Le vapotage, initialement présenté comme une alternative moins nocive au tabagisme, connaît une popularité croissante chez les adolescents et les jeunes adultes. Cette tendance soulève de sérieuses préoccupations en matière de santé publique, notamment en raison de l'émergence de nouvelles pratiques dangereuses comme la consommation de PTC, 3 lettres qui signifient « pète ton crâne ». 

La cigarette électronique est un générateur d’aérosols servant à délivrer de la fumée artificielle aromatisée, contenant ou non de la nicotine.

Le vapotage chez les adolescents a connu une augmentation alarmante ces dernières années. Cette tendance est particulièrement préoccupante car elle touche une population vulnérable, dont le cerveau est encore en développement et sensible à la nicotine. En effet, les personnes qui commencent à fumer à l'adolescence ont un risque supérieur de devenir dépendantes à la nicotine par rapport à celles qui commencent à l'âge adulte.

Les facteurs favorisant l'attrait du vapotage

Plusieurs facteurs contribuent à l'attrait du vapotage chez les jeunes :

• l'arrivée de cigarettes électroniques à capsules, plus faciles à utiliser et plus discrètes ;
• la variété des arômes proposés, souvent attrayants ;
• le marketing ciblé vers les jeunes ;
• l'accessibilité et le coût relativement bas de certains dispositifs jetables.

Dépendance à la nicotine

L'un des principaux dangers du vapotage chez les jeunes est le risque élevé de développer une dépendance à la nicotine. Les adolescents sont particulièrement vulnérables aux effets de cette substance. Cette dépendance peut se développer rapidement, surtout avec les dispositifs récents (vapoteuses) qui peuvent contenir des concentrations élevées de nicotine.

Impacts sur le développement cérébral

La nicotine peut avoir des effets néfastes sur le cerveau en développement des adolescents. Elle peut perturber l'attention, l'apprentissage et la sensibilité à la dépendance. Ces effets peuvent avoir des conséquences à long terme sur les capacités cognitives des jeunes.

Risques pour la santé respiratoire

Le vapotage peut entraîner des irritations des voies respiratoires et augmenter le risque de développer des maladies pulmonaires aiguës. À long terme, il pourrait également accroître les risques d'asthme et d'autres affections respiratoires chroniques.

Porte d'entrée vers le tabagisme

Des études suggèrent que le vapotage pourrait augmenter les risques d'expérimenter la cigarette de tabac traditionnelle. Cette transition potentielle du vapotage vers le tabagisme est particulièrement préoccupante, car elle pourrait annuler les progrès réalisés dans la lutte contre le tabagisme chez les jeunes.

Qu'est-ce que le PTC ?

Le PTC, abréviation de « pète ton crâne », également connu sous le nom de Buddha Blue, est un cannabinoïde de synthèse qui gagne en popularité chez les jeunes vapoteurs. Cette substance est souvent consommée sous forme d'e-liquide dans des cigarettes électroniques. La consommation de PTC présente des risques graves pour la santé, notamment :

• complications neurologiques : malaises, amnésies, pertes de connaissance, voire convulsions ;
• troubles psychiatriques : épisodes délirants, hallucinations, idées suicidaires, attaques de panique ;
• problèmes cardiovasculaires : tachycardie, douleurs thoraciques ;
• troubles digestifs : nausées, vomissements, douleurs abdominales ;
• complications rénales. 

Les mélanges faits maison : un danger supplémentaire

Une autre tendance inquiétante est la pratique du « Do It Yourself » (DIY) consistant à créer ses propres mélanges d'e-liquides. Ces mélanges artisanaux peuvent contenir des substances dangereuses et augmentent considérablement les risques d'intoxication et de complications

En cas d’intoxication liée au vapotage ou à la consommation de PTC, il est crucial d'agir rapidement :

• en cas d'intoxication aiguë, il faut orienter immédiatement la personne vers une structure d'urgence ;
• pour une suspicion d'intoxication ou de dépendance, il convient de contacter un centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) ou un centre antipoison et de toxicovigilance (CAPTV).

Pour les jeunes confrontés à des problèmes de consommation, il existe des ressources spécifiques :

• les consultations jeunes consommateurs (CJC) accueillent gratuitement les 12-25 ans et leurs parents pour faire le point sur diverses consommations ;
• le site drogues-info-service.fr propose des informations et des adresses utiles pour obtenir de l'aide.
• l’article « Jeunes : tabac, alcool, drogues… et si on en parlait ? »
• l’article « Addiction à des substances illicites : cannabis, cocaïne, héroïne, poppers et autres drogues »
• l’article Addictions : à qui s’adresser ?