Les TMS, première cause d'indemnisation pour maladie professionnelle en France
Les troubles musculosquelettiques (TMS) résultent d'un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé. Ils peuvent apparaître rapidement. Toutefois, ils s'installent le plus souvent de façon progressive après une longue période de sollicitations intensives des parties du corps atteintes.
Des troubles d’origine multiples
Les facteurs favorisant les TMS sont multiples : facteurs biomécaniques et environnementaux, contraintes psychosociales, contraintes organisationnelles.
Certains facteurs individuels sont également susceptibles de jouer un rôle. L’âge est responsable d'un vieillissement des structures péri-articulaires. La fragilité physique (diabète, hypothyroïdie, rhumatisme inflammatoire, fatigue, surpoids, baisse de l’immunité) ou la fragilité psychologique sont à prendre en compte dans l’émergence des troubles musculosquelettiques.
Les loisirs (le jardinage, le bricolage, la pratique sportive...) peuvent provoquer leur apparition. Mais le lien entre des activités professionnelles et la survenue ou l'aggravation des TMS est aussi aujourd'hui bien établi. C'est pourquoi beaucoup de ces TMS sont inscrits aux tableaux des maladies professionnelles. Ils représentent actuellement plus de 87 % des maladies professionnelles entraînant un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles.
La reconnaissance en maladie professionnelle
C’est au travailleur (ou à ses ayants droit) que revient l’initiative de la demande de reconnaissance d’un TMS comme maladie professionnelle. Cette demande doit être adressée à la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) ou à la caisse de Mutualité sociale agricole (MSA) dont il dépend.
Elle doit être accompagnée d'un certificat médical initial rédigé par un médecin choisi par le travailleur, certificat qui constitue un document de référence de toute la procédure.
En savoir plus sur les formalités relatives à la reconnaissance d’une maladie professionnelle.
Une fois que sa caisse d'assurance maladie a reconnu le caractère professionnel de sa maladie, le patient bénéficie d'une prise en charge à 100 % de tous les soins liés à sa maladie, sur la base et dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale, à l'exception des prothèses dentaires et de certains dispositifs médicaux qui sont pris en charge à 150 % sur la base des tarifs de la Sécurité sociale et dans la limite des frais réels.

Les troubles musculosquelettiques : répartition, facteurs et symptômes
- Les troubles musculosquelettiques sont des maladies qui touchent les articulations, les muscles et les tendons.
- L’activité professionnelle peut jouer un rôle dans leur apparition, leur durée ou leur aggravation.
- Depuis 2003, les TMS ont augmenté de 60 %.
- Les TMS représentent actuellement 87 % des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles.
- La lombalgie aiguë représente 20 % des accidents du travail et est la première cause d’inaptitude avant 45 ans.
- 45 % des TMS entraînent des séquelles lourdes (incapacités permanentes).
- 30 % des arrêts de travail sont causés par un TMS.
Quels sont les TMS les plus fréquemment reconnus en maladie professionnelle ?
- Le syndrome du canal carpien au poignet (38 %),
- le syndrome de la coiffe des rotateurs à l'épaule (30 %),
- l'épicondylite latérale au coude (22 %),
- les lombalgies (7 %),
- l’hygroma du genou (2 %).
Les facteurs favorisant les TMS
Facteurs biomécaniques et environnementaux
Facteurs biomécaniques :
- gestes répétitifs
- travail statique,
- positions articulaires extrêmes,
- port de charges lourdes
- vibrations et chocs mécaniques…
Facteurs environnementaux
- Froid et bruit aggravant les contraintes mécaniques.
- éclairage insuffisant
Secteurs d'activité professionnelle les plus concernés par les TMS reconnus en maladies professionnelles ou accidents du travail :
- transport et logistique,
- commerce, agroalimentaire,
- bâtiment et travaux publics,
- propreté,
- industrie métallurgique,
- secteur sanitaire et médico-social.
Contraintes psychosociales
Ces facteurs reposent sur la façon dont le travail est perçu par les salariés :
- pression temporelle,
- manque d’autonomie,
- manque de soutien social,
- travail monotone,
- insécurité de l’emploi
Contraintes organisationnelles aggravant les TMS
- Organisation du travail (rythme de travail, horaires, contenu du travail…)
- Conditions d’exercice du geste professionnel (délai de réalisation trop court, temps de récupération insuffisant...)
Facteurs individuels favorisant la survenue de TMS
- Âge (responsable d'un vieillissement des structures péri-articulaires)
- Fragilité physique (diabète, hypothyroïdie, rhumatisme inflammatoire, fatigue, surpoids, baisse de l’immunité)
- Fragilité psychologique
Les symptômes des troubles musculo-squelettiques
Les symptômes des TMS dépendent de la localisation et de la nature de l'affection. Ils sont faiblement ressentis au début, et l'évolution se fait généralement en plusieurs phases.
- Stade initial. Des douleurs et une gêne fonctionnelle (perte de mobilité ou de force) apparaissent pendant l'activité exercée. Elles disparaissent le soir, au repos, et ne réduisent pas la capacité de travail.
- Stade intermédiaire. Les douleurs et la gêne fonctionnelle débutent de plus en plus tôt dans la journée, et persistent le soir ou au repos. Elles réduisent la capacité de travail.
- Stade de pathologie avérée. Les symptômes dépendent de la nature de l'affection (signes d'inflammation, perte de mobilité articulaire ou de force, fonte musculaire...). Ils s'accompagnent d'une incapacité à accomplir son travail.
Source : Assurance Maladie – Risques professionnels.