Cancer du sein et travail : agir précocement pour réduire les effets indésirables des traitements
Publié dans : Cancer du sein et reprise du travail
16 janvier 2025
Le traitement du cancer du sein peut développer des effets indésirables. Plus on agit précocément, plus les effets sont réduits. Sont expliquées ci-dessous les actions pouvant contribuer à réduire les effets indésirables.
Un des effets indésirables le plus fréquent est l’asthénie. Différentes actions peuvent contribuer à la réduire :
- l’arrêt du tabac et de l’alcool : proposer un accompagnement dédié. Télécharger la fiche de l’Institut national du cancer (INCa) « Synthèse - Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint de cancer - Systématiser son accompagnement » et lire l’article « Alcool : repérer les consommateurs à risque » de l’INCa ;
- le contrôle pondéral par une alimentation équilibrée: si le recours à une diététicienne n’est pas pris en charge par l’Assurance Maladie en ambulatoire, un accompagnement est possible au sein des établissements de soins, notamment dans les services de soins de support ;
Des conseils en diététique sont également accessibles via le site de l’INCa « Alimentation : pendant et après le cancer », de la Ligue nationale contre le cancer (LNCC), les sites des associations de patientes, certaines applications numériques dédiées ; - le maintien ou l’instauration d’une activité physique adaptée dès le début des traitements, elle peut se faire dans le cadre de l’activité physique adaptée (APA) ou bien dans le cadre des associations de patientes. Les sites suivants proposent des contacts de professionnels agréés : le site de la CAMI sport & cancer, le site de l’association Siel Bleu. Cette activité est à maintenir dans l’après-cancer (1). Il existe des éléments d’information sur ce sujet sur le site de l’INCa.
Il est à noter qu’un bilan d’activité physique ainsi qu’un bilan et des consultations de suivi nutritionnels et psychologiques peuvent être prescrits par le médecin, modulé selon les besoins de la patiente, dans le cadre du parcours de soins global de l’après-cancer (2), financé par les agences régionales de santé (ARS).
(1) Le parcours après cancer qui a été mis en place en 2019 (article L1415-8 et R1415-1-11 du code de santé publique) intègre également l’activité physique.
(2) D’après l’article L. 1415-8 du code de santé publique.
Si le lymphœdème du membre supérieur est moins fréquent du fait des nouvelles techniques d’exploration ganglionnaire, il existe encore. Pour le limiter, il existe différents axes d’intervention en complément de la physiothérapie décongestive complète et de la compression élastique : contrôle pondéral et préservation de la mobilité de l'épaule.
- le contrôle pondéral avec un IMC<30 ou limitation de la prise de poids si l’IMC est en deçà : là encore le recours à une diététicienne sera nécessaire (voir plus haut).
- La préservation de la mobilité de l’épaule : peut se travailler initialement avec un masseur-kinésithérapeute puis se poursuivre dans le cadre d’une activité physique adaptée. Lire l’article « La prescription d’activité physique adaptée : une thérapeutique non médicamenteuse » sur ameli.fr
Pour en savoir plus, lire l’article de l’INCa « Le lymphœdème après traitement d'un cancer » Il existe également un livret dédié au médecin généraliste sur le lymphoedème sur le site de l’INCa.
Les douleurs, qu’elles soient articulaires et neurologiques, peuvent directement ou indirectement limiter le maintien en emploi.
Les ressources à mobiliser sont :
- la gestion précoce de la douleur en coordination avec l’oncologue, le service de soins de support,
- le maintien d’une activité physique dès le début des traitements (elle peut se faire dans le cadre de l’APA ou dans le cadre des associations de patientes. Cette activité est à maintenir dans l’après-cancer. Le parcours après cancer qui a été mis en place intègre également l’activité physique.
Il existe également des troubles cognitifs qui peuvent atteindre la concentration, la planification, la mémoire. Une prise en charge de type stimulation cognitive, en cours d’évaluation, peut être proposée au sein d’ateliers dédiés dans certaines associations de patientes ou dans certains comités locaux de la LNCC ou sur des plateformes comme la plateforme Onco-gite.
Concernant les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, selon leur sévérité, les patientes peuvent bénéficier soit de soutien psychologique via des lieux d’écoute au sein des associations de patientes, comités locaux de la LNCC, soit de psychothérapie prise en charge par l’Assurance Maladie, pour les troubles légers à modérés dans le cadre de Mon soutien psy. Pour les formes plus sévères une médicalisation de la prise en charge sera nécessaire.