Une étude inédite sur l’état de santé des Français avant le Covid-19 et son évolution depuis 1990

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Pour la première fois, une étude dresse un panorama de l’état de santé des Français juste avant la pandémie en 2019 et son évolution depuis 1990, tout en comparant aussi la situation française à celle d’autres pays européens. Les résultats sont publiés dans la revue The Lancet Regional Health.

Ce bilan précis a pour objectif de guider la mise en place de politiques de santé publique adaptées et de réfléchir à l’impact plus général qu’a eu le Covid-19 sur la santé des Français. Ces connaissances sont d’autant plus importantes que la pandémie de Covid-19 a fortement désorganisé les systèmes de soins à travers le monde. Présentation des résultats saillants de l’étude.

Une amélioration de l’espérance de vie en bonne santé

Les résultats de l’analyse confirment que, sur la période considérée (1990-2019), l'espérance de vie à la naissance en France s’est améliorée au fil du temps, passant de 77,2 ans en 1990 à 82,9 ans en 2019, ce qui classe la France à la 7e position pour l’espérance de vie la plus élevée, parmi les 23 pays d'Europe de l’ouest étudiés.

Les Français vivent en moyenne plus longtemps en bonne santé, avec une espérance de vie en bonne santé qui a aussi progressé passant de 67 à 71,5 ans, plaçant la France en 4e position du classement.

L’accroissement de la longévité de vie en bonne santé permet de faire des hypothèses sur des progrès qui ont pu être réalisés à plusieurs niveaux, comme par exemple une meilleure prise en charge des maladies ou une prévention plus adaptée, permettant de limiter la survenue des maladies. Cette étude permet ainsi d’estimer le poids des maladies selon leur impact sur les différents indicateurs du Global Burden of Diseases study (GBD) (voir encadré ci-après).

En comparaison avec les autres pays européens, les maladies cardiovasculaires sont moins impliquées dans la morbidité et la mortalité en France.

Les troubles de santé mentale (parmi eux les troubles dépressifs et anxieux en particulier) et les troubles musculosquelettiques (les douleurs lombaires en particulier) représentent le principal motif d’années vécues avec une incapacité (1).

L’étude souligne aussi que les cancers constituent toujours la première cause de mortalité en France, comme dans les autres pays européens. Des progrès sont donc encore à faire vis-à-vis de la prévention des cancers, notamment en poursuivant les efforts pour lutter contre le tabagisme.

Voir le communiqué de presse de l’Inserm sur cette étude.

Une étude réalisée grâce à la richesse des données du GBD

Cette étude est menée par des équipes de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), du centre hospitalier universitaire et de l’université de Bordeaux en collaboration avec Santé publique France, la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) et Global Burden of Diseases study (GBD), coordonnée par l'Institute for Health Metrics and Evaluation. L'étude analyse 286 causes de décès, 369 maladies et traumatismes et 87 facteurs de risque dans 204 pays et territoires.

Le GBD a été utilisé pour informer les politiques de santé dans de nombreuses nations et juridictions locales, ainsi que par des organisations internationales, dont la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé. Mais jamais cette richesse de données n’avait été exploitée et présentée spécifiquement pour la France.

(1) Années de vie vécues en situation d’incapacité : c’est un indicateur qui permet d’estimer la morbidité, c’est à dire le poids d’une maladie en termes d’incapacité en années vécues avec l’incapacité pour une maladie donnée. Ce nombre d’années est pondéré en fonction de la nature de l’incapacité.

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