Recrudescence de la coqueluche : encourager la vaccination, en particulier des femmes enceintes
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- Santé et prévention
Le démarrage d’un nouveau cycle épidémique de coqueluche est confirmé par Santé publique France : l’ensemble du territoire est désormais concerné, avec des signalements en hausse, tous réseaux de surveillance confondus. Au vu de la forte contagiosité de la maladie et des grands rassemblements durant les Jeux olympiques et paralympiques, une propagation plus large encore sur le territoire pourrait survenir dans les semaines à venir.
Dans ce contexte, il est crucial d’informer ses patients pour faire le point avec eux sur leur statut vaccinal, selon les recommandations en vigueur.
Les recommandations pour les femmes enceintes
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande fortement aux femmes enceintes de se faire vacciner à partir du 2e trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre le 5e et le 8e mois (de préférence entre 18 et 34 semaines d’aménorrhée) afin de protéger le nourrisson jusqu’à 6 mois, l’essentiel des décès liés à la coqueluche étant observé chez les enfants de moins de 3 mois.
Rappel : la vaccination contre la coqueluche est recommandée pour chaque grossesse, même pour les femmes qui ont été vaccinées peu de temps avant ou lors d’une précédente grossesse.
Une stratégie de « cocooning » autour des nouveau-nés et vaccination des professionnels
La HAS préconise une stratégie de « cocooning » : il s’agit de vacciner tout l’entourage proche du nouveau-né et du nourrisson (parents, fratrie, grands-parents et toute personne susceptible d’être en contact étroit et durable avec le nourrisson au cours de ses 6 premiers mois), en cas de dernier rappel datant de plus de 5 ans, sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l'accouchement.
Professionnel de santé et de la petite enfance
Chez les professionnels de santé et de la petite enfance, les rappels à 25, 45 et 65 ans doivent être complétés par une dose de rappel si la dernière injection date de plus de 5 ans
Sont concernés :
- les personnes travaillant en lien étroit avec des nourrissons de moins de 6 mois (personnels dans les maternités, services de néonatalogie, de pédiatrie) ;
- les professionnels de la petite enfance, dont les assistants maternels ;
- les personnes effectuant régulièrement des baby-sittings.
La vaccination chez l’enfant
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire à l’âge de 2 mois, 4 mois et un 1er rappel à 11 mois (3 doses). La HAS insiste sur l'importance de ne pas différer la primovaccination des nourrissons dès qu’ils sont en âge d’être vaccinés, à partir de 2 mois.
Des rappels sont prévus à 6 ans ainsi qu’entre 11 et 13 ans.
Pour les enfants nés avant 2018 : la vaccination est aussi recommandée.
La vaccination chez l’adulte
La vaccination contre la coqueluche doit être envisagée pour les personnes non vaccinées au cours des 10 dernières années (5 ans pour les personnes de moins de 25 ans).
Le port du masque est fortement conseillé pour les personnes présentant des symptômes respiratoires, en particulier au contact de populations vulnérables comme les nourrissons.
En complément, le professionnel de santé peut aussi inviter son patient à consulter l’article délivrant des conseils de prévention intitulé « Adopter les gestes barrières tout au long de l'été » (espace assuré) dans lequel sont abordées les maladies contagieuses.
Vigilance sur la hausse des cas de rougeole
En 2023, le nombre de cas de rougeole en France a été multiplié par 8 et cette reprise est particulièrement marquée depuis janvier 2024. En février 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiétait de la rapide propagation de la rougeole dans le monde avec plus de 306 000 cas déclarés l’an dernier, soit une hausse de 79 % par rapport à 2022 (1).
Pour aller plus loin, lire :
- le DGS urgent sur la coqueluche ;
- l’article « Vaccination : pour les enfants et les adultes aussi » ;
- un article de Santé publique France « nouveau cycle épidémique de coqueluche ».
(1) Recrudescence de la rougeole en France et en Europe, restons mobilisés, Santé publique France, 5 avril 2024.