Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
Le dépistage du cancer du col de l’utérus s’adresse aux femmes de 25 à 65 ans. Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est l’examen cytologique et, pour les femmes de 30 ans à 65 ans, le test de dépistage est le test de détection des virus HPV à haut risque (HPV-HR), tous deux réalisés à partir d’un prélèvement cervico-utérin (frottis).
Ce qui change en pratique en 2024
Depuis janvier 2024, les invitations au dépistage du cancer du col de l’utérus sont adressées par l’Assurance Maladie aux patientes n’ayant pas réalisé le dépistage dans les délais recommandés.
Désormais, pour les patientes disposant d’un compte ameli, l’invitation est dématérialisée et déposée dans le compte, où elle est conservée durant 6 mois. Les patientes qui ne disposent pas de compte ameli reçoivent une invitation par voie postale, mais sans étiquettes.
En l’absence d’étiquettes, la case mentionnant que le prélèvement a été réalisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, figurant sur la feuille de demande d’examen, fait foi.
Si vous réalisez vous-même le prélèvement cervico-utérin, il vous suffit donc de cocher sur la feuille de demande d’examen la case mentionnant que votre patiente est invitée au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.
Les biologistes médicaux (médecins ou pharmaciens) travaillant dans des laboratoires de biologie sont désormais autorisés à réaliser le prélèvement cervico-utérin et l’acte d’analyse de dépistage à la suite du prélèvement, sans prescription médicale, sur présentation de l’invitation au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus après vérification par le biologiste médical de l’éligibilité de la femme.
Consulter les nouvelles consignes de facturation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus.
Le cancer du col de l'utérus : épidémiologie
Le cancer du col de l’utérus est dû à une infection liée aux papillomavirus humains (HPV), l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. La plupart du temps l’infection est transitoire. Toutefois, dans près de 10 % des cas elle persiste et peut entraîner plusieurs années plus tard des lésions précancéreuses du col de l’utérus qui peuvent évoluer vers un cancer.
Chaque année, près de 3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus invasifs dont dénombrés en France et causent plus de 1000 décès (1).
Le cancer du col de l'utérus est un cancer évitable grâce à 2 interventions :
- le dépistage des lésions précancéreuses ;
- la vaccination contre les HPV.
Le dépistage par prélèvement cervico-utérin : modalités et prise en charge
Les modalités de dépistage recommandées (2) varient selon l’âge de la femme.
Pour les femmes entre 25 et 29 ans
Le dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après 2 premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
Pour les femmes de 30 à 65 ans
Le dépistage est réalisé par un test HPV-HR plutôt que par un examen cytologique. Le test HPV-HR est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Le test HPV présente une meilleure sensibilité pour la détection des lésions précancéreuses, il est plus efficace en termes de réduction de l’incidence des lésions précancéreuses et des cancers invasifs chez les femmes de plus de 30 ans.
Prise en charge du dépistage
Le prélèvement cervico-utérin est pris en charge à 70 % sur la base du tarif conventionnel par l’Assurance Maladie sur prescription médicale. Le montant restant est généralement remboursé par les mutuelles (complémentaires santé).
Dans le cadre du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, l'analyse de l’examen cytologique et du test HPV réalisés lors du prélèvement cervico-utérin de dépistage sont pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie.
Pour bénéficier de cette prise en charge à 100 %, il faut que la femme présente son courrier d’invitation – y compris au format dématérialisé. Le professionnel de santé qui réalise le prélèvement cervico-uterin coche alors la case correspond au « dépistage organisé » sur la feuille de demande d’examen accompagnant le prélèvement transmis pour analyse.
La vaccination contre les papillomavirus humains
Des vaccins efficaces et sûrs
L’efficacité des vaccins sur les lésions précancéreuses est aujourd’hui démontrée : une réduction des lésions précancéreuses du col de l’utérus de 51 % chez les filles âgées de 15 à 19 ans et de 31 % chez les femmes âgées de 20 à 24 ans a été estimée dans les programmes de vaccination à l’étranger (3) .
On dispose d’un recul important sur ces vaccins :
- plus de 6 millions de doses ont été prescrites en France ;
- plus de 300 millions l'ont été dans le monde depuis plus de 10 ans.
La sécurité de ces vaccins a été établie scientifiquement (4). En particulier, aucun lien entre ces vaccins et les maladies auto-immunes n’a été démontré.
Une vaccination recommandée pour les filles et les garçons.
La vaccination est recommandée pour les jeunes filles et garçons de 11 à 14 ans révolus.
Dans le cadre du rattrapage, le vaccin est recommandé pour les jeunes filles et les jeunes hommes de 15 à 19 ans révolus, non encore vaccinés.
Le vaccin est d'autant plus efficace que ces jeunes patients n'ont pas encore été exposés au risque d'infection par le HPV.
La vaccination contre les HPV est également recommandée :
- jusqu’à l’âge de 19 ans, chez les garçons et les filles immunodéprimés (aux mêmes âges que dans la population générale), et dès l’âge de 9 ans chez les enfants (garçons et filles) candidats à une transplantation d’organe solide ;
- jusqu’à l’âge de 26 ans chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.
Prise en charge du vaccin
Le vaccin contre les infections à HPV est pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie, le montant restant est généralement remboursé par les mutuelles (complémentaires santé). Depuis septembre 2023, cette vaccination est également proposée gratuitement aux collégiens en classe de 5e.
Les pharmaciens et les infirmières peuvent également prescrire et administrer la vaccination contre les HPV dès l’âge de 11 ans.
(1) Institut national du cancer (INCa).
(2) HAS, recommandation de santé publique de juillet 2019 (Évaluation de la recherche des papillomavirus humains (HPV) en dépistage primaire des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et de la place du double immunomarquage p16/Ki67)
(3) Haute Autorité de la santé (HAS) : Recommandation sur l'élargissement de la vaccination contre les papillomavirus aux garçons - Décembre 2019.
(4) INCa, Les arguments clés sur la vaccination contre les cancers liés aux papillomavirus humains (HPV).