Accompagnement avec un psychologue conventionné : Mon soutien psy
Publié dans : La prise en charge par situation et type de soin
Les patients de plus de 3 ans (enfants, adolescents et adultes) en souffrance psychique d’intensité légère à modérée peuvent bénéficier, dans le cadre du dispositif Mon soutien psy, de séances avec un psychologue conventionné, remboursées par l’Assurance Maladie. Depuis juin 2024, consulter un médecin avant de prendre un rendez-vous avec un psychologue conventionné n’est plus une obligation. Le patient peut accéder directement à un psychologue conventionné figurant dans l’annuaire dédié. Cependant, il reste tout à fait possible de consulter au préalable un médecin pour faire le point avec lui. Cette démarche facilitera le parcours de soin du patient.
L’article suivant décrit la situation où le patient a fait le choix de consulter d’abord un médecin.
En fonction de l’état de santé du patient, et en accord avec lui, le médecin peut lui proposer de suivre des séances d’accompagnement psychologique (12 au maximum) avec un psychologue conventionné. Ce dispositif peut notamment bénéficier aux publics qui ne pouvaient pas auparavant accéder à l’accompagnement psychologique pour des raisons financières.
Le dispositif Mon soutien psy s’adresse à tous les patients dès l’âge de 3 ans en souffrance psychique d’intensité légère à modérée. Si le médecin repère une souffrance psychique chez l’un de ses patients et en fonction de l’examen clinique, il peut lui proposer de bénéficier d’un accompagnement psychologique réalisé par un psychologue partenaire du dispositif.
Des échelles et des outils d’évaluation permettant d’évaluer le degré de gravité des troubles sont proposées (voir le livret dédié en cours d'actualisation). Ces outils facultatifs peuvent faciliter la caractérisation du trouble et faciliter les échanges entre le médecin et le psychologue qui prendra en charge le patient.
La prise en charge psychologique est préconisée comme solution de première intention pour les troubles d’intensité légère à modérée et représente une alternative aux traitements médicamenteux.
Prévention du suicide
Les patients en situation d’urgence, présentant un risque suicidaire ou avec des critères de gravité (signes de décompensation psychiatrique aigus, par exemple) doivent être orientés sans délai vers le psychiatre ou des structures spécialisées.
Un numéro national de prévention du suicide, le 31 14, permet d’apporter une aide avec des psychologues et des infirmiers formés à la prévention du suicide et ce 24h/24 et 7j/7.
Enfants et adolescents de 3 à 17 ans inclus
Les critères d’inclusion
Ce dispositif s’adresse aux enfants et adolescents de 3 à 17 ans inclus qui présentent une situation de mal-être ou souffrance psychique d’intensité légère à modérée, pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage (famille, milieu scolaire, médecin, etc.).
Les critères de non-inclusion
Ne sont pas concernés par le dispositif Mon soutien psy :
- les enfants âgés de moins de 3 ans ;
- les enfants ou adolescents nécessitant d’emblée un avis spécialisé (psychiatre ou pédopsychiatre) :
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles anxieux ou dépressifs ;
- troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (voir accordéon) ;
- situations de retrait et d’inhibition majeures ;
- troubles neuro-développementaux ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives ;
- troubles externalisés sévères :
- exclusions scolaires à répétition ;
- retentissement majeur sur la scolarité et les apprentissages ou sur la vie familiale ;
- trouble des conduites avec acte légal ou médicolégal (arrestation, condamnation, acte hétéro-aggressif…).
- les enfants et adolescents actuellement en cours de prise en charge en pédopsychiatrie ou psychiatrie ou en affection longue durée (ALD) pour motif psychiatrique (ou dans les 2 ans).
Les signes impliquant une prise en charge spécialisée d’emblée sont les suivants :
- variation du poids de plus de 1 kg /semaine depuis quelques semaines,
- IMC bas (enfant adolescent : < 3e percentile ; adulte < 17),
- crises de boulimie /hyperphagie ne permettant pas le maintien de l’activité scolaire /professionnelle ou retentissement somatique important,
- comorbidité psychiatrique sévère ou risque suicidaire,
- complications somatiques du surpoids.
Des échelles ou auto-questionnaires (BITTS, ADRS, SDQ) - en cours d'actualisation - à destination des enfants sont proposés dans un livret afin de faciliter :
- la caractérisation initiale ;
- l’inclusion dans le dispositif ;
- l’évolution du patient, le cas échéant.
Consentement des parents pour les patients mineurs
Le consentement des titulaires de l'autorité parentale (parents ou tuteur) est nécessaire pour engager un parcours de soins pour un mineur et permettre le partage, entre les acteurs de ce parcours, dans la mesure où ils ont vocation à en connaître, des informations relatives à sa prise en charge en santé mentale. Vous devez rechercher le consentement des deux titulaires de l’autorité parentale en orientant votre patient mineur vers un accompagnement psychologique.
Si seul un titulaire de l’autorité parentale est présent, vous informez le parent présent qu’il lui incombe de recueillir l’accord de l’autre titulaire de l’autorité parentale. Si l’accord ne peut être obtenu, vous lui demandez d’attester par écrit que l’accord du second parent n’a pu être obtenu pour cause d’impossibilité manifeste pour ce dernier d’être informé et qu’il prend l’entière responsabilité d’accorder seul cette autorisation.
Adultes
Les critères d’inclusion
Le dispositif Mon soutien psy s’adresse aux patients adultes de 18 ans ou plus en souffrance psychique qui présentent :
- un trouble anxieux d’intensité légère à modérée ;
- un trouble dépressif d’intensité légère à modérée ;
- un mésusage de tabac, d’alcool et/ou de cannabis (hors dépendance) ;
- un trouble du comportement alimentaire sans critères de gravité.
Si votre patient est éligible, mais qu’il est dans une des situations suivantes
- traitement par antidépresseurs depuis plus de 3 mois ;
- traitement par hypnotiques ou benzodiazépines depuis plus d’un mois ;
- traitement par un autre psychotrope ;
- patients bipolaires ou borderline sous antiépileptiques
Avant de l’orienter vers un accompagnement psychologique, vous sollicitez l’avis d’un psychiatre. Celui-ci formalise un avis quant à la prise en charge la plus adaptée pour votre patient et réévalue la pertinence des psychotropes prescrits.
Avant d’orienter votre patient vers un accompagnement psychologique, vous devez réévaluer les traitements médicamenteux de celui-ci et en particulier ses traitements psychotropes.
La Haute Autorité de santé (HAS) met par exemple en ligne des outils d’aide à la déprescription des benzodiazépines et médicaments apparentés :
Les critères de non-inclusion
Toutes les situations qui nécessitent d’emblée ou en cours de prise en charge un avis spécialisé par un psychiatre sont exclues du champ de ce dispositif.
Ne sont pas concernés par le dispositif Mon soutien psy :
- les situations qui nécessitent d’emblée ou en cours de prise en charge un avis spécialisé par un psychiatre, notamment en cas de :
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles dépressifs ou anxieux ;
- troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (voir plus bas) ;
- troubles neurodéveloppementaux sévères ;
- antécédents psychiatriques sévères dans les 3 ans ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives ;
- les patients actuellement en ALD ou en invalidité pour motif psychiatrique ou en arrêt de travail de plus de 6 mois pour un motif psychiatrique (ou dans les 2 ans).
Accompagnement psychologique pour les étudiants
Depuis le 1er juillet 2024, les étudiants peuvent également bénéficier de 12 séances gratuites avec un psychologue dans le cadre du dispositif Santé psy étudiant, cumulatives avec les séances de Mon soutien psy. En savoir plus sur le site santepsy.etudiant.gouv.fr.
Les signes impliquant une prise en charge spécialisée d’emblée sont les suivants :
- variation du poids de plus de 1 kg /semaine depuis quelques semaines ;
- IMC bas (enfant adolescent : < 3e percentile ; adulte < 17) ;
- crises de boulimie /hyperphagie ne permettant pas le maintien de l’activité scolaire /professionnelle ou retentissement somatique important ;
- comorbidité psychiatrique sévère ou risque suicidaire ;
- complications somatiques du surpoids.
Plusieurs échelles (PHQ9, GAD7, CUDIT, AUDIT, Fagerström) sont à votre disposition dans un livret dédié en cours d'actualisation, pour aider à caractériser un trouble psychiatrique d’intensité légère et modérée et les états de souffrance psychique afin de repérer les situations qui ne sont pas inclues du dispositif. Leur utilisation n’est pas obligatoire.
Ces échelles peuvent faciliter les échanges, par un langage commun entre les différents professionnels (médecin, psychologue, psychiatre). Elles vous permettent de caractériser le niveau de trouble initial afin d’en informer le psychologue et pour le psychologue, d’évaluer l’évolution du trouble suite à la prise en charge psychologique.
L’échange et la concertation entre vous et le psychologue, permettent la réussite de la prise en charge de votre patient.
Important : le parcours de prise en charge est le même pour les enfants/adolescents et les adultes.
Étape 1 : Accès direct au psychologue ou consultation préalable chez un professionnel de santé
Vous évaluez l’état de votre patient lors de l’examen clinique et à l’aide des échelles et outils d’évaluation si nécessaire (voir le livret dédié en cours d'actualisation).
Si votre patient répond aux critères d’inclusion, vous pouvez lui proposer de bénéficier d’un accompagnement psychologique dans le cadre de ce dispositif. Afin de concourir à l’amélioration de la prise en charge du patient et de en fluidifier les échanges entre les professionnels impliqués dans son parcours, vous pouvez rédiger un « courrier d’accompagnement » destiné au psychologue. Ce document a vocation à transmettre au psychologue les éléments du contexte, les éléments cliniques, les motifs de l’adressage et éventuellement les résultats des scores.
Étape 2 : Choix du psychologue
Seuls les psychologues ayant signé une convention avec l’Assurance Maladie peuvent participer à ce dispositif.
Pour être éligibles, les psychologues doivent attester d’un parcours en psychologie clinique ou en psychopathologie et remplir les critères suivants :
- être inscrits à l’ARS et disposer d’un numéro RPPS ;
- être titulaires d’un master en psychologie (ou d’un diplôme de niveau équivalent) ;
- disposer d’une expérience professionnelle en psychologie clinique ou en psychopathologie de 3 ans minimum.
Les patients pourront trouver les coordonnées des psychologues partenaires dans l'annuaire. L’annuaire est régulièrement actualisé en fonction de l’entrée dans le dispositif de nouveaux psychologues.
Vous pouvez le cas échéant accompagner le patient (ou la famille) dans le choix du psychologue. En cas de questions de votre patient sur le dispositif (modalités de remboursement, etc.), vous pouvez l’orienter vers la foire aux questions patients disponible dans l'espace assuré d'ameli.
Prescription de transport
Si le recours au psychologue est en lien avec une ALD du patient et que celui-ci présente une déficience ou une incapacité justifiant la prescription d’un transport sanitaire (cf référentiel de prescription fixé par l’arrêté du 23 décembre 2006), alors les transports pourront être pris en charge dans les conditions habituelles (article R.322-10 du Code de la sécurité sociale).
Étape 3 : entretien d’évaluation
Votre patient bénéficie d’une première séance permettant au psychologue d’évaluer la prise en charge nécessaire et les modalités d’accompagnement adaptées (nombre de séances prévisionnels dans la limite d’un entretien et de 11 séances de suivi).
Si le psychologue détecte des indicateurs de gravité ou au moindre doute, il vous en informe afin d’orienter le patient vers une prise en charge plus adaptée.
En pratique, la première séance d’entretien d’évaluation doit permettre de :
- réaliser une première évaluation de la situation avec le patient ;
- caractériser les difficultés (l’utilisation d’outils standardisés est encouragée) ;
- présenter la démarche des séances de prise en charge psychologique au patient ;
- préciser l’accord du patient.
À ce stade, le patient peut sortir du dispositif pour divers motifs : refus de la prise en charge, apparition de signes de non-inclusion (voir plus haut) ou nécessitant l’intervention d’emblée d’un psychiatre. Le patient bénéficie encore à ce moment du libre choix de son psychologue.
Étape 4 : les séances de suivi
En fonction de l’état de santé du patient et de ses besoins, le psychologue lui propose 1 à 11 séances de suivi. Le psychologue peut proposer au patient de réaliser les séances à distance.
Durant son parcours :
- le patient peut changer de psychologue partenaire. Le nouveau psychologue pourra réaliser les séances de suivi restantes dans le parcours du patient ;
- en cas d’amélioration significative ou de disparition des troubles, la prise en charge se termine ;
- en cas d’apparition de critères de gravité ou d’urgence ou de risque suicidaire, le patient doit être orienté sans délai vers le psychiatre ou des structures spécialisées.
Un numéro national de prévention du suicide, le 31 14, permet d’apporter une aide avec des psychologues et des infirmiers formés à la prévention du suicide et ce 24h/24 et 7j/7.
Suite à la dernière séance de suivi, le psychologue peut vous adresser, un compte-rendu de fin de prise en charge (modèle en annexe 1 en cours d'actualisation) comprenant :
- le rappel de l’évaluation initiale ;
- l’état actuel du patient ;
- l’évolution des scores (si pertinent) ;
- le nombre total de séances réalisées ;
- une éventuelle proposition de conduite à tenir en fonction de l’évolution des troubles.
Dans les cas des troubles peu sévères, l’accompagnement psychologique de soutien est recommandé dans la littérature scientifique. L’accompagnement psychologique de soutien représente une forme de thérapie relationnelle basée sur l’empathie, la confiance et le soutien. Celle-ci comprend une dimension d’écoute, de compréhension, de conseil, d’information et d’explication.
Si le psychologue le juge pertinent et selon les souhaits et ressources psychologiques du patient, les séances peuvent prendre la forme d’une psychothérapie brève qui s’appuie sur des modèles de thérapie individuelle, de couple ou plus largement familiale.
Le psychologue peut proposer au patient de réaliser les séances de suivi par vidéotransmission.
La première séance d’entretien d’évaluation est forcément réalisée en présentiel.
Les séances de suivi en vidéotransmission sont réalisées dans des conditions d’équipement, d’accompagnement et d’organisation adaptées aux situations cliniques des patients permettant de garantir la réalisation d’un acte de qualité. Elles doivent également être réalisées :
- dans des lieux permettant la confidentialité des échanges entre le psychologue et son patient ;
- dans des conditions permettant de garantir la sécurisation des données transmises (confidentialité, protection des données personnelles, etc.).
Le recours à une séance à distance est à l’appréciation du psychologue, au cas par cas, et relève d’une décision partagée avec le patient.
Dernière étape : la fin de l’accompagnement
À la fin de l’accompagnement, en cas de non-amélioration après les 12 séances, une concertation avec le psychologue et un psychiatre est nécessaire pour analyser et réévaluer la prise en charge du patient.
Suite à cet échange, différents cas peuvent se présenter :
- la nécessité d’une consultation avec un psychiatre (en libéral ou à l’hôpital) pour une évaluation plus approfondie ;
- la nécessité d’une prise en charge la plus adaptée : centre médico-psychologique (CMP), CMP infanto-juvéniles, service de psychiatrie ou pédopsychiatrie, maison des adolescents… ;
- une évolution favorable ne nécessitant pas de nouvel accompagnement psychologique ;
- un nouvel accompagnement psychologique.
Dans ce dernier cas, votre patient peut de nouveau bénéficier d’un accompagnement psychologique dans la limite de 12 séances remboursées par année civile.
Tout nouvel accompagnement, après la réalisation des 12 séances, est conditionné à l’évaluation des troubles du patient, ce qui nécessite une concertation entre vous, le psychologue, et après avis psychiatrique formalisé (idéalement une consultation), pour adapter au mieux la prise en charge du patient, et le cas échéant avoir recours à une prise en charge plus spécialisée.
Un nouvel accompagnement ne peut donc pas être réalisé de façon automatique.
Le patient peut aussi décider de poursuivre avec le psychologue une prise en charge dans un cadre non remboursé. Si celui-ci n’en a pas les moyens, le patient peut être orienté vers une structure hospitalière de type centre médico-psychologique.
Dans quels cas et quand un psychiatre doit-il être sollicité ?
Un avis psychiatrique est sollicité dans les cas suivants :
- évaluation initiale identifiant un critère de gravité ou de dépendance (voir les critères de non-inclusion décrits avant) ;
- pour un patient sous traitement psychotrope (hors antidépresseurs depuis moins de 3 mois ou hypnotiques ou benzodiazépines depuis moins d’un mois) ;
- aggravation en cours de suivi : apparition d’idées suicidaires, de dépendance... ;
- doute sur la prise en charge thérapeutique ;
- non-amélioration après 8 séances d’accompagnement psychologique.
Dans les cas des troubles peu sévères, l’accompagnement psychologique de soutien est recommandé dans la littérature scientifique. L’accompagnement psychologique de soutien représente une forme de thérapie relationnelle basée sur l’empathie, la confiance et le soutien. Celle-ci comprend une dimension d’écoute, de compréhension, de conseil, d’information et d’explication.
Si le psychologue le juge pertinent et selon les souhaits et ressources psychologiques du patient, les séances peuvent prendre la forme d’une psychothérapie brève qui s’appuie sur des modèles de thérapie individuelle, de couple ou plus largement familiale.
Le psychologue peut proposer au patient de réaliser les séances de suivi par vidéotransmission.
La première séance d’entretien d’évaluation est forcément réalisée en présentiel.
Les séances de suivi en vidéotransmission sont réalisées dans des conditions d’équipement, d’accompagnement et d’organisation adaptées aux situations cliniques des patients permettant de garantir la réalisation d’un acte de qualité. Elles doivent également être réalisées :
- dans des lieux permettant la confidentialité des échanges entre le psychologue et son patient ;
- dans des conditions permettant de garantir la sécurisation des données transmises (confidentialité, protection des données personnelles, etc.).
Le recours à une séance à distance est à l’appréciation du psychologue, au cas par cas, et relève d’une décision partagée avec le patient.
Dans le cadre du dispositif Mon soutien psy, le patient rémunère directement le psychologue après chaque séance ou à la fin de plusieurs séances (selon le choix du psychologue).
Le patient est remboursé par son organisme d’assurance maladie obligatoire (60 % du tarif/séance) et 40 % par sa complémentaire/mutuelle.
Afin d’être remboursé, le patient transmet à son organisme d’assurance maladie la feuille de soins du psychologue accompagnée du courrier d’accompagnement du médecin.
Dans quels cas le patient n’a pas besoin d’avancer de frais ?
Votre patient n’avance pas de frais s’il se situe dans une des situations suivantes :
- bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire ;
- bénéficiaire de l’Aide médicale d’État (AME) ;
- soins en lien avec une maladie : affection de longue durée (ALD) ;
- soins en lien avec une maternité (à partir du 6e mois de grossesse) ou soins en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle (AT-MP).
En tant que médecin, vous précisez sur le courrier d’accompagnement que votre patient est dans une des 4 dernières situations et qu’il n’a donc pas à faire l’avance des frais.
Le patient apporte, lors de sa première séance chez le psychologue, son attestation de droits à jour et il donne au psychologue le courrier d’accompagnement de son médecin.
À la fin de chaque séance, le patient signe la feuille de soins.
Le psychologue est rémunéré directement par l’organisme d’assurance maladie du patient.
Tarifs des séances prises en charge par l’Assurance Maladie
Nombre maximum de séances | Tarif | Code acte pour les séances réalisées en présentiel | Code acte pour les séances réalisées à distance | |
---|---|---|---|---|
Entretien d'évaluation | 1 séance unique | 50 € | EEP | / |
Séances de suivi psychologique | De 1 à 12 séances (maximum) | 50 € | APS | PSS |
Dans le cadre du dispositif Mon soutien psy, le psychologue facture les séances aux tarifs conventionnés et remboursés par l’Assurance Maladie. Aucun dépassement n’est possible.
Vous cherchez une information relative à Mon soutien psy ? Consultez la foire aux questions (FAQ) dédiée spécifiquement aux médecins ci-dessous.
Orientation du patient
Mon soutien psy est un dispositif de première ligne pour les patients âgés de 3 ans ou plus souffrant de troubles psychiques d’intensité légère à modérée (voir « critères d’inclusion »).
En fonction de son état de santé, vous pouvez proposer à votre patient de bénéficier d’un accompagnement psychologique remboursé. En particulier, vous vérifiez l’absence de risque suicidaire et de critères de gravité ou dépendance (voir « critères de non-inclusion »).
Vous pouvez rédiger un courrier d’accompagnement à destination du psychologue pour lui préciser le contexte, des éléments cliniques et le motif de cette orientation. Un modèle de ce courrier est à votre disposition dans le guide médecin bientôt disponible sur ameli.fr ou auprès de votre caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).
Une brochure d'information est à remettre à votre patient. Ce document permet d'apporter des informations pratiques au patient sur le parcours de soins pris en charge par l'Assurance Maladie. Des exemplaires vous sont fournis par votre CPAM.
Votre patient est libre de choisir son psychologue parmi les psychologues conventionnés participants au dispositif Mon soutien psy, recensés dans un annuaire dédié.
Pour ce dispositif de première ligne s’adressant aux patients souffrant de troubles psychiques d’intensité légère à modérée, les critères d’inclusion ont été concertés avec des représentants des psychologues, des psychiatres et des médecins généralistes.
Pour les enfants, âgés de 3 ans ou plus, et les adolescents : dès lors qu’ils présentent une situation de mal-être ou de souffrance psychique d’intensité légère à modérée pouvant susciter l’inquiétude de l’entourage (famille, amis, collègues, milieu scolaire, médecin, etc.).
Pour les adultes, âgés de 18 ans ou plus, en souffrance psychique ou trouble psychiatrique mineur dès lors qu’ils répondent à une des situations suivantes :
- troubles anxieux d’intensité légère à modérée ;
- troubles dépressifs d’intensité légère à modérée ;
- mésusage de tabac, d’alcool ou de cannabis hors situation de dépendance ;
- troubles du comportement alimentaire sans critères de gravité.
En cas de troubles plus sévères, de situations évoquant des troubles graves de l’humeur ou du comportement ou un risque suicidaire, votre patient doit être orienté sans délai, vers un psychiatre ou pédopsychiatre ou une structure spécialisée pour une consultation et une prise en charge adéquate (CMP, CMPP).
L’utilisation d’échelles (en cours d'actualisation) n’est pas obligatoire, mais vous permet d’évaluer la situation d’un patient, notamment en cas de doute sur l’intensité des symptômes.
À savoir : vous pouvez orienter directement vers un accompagnement psychologique des patients sous antidépresseurs depuis moins de 3 mois ou sous hypnotiques ou benzodiazépines depuis moins d’un mois, sous réserve de vérifier la pertinence de ces traitements.
S’agissant des autres patients éligibles sous traitement psychotrope, vous devez solliciter l’avis d’un psychiatre avant de les orienter vers un accompagnement psychologique. Celui-ci réévalue la pertinence du traitement et, le cas échéant, confirme la nécessité d’un accompagnement psychologique ou propose une prise en charge plus adaptée.
S’agissant des adultes, ne sont pas inclus, dans le champ de ce dispositif :
- toutes les situations qui nécessitent d’emblée ou en cours de prise en charge un avis spécialisé par un psychiatre, notamment en cas de:
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles dépressifs ou anxieux ;
- troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (voir plus bas) ;
- troubles neurodéveloppementaux sévères ;
- antécédents psychiatriques sévères dans les 3 ans ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives ;
- les patients reconnus atteints d’une affection de longue durée (ALD) ou en invalidité pour motif psychiatrique ou en arrêt de travail de plus de 6 mois pour un motif psychiatrique ou s’étant retrouvés dans l’une de ces situations dans les 2 ans ne sont pas éligibles.
Des échelles (supports en cours de création) sont proposées aux professionnels qui suivent les patients afin de faciliter la vérification des critères de non-inclusion à tout moment le parcours du patient :
- pour les patients présentant des symptômes dépressifs : Score PHQ 9 < 5 et > 19 ;
- pour les patients présentant des symptômes anxieux: Score GAD 7 < 5 et > 14 ;
- pour les patients présentant une consommation de tabac: Score Fagerström > 6 ;
- pour les patients présentant une consommation d’alcool: Score AUDIT > 12 hommes ou > 11 femmes ;
- pour les patients présentant une consommation de cannabis : Score CUDIT > 8.
S’agissant des patients mineurs, ne sont pas concernés par le dispositif :
- les enfants âgés de moins de 3 ans ;
- certains enfants et adolescents nécessitant d’emblée ou en cours de prise en charge un avis spécialisé par un psychiatre, notamment en cas de :
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles anxieux ou dépressifs ;
- troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (voir plus bas) ;
- situations de retrait et d’inhibition majeures ;
- troubles neurodéveloppementaux ;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives ;
- troubles externalisés sévères :
- exclusions scolaires à répétition ;
- retentissement majeur sur la scolarité et les apprentissages ou sur la vie familiale ;
- trouble des conduites avec acte légal ou médico-légal (arrestation, condamnation, acte hétéro-agressif…) ;
- les enfants et adolescents pris en charge en pédopsychiatrie ou psychiatrie ou en ALD pour motif psychiatrique ou s’étant retrouvés dans l’une de ces situations dans les 2 ans ne sont pas éligibles.
À noter, les signes de gravité des troubles du comportement alimentaire sont les suivants :
- variation du poids de plus de 1 kg /semaine depuis quelques semaines ;
- IMC bas (enfant adolescent : < 3e percentile; adulte < 17) ;
- crises de boulimie /hyperphagie ne permettant pas le maintien de l’activité scolaire /professionnelle ou retentissement somatique important ;
- comorbidité psychiatrique sévère ou risque suicidaire ;
- complications somatiques du surpoids.
Tous les patients présentant des symptômes sévères ou d’urgence, des signes de décompensation psychiatrique aigus ou un risque suicidaire doivent être orientés sans délai vers le psychiatre ou des structures spécialisées.
Pour permettre une prise en charge coordonnée, le médecin transmet au patient un courrier d'accompagnement destiné au psychologue. Ce document a vocation à informer le psychologue du contexte, des éléments cliniques et des motifs de l’orientation, éventuellement des scores ou des échelles.
Ce courrier d’accompagnement permet d’initier des échanges entre vous et le psychologue partenaire. Si vous le souhaitez, vous pouvez utiliser votre propre ordonnance pour rédiger ce courrier.
Un modèle est également disponible dans le guide pratique qui vous est destiné et transmis par votre CPAM.
Le patient (ou le titulaire de l’autorité parentale) choisit le psychologue réalisant son accompagnement parmi les psychologues partenaires. L’annuaire est régulièrement actualisé en fonction de l’entrée dans le dispositif de nouveaux psychologues.
Ces psychologues sont inscrits à l’ARS et conventionnés avec l’Assurance Maladie.
Si vous le souhaitez, ou s’il vous le demande, vous pouvez aider le patient (ou la famille) dans le choix du psychologue.
Le consentement des titulaires de l'autorité parentale (parents ou tuteurs) est nécessaire pour engager un parcours de soins pour un mineur et permettre le partage des informations relatives à sa prise en charge en santé mentale entre les acteurs du parcours, dans la mesure où ils ont vocation à en connaître.
Le consentement des 2 titulaires de l’autorité parentale doit être recherché par le médecin qui oriente vers une prise en charge psychologique.
Si seul un titulaire de l’autorité parentale est présent, vous devez informer le parent présent qu’il lui incombe de recueillir l’accord de l’autre titulaire de l’autorité parentale. Si l’accord ne peut être obtenu, vous lui demandez d’attester par écrit que l’accord du second parent n’a pu être obtenu pour cause d’impossibilité manifeste pour ce dernier d’être informé et qu’il prend l’entière responsabilité d’accorder seul cette autorisation.
Si le recours au psychologue est en lien avec une ALD du patient et que celui-ci présente une déficience ou incapacité justifiant la prescription d’un transport, alors les transports pourront être pris en charge dans les conditions habituelles (article R322-10 du CSS).
C’est le seul cas de prise en charge des transports.
Les psychologues du travail sont formés pour gérer ces situations.
Le rôle du médecin du travail étant exclusivement préventif, il n’a donc pas vocation à orienter directement les travailleurs en souffrance psychique. En effet, les services de santé au travail ont pour mission exclusive d'éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail.
Il est donc préférable, dans ce cas précis, que le médecin du travail propose au travailleur d’aller consulter soit le psychologue du travail, soit le médecin traitant.
Si, toutefois, la situation le nécessite (absence de psychologue du travail et situation nécessitant une réponse rapide : risques psychosociaux ou harcèlement), le médecin du travail peut, à titre exceptionnel, après évaluation de l’état de santé et vérification de l’éligibilité, orienter la personne vers le dispositif Mon soutien psy.
Bonnes pratiques
Non, l’utilisation d’échelles et de scores n’est pas obligatoire. Cette utilisation est recommandée notamment en cas de doute sur l’intensité de la souffrance psychique de votre patient. Elle vous permet par ailleurs d’échanger avec le psychologue sur des éléments partagés.
Avant d’orienter un patient vers un accompagnement psychologique, vous devez réévaluer les traitements médicamenteux de votre patient et en particulier ses traitements psychotropes.
La Haute Autorité de santé (HAS) met par exemple en ligne des outils d’aide à la déprescription des benzodiazépines et médicaments apparentés :
- Fiche de bon usage des médicaments : Quelle place pour les benzodiazépines dans l’anxiété ? ;
- Recommandations de bonne pratique : Modalités d'arrêt des benzodiazépines et médicaments apparentés chez le patient âgé.
À savoir, si votre patient est éligible, mais qu’il est dans une des situations suivantes :
- traitement par antidépresseurs depuis plus de 3 mois ;
- traitement par hypnotiques ou benzodiazépines depuis plus d’un mois ;
- traitement par un autre psychotrope ;
- patients bipolaires ou borderline sous antiépileptiques.
Vous sollicitez l’avis d’un psychiatre avant de l’orienter vers un accompagnement psychologique. Celui-ci formalise un avis quant à la prise en charge la plus adaptée pour votre patient et réévalue la pertinence des psychotropes prescrits.
Échanges avec le psychologue et suite de la prise en charge
Pour permettre une prise en charge coordonnée, vous transmettez au patient un courrier d'accompagnement destiné au psychologue. Ce document a vocation à l’informer du contexte, des éléments cliniques et des motifs de l’orientation, éventuellement des scores ou d’échelles.
Pour permettre un parcours de soins coordonné et adapté aux besoins du patient, le psychologue peut vous transmettre un compte-rendu de fin de prise en charge, en accord avec le patient (ou le titulaire de l’autorité parentale). Vos coordonnées sont fournies par le patient.
Ce document sera, le cas échéant, le support d’une concertation adaptant la prise en charge.
Vous pouvez à tout moment échanger avec le psychologue qui accompagne votre patient, si vous le jugez nécessaire. Le psychologue est membre de l’équipe de soins (1). À ce titre, il peut, en l’absence d’opposition du patient (ou du titulaire de l’autorité parentale), partager avec vous les informations strictement nécessaires à la coordination des soins.
(1) Au sens des articles L. 1110-4 et L. 1110-12 du code de la santé publique.
À la fin de l’accompagnement, vous pouvez vous concerter avec le psychologue partenaire pour réévaluer et adapter la prise en charge du patient. Vous associez à cette concertation un psychiatre en cas de non-amélioration de l’état initial après la réalisation des 12 séances prises en charge, d’aggravation de l’état initial ou de doute sur le diagnostic.
Différents cas peuvent se présenter :
- la nécessité d’une consultation avec un psychiatre (en libéral ou à l’hôpital) pour une évaluation plus approfondie ;
- la nécessité d’une prise en charge la plus adaptée: centre médico-psychologique (CMP), CMP infanto-juvéniles, service de psychiatrie ou pédopsychiatrie, maison des adolescents ;
- une évolution favorable ne nécessitant pas nécessairement de nouvel accompagnement psychologique ;
- un nouvel accompagnement psychologique.
Dans ce dernier cas, après concertation avec le psychologue et un psychiatre le patient peut prétendre à nouveau à 12 séances remboursées par année civile. Vous vérifiez donc avec lui le nombre de séances réalisées dans l’année.
Le patient peut aussi décider de poursuivre avec son psychologue dans un cadre non remboursé. Si celui-ci n’en a pas les moyens, vous pouvez l’orienter vers une structure hospitalière de type centre médicopsychologique
Cet article fait partie du dossier : La prise en charge par situation et type de soin
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- L’aide médicale de l'État (AME)
- Accompagner des patients en situation de handicap
- Dommage corporel causé par un tiers : le rôle du professionnel de santé
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- Rémunération des certificats de décès au domicile des patients
- Protocole médico-infirmier pour la prise en charge à domicile des patients âgés ou handicapés