Prescription de Valproate et dérivés chez les femmes en âge de procréer : quelles précautions ?

En cas d’utilisation au cours de la grossesse, le Valproate et ses dérivés (1) entraînent un risque majeur de malformations congénitales (dans 11 % des cas) et de troubles du neurodéveloppement (jusqu’à 30 à 40 % des cas).
Dans l’épilepsie, le Valproate est contre-indiqué pendant la grossesse, sauf s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique appropriée.
Dans les épisodes maniaques des troubles bipolaires, le Valproate est totalement contre-indiqué pendant la grossesse.
Dans ces 2 indications, le Valproate est contre-indiqué chez les femmes en âge de procréer (15-43 ans) sauf si :

  • les autres traitements sont inefficaces ou mal tolérés ;
  • et toutes les conditions du programme de prévention des grossesses chez les patientes traitées par Valproate sont remplies, notamment en ce qui concerne la compréhension des risques et les mesures contraceptives requises.

Un niveau de prescription encore trop élevé

Ces médicaments nécessitent, quelle que soit l’indication, une prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en neurologie ou pédiatrie (épilepsie) ou psychiatrie (trouble de l’humeur). La prescription doit s’accompagner d’une information renforcée de la patiente et de la signature d’un accord de soins.
En 2017, l’envoi de courriers d’alerte aux prescripteurs avait contribué à une forte diminution des prescriptions de Valproate chez les femmes en âge de procréer, ce qui avait considérablement réduit le risque de survenue de malformations et de troubles du développement. Ces prescriptions persistent aujourd’hui à un niveau encore trop élevé au regard du risque d’une part et de l’existence d’alternatives d’autre part.
C’est la raison pour laquelle certains prescripteurs libéraux et hospitaliers ayant prescrit, sur les 12 mois écoulés, du Valproate ou ses dérivés à une ou plusieurs femmes en âge de procréer ont reçu début septembre un courrier de l’Assurance Maladie et de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) leur rappelant l’ensemble de ces règles.
Des documents d’information sont accessibles sur le site de l’ANSM.
(1) Dépakine®, Dépakine Chrono®, Dépakote®, Dépamide® ou Micropakine® et leurs génériques.

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