Métiers du bois : scierie
Publié dans : Métiers du bois
28 décembre 2022
Chutes, coupures, mal de dos… Les opérateurs de scieries sont exposés à de nombreux risques professionnels. vous pouvez les réduire par des mesures de prévention simples et peu coûteuses.
Les risques professionnels dans le secteur de la scierie (métier du bois)
Dans ce secteur d'activité, 52 % des accidents sont liés aux manutentions manuelles, 22 % des accidents sont liés aux machine et outils et 20 % des accidents sont liés aux chutes.
En moyenne les professionnels du secteur de la scierie (métier du bois) sont arrêtés 65 jours pour cause d'accident du travail et 260 jours pour cause de maladie professionnelle.
Apprentis, salariés ou artisans, les techniciens et opérateurs de scieries assurent la première transformation du bois. De l’opération de sciage au transport vers des aires de stockage, leur métier recouvre une grande diversité d’activités.
En 2019, la France comptait 1 350 structures de sciage, pour la plupart des PME d’origine familiale : 40 % des scieries emploient entre 6 et 19 salariés (source : Observatoire du métier de la scierie).
Entre les nombreuses tâches de manutention manuelle, la présence de machines à bois et de convoyeurs, l’utilisation d’engins de manutention et de levage, l’usage d’outils manuels, l’exposition aux poussières de bois et au risque d’incendie et d’explosion, les professionnels des scieries évoluent en terrains dangereux. Ils sont donc particulièrement touchés par les accidents du travail et maladies professionnelles.
Face à ce constat, des mesures de prévention peuvent être mises en place simplement et à moindre coût.
Les employeurs et salariés des scieries sont tous concernés par les risques professionnels. Certains dépendent de l’environnement de travail (bruit, poussière, température…) et peuvent entraîner des atteintes à la santé (maladies professionnelles). D’autres sont inhérents aux tâches effectuées (manutention manuelle, entretien des matériels, transport, conduite d’engins…) et peuvent entraîner des accidents du travail.
Pour limiter ces risques, il est important de bien les identifier. Le tableau ci-dessous recense les principales situations dangereuses pour les professionnels du secteur.
Situations à risque | Accidents du travail et maladies professionnelles |
---|---|
Manutentions manuelles, port répétitif de charges lourdes, postures contraignantes | Mal de dos (lombalgies et dorsalgies), douleurs aux articulations |
Circulation sur des sols glissants et encombrés | Glissades, chutes, collisions |
Usage de machines et d’outils de coupe | Coupures, blessures |
Exposition au bruit et aux vibrations | Gêne ou baisse de l’audition, bourdonnement, vertiges. |
Émission de poussières de bois (sciage, tronçonnage…) | Toux chronique, asthme, allergie cutanée, cancer de l’ethmoïde |
Utilisation de produits chimiques (traitement du bois, fluide de coupe) | Allergie à certains produits, risque toxique, cancer |
Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est obligatoire dans toutes les entreprises dès l'embauche du premier salarié. L'employeur consigne dans ce document le résultat de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés. Sa mise à jour, a minima annuelle, est également obligatoire.
Pour faire votre évaluation des risques et télécharger votre DUER, l’Assurance Maladie – Risques professionnels et l’INRS proposent l’accès gratuit à l'outil en ligne d'évaluation des risques.
Vous aurez à répondre à un questionnaire, structuré à partir des principales situations à risques identifiées pour votre entreprise. Il vous permettra d’obtenir un Document unique d’évaluation des risques (DUER) sur mesure.
Le DUER n'est pas figé et devra évoluer en fonction d’informations supplémentaires concernant l'évaluation d'un risque. Par exemple, il doit intégrer les risques d'exposition à la Covid 19.
Parce qu'il est :
- gratuit & anonyme : vous avez seulement à renseigner une adresse électronique (qui peut être anonyme) et définir un mot de passe ;
- simple : vous faites votre évaluation facilement sur une plateforme web à partir d’un ordinateur connecté à Internet ;
- interactif & personnalisé : vous répondez à un questionnaire adapté à votre secteur d’activité et à la situation de votre entreprise ;
- une aide: vous êtes guidé dans l’évaluation des risques et la définition du plan d’actions;
- utile : il permet de répondre à votre obligation légale sur l'évaluation des risques.
Pour améliorer la sécurité et préserver la santé de vos salariés, adoptez de nouvelles mesures de limitation des risques professionnels, simples et peu coûteuses.
Vous pourrez ainsi :
- rendre votre métier plus attractif en limitant la dangerosité de votre environnement de travail ;
- limiter l’absentéisme et ses conséquences sur l’organisation de travail ;
- augmenter la qualité de votre structure et sa productivité.
Pour impliquer vos collaborateurs et en connaître davantage sur la démarche, consultez le document présent sur la page Métiers du bois – Scierie du site de l’INRS, en particulier la brochure « ED 6430 – Métiers du bois – Scierie – Santé au travail : passez à l’action ! ».
Professionnels des métiers du bois, vous êtes responsable de la santé de tous vos collaborateurs. Pour anticiper les risques auxquels ils peuvent être exposés, adoptez de bonnes pratiques d’hygiène et de sécurité et partagez-les dans vos locaux.
Vous pouvez par exemple :
- choisir des équipements de travail permettant de limiter les reprises manuelles (rouleaux, convoyeurs, éjecteurs, retourneurs, …) ;
- aménager l’environnement de travail pour éviter que l’opérateur ne se trouve à proximité de pièces et d’organes en mouvement (grilles, barrages immatériels, portes d’accès, capotages, passerelles, etc.) ;
- maintenir en bon état et nettoyer les sols ; baliser les inégalités de surface ou les obstacles, ranger les zones de travail, de stockage et de circulation;
- aménager le bâtiment de manière à limiter les risques d’exposition au bruit (isoler la cabine de pilotage, sortir le broyeur du hall de production, éloigner les bureaux, etc.) ;
- réduire les émissions de poussières de bois par un captage à la source (dispositifs de captage à la source intégrés sur les machines reliées à un réseau d'aspiration centralisé ATEX) ;
- former le personnel à la prévention des risques liés à l’activité physique (Prap) et à l’utilisation des machines.
Vous pouvez par ailleurs vous appuyer sur la fiche solution "Bien stocker les produits chimiques", disponible sur le site de l'INRS.
Vous vous installez et vous souhaitez équiper votre nouveau local ? Votre matériel est vieillissant et vous souhaitez le changer ? Vous avez eu un problème de santé à cause du matériel inadapté ou dangereux dans votre entreprise et souhaitez investir ? Ou, tout simplement, vous souhaitez utiliser du matériel sûr ?
Les fiches « Comment bien choisir ? », vous donnent le type d’équipement et les caractéristiques importantes à prendre en compte au moment de l’achat.
Vous pouvez les imprimer et les confier à votre fournisseur pour qu’il trouve le matériel idéal.
Après l’achat, n’oubliez pas de suivre les recommandations d’aménagement du poste de travail, d’entretien et de formation de vos salariés qui utiliseront le matériel.
D’autres types de matériels peuvent vous intéresser :
Pour anticiper et prévenir efficacement les risques professionnels, la formation reste l’un des meilleurs moyens. En tant qu’employeur, vous êtes tenus d’informer vos collaborateurs sur les risques encourus dans l’exécution de leurs tâches. Vous devez ainsi afficher les principales règles d’hygiène et de sécurité.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web de l’INRS pour suivre le module d’autoformation gratuit « Bases en prévention des risques professionnels ». Pédagogique, cet outil vous donne accès à un guide « pas à pas » pour analyser et évaluer les risques professionnels.
Vous souhaitez cibler les risques liés à l’activité physique (manutention manuelle, port de charges lourdes, travail debout) ? Suivez la formation à la prévention des risques liés à l’activité physique (Prap), elle vous permet de comprendre les gestes et postures à adopter.
Au sein des scieries, les jeunes recrues sont nombreuses : élèves de lycées d’enseignement professionnel, apprentis, jeunes salariés, … Moins expérimentés, ils sont beaucoup plus exposés aux accidents et maladies professionnelles que tout autre employé.
Pour les accompagner efficacement et les sensibiliser à la prévention, consultez le cahier de l’accueillant (PDF), élaboré par l’Assurance Maladie – Risques professionnels. Étape par étape, ce guide vous explique les différentes phases à suivre lors de l’accueil d’un nouvel arrivant.
Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent bénéficier d’aides pour financer la prévention des risques professionnels.
Pour connaitre les aides financières relatives à votre secteur d’activité, cliquez ici.
Les experts de l’Assurance Maladie – Risques professionnels vous accompagnent dans vos démarches de prévention des risques (troubles musculosquelettiques, mal de dos, risques psychosociaux, chutes…).
Pour cela, vous pouvez contacter votre caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), votre caisse régionale d’assurance maladie pour l’Ile-de-France (CRAM), ou votre caisse générale de sécurité sociale (CGSS) pour l’Outre-mer.
- Brochure ED 6430 - Métiers du bois : scierie (inrs.fr)
- Observatoire du métier de la scierie : l’horizon 2025 en point de mire (Le Bois International)
- Outil en ligne d’évaluation des risques (oiraproject.eu)
- Santé Sécurité au travail en agriculture (msa.fr/sst)
- Santé Sécurité au travail en agriculture - documentation et actualités de la MSA (ssa.msa.fr)
Cet article fait partie du dossier : Métiers du bois