Une étude d’Epi-Phare met en lumière un ralentissement de la progression de la PrEP depuis 2023
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Fin juin 2024, le nombre de personnes de 15 ans et plus ayant déjà initié la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en France s’élevait à 103 407, soit 18 479 de plus que fin juin 2023. Le nombre total de personnes utilisant effectivement la PrEP (en initiation ou en renouvellement) était également en hausse, atteignant 59 326 au premier semestre 2024, soit 6 580 utilisateurs de plus par rapport au premier semestre 2023.
Ces données émanent de la nouvelle étude réalisée par le groupement d’intérêt scientifique « Epi-Phare », constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), publiée dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre.
Un infléchissement dans de nombreuses régions
Mais malgré cette poursuite de l’augmentation continue de l’utilisation de la PrEP observée depuis sa mise à disposition en 2016, le nombre de nouveaux utilisateurs entre juillet 2023 et juin 2024 apparaît en baisse de 8 % par rapport à l’année précédente, témoignant pour la première fois d’un ralentissement du rythme de la diffusion de la PrEP en France au cours de la dernière année. Ce ralentissement, observé dans de nombreuses régions, concerne à la fois les initiations faites à l’hôpital ou en centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic CeGIDD (- 13 %) et celles effectuées auprès de prescripteurs de ville (- 3 %). Epi-phare évoque ainsi un « infléchissement dans la progression de l’utilisation de la PrEP au cours de la dernière année ».
La prescription en ville de la PrEP désormais majoritaire
Depuis l’élargissement de la primoprescription de la PrEP à l’ensemble des prescripteurs en juin 2021, la part des prescriptions effectuées en ville plutôt qu’à l’hôpital ou en CeGIDD a constamment augmenté, jusqu’à devenir majoritaire depuis le 2e semestre 2023. Ainsi, au premier semestre 2024, plus de la moitié (52 %) des initiations et des renouvellements de PrEP ont été prescrits en ville, le plus souvent (près de 9 fois sur 10) par un médecin généraliste.
Les personnes initiant la PrEP en ville ont un profil sociodémographique très proche de celles pour lesquelles cette initiation est effectuée dans une structure hospitalière ou CeGIDD, mais elles sont un peu plus nombreuses à n’avoir aucun renouvellement de PrEP dans les 6 mois suivant l’initiation (environ une sur 3 contre une sur 4). « La prescription par les médecins généralistes […] n’a pas permis la diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier », conclut Epi-Phare.
À noter
Depuis janvier 2016, la PrEP est indiquée et prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie pour les personnes à haut risque d’acquisition du VIH par voie sexuelle.