Ozempic (sémaglutide) : un médicament à prescrire exclusivement aux diabétiques de type 2
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Le médicament Ozempic (sémaglutide), commercialisé depuis avril 2019 pour le traitement du diabète de type 2, fait l’objet d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance Maladie ont mis en place une surveillance renforcée de l’utilisation d’Ozempic et rappellent que sa prescription doit être strictement réservée aux patients atteints de diabète de type 2.
Estimation du mésusage d’Ozempic
Ozempic (sémaglutide) est un médicament disponible uniquement sur ordonnance et indiqué dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé.
Les données du Système national des données de santé (SDNS) extraites pour la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022 font état de 215 000 patients ayant eu recours à la spécialité Ozempic. Parmi eux, l’Assurance Maladie estime que 2 185 peuvent être considérés comme non diabétiques (1).
Ainsi, sur la base des seules données de remboursement, le mésusage potentiel pour la spécialité Ozempic est estimé à environ 1 %.
Dispositif de surveillance renforcée
L’ANSM et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie ont mis en place une surveillance régulière active de l’utilisation d’Ozempic par le suivi :
- des données de vente et de remboursement issues du SNDS ;
- des signalements d’usage non conforme et des déclarations d’effets indésirables effectués auprès des centres régionaux de pharmacovigilance.
Ce suivi permettra d’évaluer si des mesures complémentaires doivent être mises en œuvre.
Limiter les risques d’usage détourné
Les professionnels de santé doivent veiller à ne prescrire Ozempic qu’en cas de diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à l’indication de son autorisation de mise sur le marché. La prise en charge du surpoids de l'adulte repose avant tout sur l’alimentation et l’activité physique.
Le détournement de ce médicament à des fins d’amincissement peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement et ainsi avoir un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques pour lesquels ce traitement est essentiel.
Le mésusage d’Ozempic peut par ailleurs entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.
(1) Les patients sont considérés comme non diabétiques lorsqu’ils ne bénéficient pas d’une exonération du ticket modérateur au titre de l’affection de longue durée diabète ou lorsqu’ils ont réalisés moins de 2 tests HbA1c sur la période étudiée.