Les prescriptions de PrEP augmentent mais ne touchent pas encore tous les publics concernés
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L’utilisation de la prophylaxie préexposition (PrEP) au VIH et sa prescription par les médecins généralistes ont continué à progresser en 2022-2023. Néanmoins, la diffusion de la PrEP à toutes les catégories de population qui pourraient en bénéficier reste encore limitée. C’est ce que met en évidence une étude publiée par le Groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare (1), qui effectue depuis 2017, à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), un suivi du recours préventif au Truvada® et à ses génériques dans le cadre de la PrEP.
Plus de 20 000 initiations au traitement réalisées entre juillet 2022 et juin 2023
Les chiffres actualisés au 20 juin 2023 attestent de la poursuite de la diffusion de la PrEP en France au cours de la dernière année, avec plus de 20 000 initiations entre juillet 2022 et juin 2023, soit près de 1 700 par mois en moyenne.
Fin juin 2023, le nombre de personnes de 15 ans et plus ayant initié la PrEP en France depuis 2016 s’élevait à 84 997, un chiffre en augmentation de 31 % par rapport à fin juin 2022.
Le nombre total de personnes utilisant effectivement la PrEP (en initiation ou en renouvellement) est également en hausse, atteignant 52 802 au premier semestre 2023, soit plus de 10 000 personnes de plus (+ 24 %) par rapport au premier semestre 2022.
La diversification des publics bénéficiaires se poursuit lentement
Dans le courant 2022 et du 1er semestre 2023, la lente diffusion de la PrEP aux groupes de population autres que les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) des grandes métropoles s'est poursuivie tout en restant limitée.
La part des utilisateurs résidant à Paris ou dans sa petite couronne et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) a poursuivi sa baisse au profit d’autres régions métropolitaines, de la grande couronne parisienne et des départements et régions d'outre-mer (Drom).
Les initiations de PrEP ont aussi de plus en plus souvent concerné des femmes, des bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire, et des personnes résidant en milieu semi-urbain ou rural.
Toutefois, les utilisateurs de la PrEP restent encore principalement des hommes résidant en Île-de-France ou dans une grande métropole, parmi lesquels la proportion de personnes en situation de précarité est faible et le niveau d’accès aux soins primaires est plus élévé que pour la moyenne des Français.
Les prescriptions en ville de la PrEP continuent d’augmenter
Dans le contexte de l’élargissement de la primo-prescription de la PrEP à l’ensemble des prescripteurs mis en place depuis le 1er juin 2021, les initiations de PrEP prescrites en ville, en particulier par des médecins généralistes, sont en augmentation continue. Les prescriptions de renouvellement de PrEP par des médecins libéraux sont également en hausse.
Ainsi, au 1er semestre 2023, ce sont 42 % des prescriptions d’initiation et de renouvellement de PrEP qui ont été effectuées par des médecins libéraux, dont près de 90 % par des médecins généralistes.
Point de vigilance : conformément aux recommandations, l’initiation de la PrEP s’accompagne le plus souvent d’un contrôle de la fonction rénale. Toutefois, la fréquence de réalisation de ce contrôle tend à diminuer avec le temps. En 2023, 62 % des initiations de PrEP se sont accompagnées d’un contrôle de la fonction rénale.
Lire aussi « VIH : l’efficacité de la PrEP confirmée en vie réelle lorsque l’observance au traitement est bonne » sur ameli.fr
(1) Le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare est composé de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam).