médicament est interprété à tort comme un nouveau problème de santé, conduisant à l’ajout d’un autre médicament potentiellement évitable et lui-même à l'origine d'un nouvel effet indésirable à nouveau interprété comme une nouvelle pathologie et entrainant la prescription d'un 3e médicament et ainsi de suite.. Le réflexe iatrogénique a là encore un rôle important à jouer.
Un suivi régulier du patient permet d'évaluer la nécessité de poursuivre ou non son traitement.
Il est essentiel de réévaluer régulièrement les prescriptions des patients polymédiqués en fonction de l'évolution des pathologies, de l'autonomie du patient et de son espérance de vie. Les objectifs thérapeutiques peuvent ainsi être modifiés par l'avancée en âge ou une comorbidité, nouvelle ou évolutive.
Il est également nécessaire d’interroger le patient à chaque consultation afin de connaître ses éventuelles difficultés dans la prise de ses médicaments : voir notamment si la galénique des produits lui convient et vérifier sa motivation à se soigner (degré d'observance, respect de la durée du traitement...).
De façon générale, un bilan minimal s'impose au moins une fois par an pour rechercher, en particulier, une insuffisance rénale ou hépatique ou bien une anémie.
À noter : chez la personne âgée, le suivi de la fonction rénale et du poids est nécessaire. À partir de 60 ans, la créatininémie doit être dosée 1 fois par an. Après 75 ans, elle est dosée plus fréquemment et au moins tous les 3 mois chez certains patients : ceux sous anticoagulants oraux directs, les personnes déjà atteintes d’insuffisance rénale et sous diurétiques.
Le suivi du patient permet de :
- réévaluer régulièrement l'intérêt de chacun des médicaments en termes de bénéfice-risque individuel ;
- surveiller et adapter le traitement, notamment lors de nouvelles pathologies aiguës intercurrentes ;
- supprimer tout médicament qui apparaît soit inadapté (mauvaise observance), soit à l'origine d'effets indésirables, soit non indispensable, en tenant compte de la pathologie traitée, de la hiérarchisation des pathologies, de l'état pathologique, et du risque de syndrome de sevrage ;
- toujours s'interroger sur la nécessité de poursuivre un traitement et éviter l'accumulation des médicaments au fil des années.
L'arrêt de certains médicaments doit être progressif afin d’éviter les phénomènes de sevrage ou de rebond.
Suivre la prescription en maintenant la vigilance sur les situations à risque | |
---|---|
Document | Questionnaire de Morisky sur l’observance (PDF) - Outil Réseau Interlud Occitanie |
Liens utiles | Révision du traitement du patient âgé - ebmfrance |
La cascade médicamenteuse : comment la prévenir, la détecter et résoudre les problèmes qu’elle engendre - Cas clinique - Pharmactuel |
|
L’adhésion thérapeutique du patient âgé ambulatoire : quels déterminants et quel soutien ? - Revue médicale suisse |
À noter : les outils référencés dans la page Prescrire selon l’état du patient en identifiant les situations à risque iatrogénique peuvent aussi être utiles lors du renouvellement de la prescription qui relève de la même démarche.
Pour aller plus loin, lire :
Médicaments broyés ou écrasés, quels sont les risques chez le patient âgé ? (PDF)
Cet article fait partie du dossier : Prévention du risque de iatrogénie chez les 65 ans et plus à travers la prescription