BPCO : des indicateurs de qualité pour évaluer le parcours de soins des patients

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie chronique qui touche environ 3 millions de personnes, c’est pourquoi la Haute Autorité de santé (HAS) a élaboré des indicateurs de qualité du parcours de soins pour améliorer la prise en charge des patients.

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche 3 millions de personnes après une exposition prolongée au tabac ou à des produits toxiques ou irritants. Cette maladie chronique nécessitant une prise en charge tout au long de la vie, la bonne coordination entre professionnels de santé et un suivi adapté améliorent sensiblement la prise en charge et la qualité de vie des patients. C’est pourquoi cette pathologie a été la première à être retenue par la Haute Autorité de santé (HAS) pour élaborer des indicateurs de qualité du parcours de soins.

Comment la HAS a-t-elle élaboré les indicateurs ?

Pour répondre à l’enjeu de santé publique que représente la BPCO, la HAS a élaboré un guide du parcours de soins. Elle a ensuite défini 7 indicateurs de qualité du parcours mesurables à partir de 2 bases de données du système national des données de santé (SNDS) (1) : les données de soins de ville et les données des séjours hospitaliers et des consultations en établissements de santé, aux niveaux national et régional.
La HAS a mesuré ces indicateurs à différentes étapes de la prise en charge : dépistage, suivi des patients stables et suivi après hospitalisation.
Les résultats (2) montrent que des améliorations sont à mettre en œuvre à toutes ces étapes du parcours de soins des personnes à risque ou atteintes de BPCO, puisqu’1 seul des indicateurs sur les 7 observés obtient un résultat national supérieur à 70 %.

Ces travaux menés par la HAS sont une première étape. Ils sont mis à disposition des acteurs de terrain afin de les aider à définir les plans d’action les plus adaptés localement.
À partir de la mise à disposition par la HAS des programmes de calcul des indicateurs qualité, l’Assurance Maladie, en partenariat avec l’agence régionale de santé (ARS) et les acteurs locaux, souhaite développer un outil de diagnostic territorial portant sur le parcours BPCO. Cet outil permettra d’accompagner les acteurs de soins, en particulier des structures d’exercice coordonné (communautés professionnelles territoriales de santé et maisons de santé pluriprofessionnelles), pour améliorer la prise en charge des patients du territoire en identifiant des points de rupture dans le parcours de soin et en favorisant le déploiement d’actions d’optimisation.

Les résultats en détail

La prévention

Indicateur 1. Le dépistage de la BPCO par la réalisation d’une spirométrie ou d’explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) est nécessaire chez les personnes exposées à un risque de développer la maladie (tabac, exposition professionnelle à des toxiques ou irritants). L’objectif est de réduire l’exposition, de ralentir l’évolution de la maladie et de diminuer la fréquence et la sévérité des complications. Pourtant, seules 21 % des personnes identifiées à risque de BPCO bénéficient d’un tel dépistage.

La prise en charge des patients stables

Indicateur 2. La vaccination contre la grippe des patients atteints de BPCO permet de prévenir les exacerbations de la maladie. On constate que 53 % des patients atteints de BPCO sont vaccinés contre la grippe et ce taux tombe à 33 % chez les personnes de moins de 65 ans.

Indicateur 3. La réalisation d’explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) ou d’une spirométrie annuelle chez les patients atteints de BPCO est primordiale pour surveiller la fonction respiratoire et ajuster ou renforcer les traitements si nécessaire. Elle est réalisée pour 34 % des patients seulement.

Le suivi médical après hospitalisation

Indicateur 4. Le suivi médical des patients dans les 7 jours après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO permet d’assurer la continuité des soins à la sortie ; ce suivi est mis en place chez seulement 42 % d’entre eux.

Indicateur 5. Le suivi par le pneumologue dans les 60 jours après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO permet de réévaluer les besoins du patient et d’ajuster le traitement à moyen terme ; ce suivi par un pneumologue est réalisé pour 31 % des patients sur cette période.

Indicateur 6. La délivrance remboursée d’un traitement de bronchodilatateur de longue durée d’action dans les 90 jours après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO vise à améliorer la fonction respiratoire des patients et ainsi leur qualité de vie. Ce traitement de référence est poursuivi ou initié pour 74 % des patients, mais pour 58 % seulement des plus de 85 ans.

Indicateur 7. Les soins de rééducation repisratoire dans les 90 jours après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO sont recommandés pour améliorer la qualité de vie et diminuer la mortalité et le risque de ré-hospitalisation. Cette rééducation reste faiblement mise en place : 31 % chez l’ensemble des patients même si elle augmente sensiblement avec l’âge puisqu’elle concerne 42 % des plus de 85 ans.

Pour aller plus loin, lire :


(1) Le SNDS est un ensemble de bases de données strictement anonymes, comprenant toutes les données de remboursement de l'assurance maladie obligatoire, en particulier les données provenant du traitement des remboursements des soins de santé (feuille de soins électroniques ou papier) et des données provenant des établissements de santé (PMSI). Il couvre l’intégralité de la population française, soit 67 millions d’habitants, et est largement utilisé en France afin de mener des études en pharmaco-épidémiologie.

(2) Il est important de noter que les résultats ne dépendent pas uniquement des pratiques des professionnels ; mais aussi de l’acceptabilité par le patient de sa maladie et de son adhésion aux soins, examens et traitements ; et enfin des possibilités d’accès aux soins (plateaux techniques, professionnels).

 

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