Augmentation des cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae : quelle marche à suivre ?
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Les autorités sanitaires ont été informées d’une recrudescence inhabituelle de cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae sur le territoire français, y compris de cas nécessitant une hospitalisation chez les adultes et les enfants.
Pour rappel, la Mycoplasma pneumoniae est une bactérie dite « atypique » responsable d’infections respiratoires, très fréquentes chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes. Elle représente, après le pneumocoque, la deuxième cause de pneumonie aiguë communautaire (PAC) bactérienne. La transmission interhumaine se fait via les gouttelettes et l’incubation est de 1 à 3 semaines.
L’immense majorité des infections à Mycoplasma pneumoniae (rhinopharyngite, trachéo-bronchite et bronchite aiguës) sont bénignes et guérissent spontanément.
Quel diagnostic clinique en médecine de ville ?
Le diagnostic clinique en ville peut être évoqué devant :
- une pneumopathie, notamment si celle-ci est associée à des douleurs musculaires ;
- des lésions dermatologiques ;
- une cytolyse hépatique,
- tout particulièrement en présence de cas groupés en collectivité.
L’antibiothérapie probabiliste de première intention d’une pneumopathie à Mycoplasma pneumoniae repose sur les macrolides, en monothérapie, selon les posologies recommandées.
Quels traitements possibles en l’absence de signes d’emblée évocateurs de bactérie atypique ?
Il convient en premier lieu de rechercher une pneumopathie virale grippale, ou liée au Covid-19 ou au virus respiratoire syncytial (VRS).
Si la pneumopathie est bactérienne, et en l’absence de signes d’emblée évocateurs de bactérie atypique (début progressif, signes extrarespiratoires, état général conservé, opacité non systématisée), le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/acide clavulanique selon les recommandations habituelles.
Dans ce cas, la réévaluation clinique à 48-72 heures de l’antibiothérapie initiale est impérative et le diagnostic de Mycoplasma pneumoniae doit être évoqué en cas d’échec, incitant à réaliser un changement antibiotique pour un macrolide après avoir réalisé une radiographie de thorax de contrôle pour éliminer un épanchement pleural et/ou une CRP.
La radiographie de thorax
La radiographie de thorax peut orienter le diagnostic devant un aspect d’infiltrat pulmonaire interstitiel diffus bilatéral. Les anomalies radiologiques sont inconstantes et le scanner thoracique low-dose présente de meilleures performances dans cette indication.
Pour rappel, les investigations complémentaires dépendent de la gravité de la pneumonie et ne doivent pas retarder la mise en route d’un traitement probabiliste. La confirmation du diagnostic d’infection à Mycoplasma pneumoniae se fait, si besoin, en milieu hospitalier.
Pour plus d’informations sur la bactérie Mycoplasma pneumoniae, consulter le DGS-Urgent du 29 novembre 2023.