Campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2024-2025
Publié dans : Vaccination
10 octobre 2024
La vaccination contre la grippe saisonnière se déroule à partir du 15 octobre 2024 jusqu'au 31 janvier 2025. La campagne est menée conjointement à la campagne de vaccination contre le Covid-19.
Toutes les opportunités de vaccination doivent être saisies pour optimiser les deux campagnes de vaccination, grippe et rappel Covid-19, dans l’objectif d’un haut niveau de protection des plus fragiles.
Le point sur la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière 2024-2025 : la stratégie vaccinale, l’articulation avec la vaccination contre le Covid-19, les vaccins disponibles.
La vaccination contre la grippe revêt une importance particulière pour la protection des personnes à risque de développer des formes graves de la grippe et celles des professionnels de santé. Ce virus a été bien présent sur tout le territoire lors de l'hiver 2023-2024, avec une épidémie qui, bien que de durée classique (fin décembre à fin février, soit 10 semaines), a généré 1,5 million de consultations et 14 000 hospitalisations après passage aux urgences.
Il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir cette saison encore une cocirculation des virus grippaux et du Covid-19. À fin septembre 2024 une intensification de la circulation du Covid-19 semble s’amorcer (source : Santé publique France).
La Haute Autorité de santé (HAS) insiste sur la nécessité de vacciner en priorité les personnes à risque de forme grave, telles que ciblées dans le calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales. Pour être doublement protégées, la HAS recommande qu’elles soient également vaccinées contre le Covid-19.
Depuis 2024, une campagne de vaccination supplémentaire contre le Covid-19 destinée aux personnes très à risque (personnes âgées de 80 ans et plus et les personnes immunodéprimées) dont la protection immunitaire diminue plus rapidement, est organisée au printemps (en respectant un délai d’au moins 6 mois depuis la dernière dose ou infection).
Les cibles de la vaccination contre le Covid-19 sont les mêmes que celles de la vaccination contre la grippe.
La vaccination est recommandée chaque année chez les personnes à risque de grippe sévère ou compliquée, à savoir :
- les personnes âgées de 65 ans et plus ;
- les personnes de moins de 65 ans, y compris les enfant dès l’âge de 6 mois, souffrant de certaines maladies chroniques ;
- les femmes enceintes ;
- les personnes souffrant d’obésité : indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40 ;
- les personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ou dans un établissement médicosocial d’hébergement quel que soit leur âge.
La vaccination est aussi recommandée à d’autres populations afin d’assurer une protection indirecte en vaccinant :
- les professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque de grippe sévère ;
- l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de complication grave de la grippe et des personnes immunodéprimées ;
- les aides à domicile des particuliers employeurs vulnérables ;
- les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires, pour éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains. C’est une mesure de protection collective contre les virus porcins ou aviaires et cette vaccination contre la grippe humaine peut en ralentir la circulation.
La vaccination contre la grippe saisonnière peut être proposée aux enfants de 2 à 17 ans révolus sans comorbidités (avis de la HAS du 9 février 2023).
La stratégie de prévention de la grippe repose sur 2 piliers :
- pour tous : la prévention de la grippe passe par l’adoption des gestes barrières qui permettent de limiter la contamination et la dissémination des virus ;
- pour les personnes à risque, la vaccination est essentielle.
Covid-19 et grippe : une vaccination concomitante recommandée
Les campagnes de vaccination contre la grippe et la campagne de rappel de vaccination contre le Covid-19 se dérouleront pendant la même période. Dès lors qu’une personne est éligible aux 2 vaccinations, il est possible de lui proposer les 2 vaccinations en même temps. S’il n’est pas possible de les réaliser en même temps, aucun délai n’est nécessaire entre ces 2 vaccinations. L’essentiel est d’être vacciné (plus de détails dans la section « Covid-19 et vaccination contre la grippe »).
La surveillance épidémiologique de la grippe
Les épidémies de grippe et de Covid-19 font l’objet d’une surveillance par Santé publique France. L’évolution de la situation relative à la grippe est publiée chaque semaine sur le site Santé publique France qui diffuse aussi un tableau de bord sur les chiffres clés du Covid-19.Les vaccins utilisés en France cette année sont des vaccins inactivés composés de 4 souches (vaccins tétravalents).
Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publie la composition recommandée des vaccins contre la grippe en regard des données de surveillance des virus grippaux en circulation dans le monde.
Pour la saison 2024-2025, 3 vaccins antigrippaux sont disponibles : Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra et Influvac Tetra (à partir de 6 mois).
Ces vaccins peuvent être utilisés indifféremment, quelle que soit la cible, selon les recommandations de la HAS.
À noter : le vaccin Efluelda pour les plus de 65 ans n’est plus commercialisé.
La vaccination contre la grippe est recommandée pour tout professionnel de santé et tout professionnel en contact régulier avec des personnes à risque de grippe grave.
Les soignants font partie des personnes à risque de contamination par le virus de la grippe. Ils peuvent être à l’origine d’épisodes de grippe nosocomiale dans une proportion non négligeable. Or l’infection grippale chez des patients souvent âgés et/ou fragilisés par des pathologies chroniques les expose à un risque élevé de complications (1).
Le taux de couverture vaccinale de ces professionnels demeure cependant très insuffisant.
Les données des enquêtes conduites par Santé publique France en établissements de santé (ES) et en établissements et services médico-sociaux, accompagnent les personnes handicapées (ESMS) à la fin de la campagne 2022-2023, montrent que la couverture vaccinale est particulièrement basse chez les professionnels de ces établissements :
- 24,7 % chez les professionnels des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ;
- 26,8 % dans les établissement d'hébergement pour personnes âgées (Ehpa) hors Ehpad ;
- 13,4 % chez les professionnels exerçant en établissements d'hébergement pour personnes en situation de handicap (EHPH) ;
- moins de 13 % chez les professionnels dans les autres établissement ou service social ou médico-social (ESMS).
En savoir plus sur la couverture vaccinale des personnels des établissements sur le site de santepublique.france.fr.
Dans un contexte d’épidémie de Covid-19, la HAS rappelle l’importance de protéger les plus fragiles et de limiter le risque de mise en tension du système de soins.
Il relève de la responsabilité des établissements d’organiser la vaccination contre la grippe de leur personnel en s’appuyant, en fonction des caractéristiques de l’établissement, sur les services de médecine du travail, sur les services d’infectiologie ou encore sur les services d’hygiène. Les interventions de proximité permettant à l’ensemble du personnel de se faire vacciner en fonction de ses contraintes horaires et de travail sont à rechercher.
(1) Avis du Haut Conseil de la santé publique des 27 septembre et 7 octobre 2016 relatifs aux obligations vaccinales des professionnels de santé.
La vaccination des professionnels de santé : le témoignage du professeur Bruno Lina
Le professeur Bruno Lina, chef de service de virologie de l'hôpital de la Croix-Rousse et directeur du centre national de référence sur les virus respiratoires dont la grippe, explique les enjeux de la vaccination du personnel soignant dans la vidéo suivante.
[Écran d’intro : Grippe saisonnière : Les enjeux de la vaccination du personnel soignant – La parole au professeur Bruno Lina, chef de service de virologie de l'hôpital de la Croix-rouge et directeur du Centre national de référence sur les virus respiratoires dont la grippe.]
Que sait-on sur la vaccination des soignants ?
« Dans le périmètre de la grippe au sein des hôpitaux et au sein des EHPAD, on sait que le personnel médical est un vecteur de la grippe. »
« C’est une réalité et cette réalité elle impacte particulièrement les patients fragiles entrainant une mortalité, une morbidité qui est très élevée. Je pense qu’il y a un certain nombre de points qui vaillent le coup de rappeler c’est que premièrement dans les causes d’entrée en dépendance, la grippe arrive avant la fracture de la hanche. La deuxième chose qui est très importante en particulier chez les personnes âgées aussi c’est que la mortalité liée à la grippe chez les personnes très âgées est de 5 à 7 %. Ce sont des chiffres qui sont considérables. »
[Écran : L’initiative de l’hôpital de la Croix-Rousse : une construction en plusieurs étapes.]
« On a monté une initiative à l’hôpital de la Croix-Rousse qui a été une construction qui s’est fait en plusieurs étapes. »
[Écran : Fournir des données propres à la structure.]
« La première chose qu’on a fait, tout simplement, c’est d’utiliser un bilan qui a été fait par le service d’hygiène, où on a regardé où est-ce qu’il y avait de la grippe nosocomiale et où est-ce qu’il n’y en avait pas. Lorsque fait une corrélation entre le taux de vaccinés des soignants et le nombre de cas de grippe nosocomiale on se rend compte que plus on a de vaccinés, moins on a de grippe nosocomiale et il semble qu’il y a un seuil aux alentours de 35 %. »
[Écran : La proportion de cas de grippe est moindre dans les services où 35 % et plus du personnel est vacciné.]
[Écran : Résultats : analyse des contacts.]
« Dans un premier temps, l’analyse des contacts nous a montré que, pour faire très simple, l’essentiel des contacts se font entre personnels soignants au sein des mêmes groupes. »
[Le professeur Lina présente un graphique triangulaire illustrant un réseau d’interactions entre une infirmière et le reste du personnel médical. Le coin en bas à gauche représente les interactions entre l’infirmière et les patients, le coin en haut les interactions entre l’infirmière et les soignants et enfin le coin en bas à droite les interactions entre l’infirmière et les médecins].
« Lorsqu’on regarde un réseau d’interactions pris sur une journée pour une infirmière, on voit qu’une infirmière a pratiquement une interaction, sur la journée, avec tous les patients, avec toutes les infirmières et avec une très grande partie des médecins. Donc la transmission peut se faire très simplement. »
« On comprend que, le risque, à partir du moment où on a du personnel qui est potentiellement vecteur d’un agent infectieux et qui en même temps a des contacts aussi fréquents avec les patients, et bien il y a un risque de transmission élevé. »
« Si on fait une vaccination des soignants ça doit réduire ce risque. Donc cette vaccination des soignants, c’est un objectif qui est certes individuel, chaque soignant doit être vacciné, mais c’est aussi un objectif collectif de protection puisque c’est par le biais de la vaccination de tous les soignants qu’on évitera la grippe nosocomiale au sein d’une structure. »
[Écran de fin : Vous pouvez visionner l’interview complète du Professeur Bruno Lina sur les sites https://www.grippe-geig.com/ ou https://www.grippe-ofcours.fr/.]
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La grippe est une maladie particulièrement grave pour les personnes à risque. Elle touche chaque hiver entre 2 et 6 millions de personnes.
Elle peut être grave, voire mortelle, en particulier chez les personnes fragiles à risque car elles peuvent faire une forme grave de la grippe et des complications peuvent alors apparaître, telles que :
- une infection pulmonaire bactérienne grave (ou pneumonie) (espace assurés) ;
- une aggravation d’une maladie chronique déjà existante : diabète (espace assurés), bronchopneumopathie chronique obstructive (espace assurés), insuffisance cardiaque (espace assurés)…
Chaque année, la grippe est responsable de nombreuses hospitalisations et de nombreux décès chez les personnes fragiles.
La Haute Autorité de santé a préconisé que les deux campagnes de vaccination contre le Covid-19 et contre la grippe soient menées de manière conjointe à partir du 15 octobre (avis du 23 février 2023 relatif à la stratégie de vaccination pour la campagne automnale de 2023).
Il n’y a pas de délai minimal à respecter entre une vaccination contre la grippe et une vaccination contre le Covid-19.
Pour les personnes à risque, la vaccination contre le Covid-19 est très fortement recommandée, néanmoins toute personne souhaitant se faire vacciner, même si elle ne fait pas partie de la cible, peut recevoir une injection contre le Covid-19.
Le point sur l’administration des vaccins et des différentes situations des patients.
La population éligible au rappel automnal est rappelée dans le DGS-urgent du 17 septembre. Elle est identique à celle de la vaccination antigrippale.
Ces populations sont éligibles à partir de 6 mois après leur dernière infection ou injection de vaccin contre le Covid-19.
Ce délai est réduit à 3 mois pour les personnes immunodéprimées, qui deviennent ainsi éligibles, 3 mois après leur dernière injection, en raison même de leur déficit immunitaire responsable d‘un taux plus faible et d’un déclin plus rapide des anticorps protecteurs.
Pour cette campagne, des vaccins adaptés au variant JN.1 seront utilisés préférentiellement.
Avoir eu le Covid-19 (y compris la forme grave) n’est pas une contre-indication à la vaccination antigrippale si au moment de la vaccination la personne ne présente pas de symptômes ni de fièvre.
Pour les personnes ayant eu une forme sévère avec des séquelles graves (insuffisance respiratoire sévère), la vaccination contre la grippe est recommandée.
Il n’est pas utile de tester un patient de manière automatique avant de le vacciner contre le Covid-19.
Cependant, si un patient a été récemment en contact avec une personne contaminée, la vaccination peut être repoussée et un test réalisé pour confirmer ou non l’infection au Covid-19. Si le test est négatif, la vaccination pourra alors avoir lieu. Si le test est positif, il convient d’attendre au moins 2 mois après la fin des symptômes pour le vacciner contre le Covid-19.
Les gestes barrières permettent de limiter la propagation des virus, notamment respiratoires. Ils permettent donc de se protéger aussi contre la grippe saisonnière et sont complémentaires de la vaccination.
L’efficacité de chacune de ces mesures (vaccination pour les plus fragiles et gestes barrières) est optimisée en les combinant. Ces mesures constituent un bouclier sanitaire contre les virus.
La prise d’antibiotiques n’est habituellement pas nécessaire dans le cadre d’une grippe puisqu’il s’agit d’une maladie virale. Les antibiotiques ont leur place uniquement en cas de surinfection bactérienne.
Pour en parler avec votre patient, téléchargez la fiche pratique Information remise par les médecins lorsque des antibiotiques ne sont pas prescrits (PDF).
Les bons de prise en charge des personnes hébergées en établissements médico-sociaux sont adressés au lieu de résidence de la personne. Si l’affiliation a bien été réalisée auprès de la caisse pivot, le bon est adressé au résident à l’Ehpad.
La prise en charge du vaccin intervient en plus des forfaits de soins, à titre individuel dans le cadre du dispositif mis en œuvre pour l’ensemble des assurés éligibles à la vaccination. Un bon de prise en charge est alors nécessaire pour que l’assuré bénéficie de la gratuité du vaccin.
Si le résident n’a pas reçu son bon de prise en charge à son adresse de l’Ehpad : les médecins, infirmiers, pharmaciens ainsi que le médecin coordonnateur de l’Ehpad accès à un bon de prise en charge vierge sur amelipro. Il leur suffit de le compléter pour le patient concerné. Ce bon permet au résident d’obtenir gratuitement le vaccin en officine.
Le produit vaccinal est couvert par le forfait de soins de l’Ehpad. Dans ce cas, le bon de prise en charge du patient n’est pas nécessaire.
À noter : quelle que soit l’option tarifaire choisie par les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (tarif global ou partiel), qu’ils aient ou non une PUI, l’acte infirmier d’injection du produit vaccinal est couvert par le forfait de soins à la charge de l’Assurance Maladie versé à l’Ehpad.