Commerce de gros alimentaire
Publié dans : Commerce de gros
15 mars 2024
Chutes, tendinites, douleurs musculaires, … les risques du métier de grossiste alimentaire sont nombreux et peuvent affecter le quotidien des professionnels. Il est pourtant possible de les éviter : des solutions à moindre coût permettent de préserver la santé de votre équipe et la performance de l’entreprise.
Les risques professionnels dans le secteur du commerce de gros alimentaire
Dans ce secteur d'activité, 54 % des accidents sont liés aux manutentions manuelles et 28 % des accidents sont liés aux chutes.
On dénombre près de 900 000 journées de travail perdues par an.
En moyenne les professionnels du secteur des métiers du commerce de gros alimentaire sont arrêtés 67 jours pour cause d'accident du travail et 195 jours pour cause de maladie professionnelle.
Premier vendeur du commerce de gros, le secteur alimentaire emploie 148 000 salariés, travaillant main dans la main avec des producteurs et des détaillants.
Qu’il s’agisse de distribuer des produits laitiers, des viandes, des poissons et crustacés, des fruits et légumes ou des boissons, le commerce de gros alimentaire se caractérise par des activités physiques et logistiques exigeantes : manutentions répétée, gestes et postures contraignantes, circulation sur engins…
Face au coût humain et financier de ces risques, les chefs d’entreprise du secteur ont un rôle déterminant à jouer : la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail permet de maintenir la performance de l’entreprise.
Au quotidien, les activités de stockage, de préparation de commande, de livraison des grossistes alimentaires exposent les collaborateurs à de nombreuses situations à risques.
Mal identifiés, ces risques peuvent causer des accidents du travail et des maladies professionnelles. Outre les répercussions sur la santé des collaborateurs, ces risques ralentissent l’activité du commerce. Les plus fréquents sont listés dans le tableau ci-dessous.
Situations à risque | Accidents du travail et maladies professionnelles |
---|---|
Port de charges lourdes, postures contraignantes, mouvements physiques répétitifs | Mal de dos (lombalgies et dorsalgies), douleurs aux articulations, troubles musculosquettiques |
Circulation sur des sols humides, glissants ou encombrés, manque d'éclairage, utilisation d’engins de manutention, accès en hauteur | Chutes de plain-pied, collisions, glissades, chutes de hauteur |
Utilisation d’outils tranchants (ciseaux, couteaux, cutters), utilisation de manchines (conditionneuses, scie à os...) | Blessures, coupures |
Livraison aux heures de pointe, avec des accès difficiles (centre-villes, dénivelés, escaliers...) | Accidents routiers, fatigue, stress, risques psychosociaux |
Coactivité des engins, piétons et camions | Heurts, écrasements, renversement de chariot, chutes de charges |
Absentéisme, retard de livraison, démotivation, matériel endommagé…, outre leurs conséquences parfois graves sur la santé des salariés, ces risques ont aussi un coût indirect, pénalisant la rentabilité de l’activité.
Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est obligatoire dans toutes les entreprises dès l'embauche du premier salarié. L'employeur consigne dans ce document le résultat de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés. Sa mise à jour, a minima annuelle, est également obligatoire.
Pour faire votre évaluation des risques et télécharger votre DUER, l’Assurance Maladie – Risques professionnels et l’INRS proposent l’accès gratuit à l'outil en ligne d’évaluation des risques.
Vous aurez à répondre à un questionnaire, structuré à partir des principales situations à risques identifiées pour votre entreprise. Il vous permettra d’obtenir un Document unique d’évaluation des risques (DUER) sur mesure.
Le DUER n'est pas figé et devra évoluer en fonction d’informations supplémentaires concernant l'évaluation d'un risque.
Cinq bonnes raisons d'utiliser l'outil d'évaluation des risques professionnels
Il est :
- gratuit & anonyme : vous avez seulement à renseigner une adresse électronique (qui peut être anonyme) et définir un mot de passe ;
- simple : vous faites votre évaluation facilement sur une plateforme web à partir d’un ordinateur connecté à Internet ;
- interactif & personnalisé : vous répondez à un questionnaire adapté à votre secteur d’activité et à la situation de votre entreprise ;
- une aide: vous êtes guidé dans l’évaluation des risques et la définition du plan d’actions ;
- utile : il permet de répondre à votre obligation légale sur l'évaluation des risques.
Que vous soyez employeur, salarié ou travailleur indépendant, vous pouvez agir pour prévenir les risques professionnels.
Certains d’entre eux peuvent avoir des répercussions sur l’organisation du travail au sein de votre équipe. La prévention des risques vous permet donc d’améliorer la qualité de vie au quotidien, mais aussi :
- de participer à la valorisation de votre métier en réduisant la survenue d’incidents ou d’accidents de travail ;
- d’augmenter efficacement la rentabilité de votre commerce de gros alimentaire.
Pour identifier précisément les actions spécifiques à établir au sein de votre commerce, vous pouvez consulter les documents présents sur la page Commerce de gros alimentaire du site de l’INRS.
Simples et efficaces à moindre coût, certaines mesures de prévention des risques ne nécessitent pas d’investissent particulier.
En tant qu’employeur, vous être tenu d’afficher les règles d’hygiène et de sécurité, afin que vos salariés puissent être informés des risques auxquels ils peuvent être confrontés.
Des mesures plus spécifiques existent également pour certains risques identifiés avec vos collaborateurs. Il est ainsi courant d’agir sur :
- l’aménagement des locaux, pour permettre à vos collaborateurs de circuler sans danger, avec une signalétique, un éclairage, une gestion des températures ;
- l’organisation de travail, afin d’anticiper l’impact des délais de livraison, sécuriser les déplacements ou alléger la charge mentale ;
- mettre à disposition des matériels d’aide à la manutention et former les salariés à leur utilisation
- l’acquisition d’équipements adaptés, comme des gants de manutention, des chaussures de sécurité, des équipements contre le froid ou des vêtements à bandes réfléchissantes.
Qu’il s’agisse d’équiper un nouveau local, de changer du matériel vieillissant ou dangereux, il est essentiel de bien choisir son matériel pour éviter tout problème de santé et de sécurité.
C’est pourquoi les fiches « Comment bien choisir ? » aident les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs en listant le type d’équipement et les caractéristiques importantes à prendre en compte au moment de l’achat.
Elles peuvent être imprimées et confiées au fournisseur pour qu’il trouve le matériel idéal.
Après l’achat, les recommandations d’aménagement du poste de travail et d’entretien du matériel devront être suivies et les salariés devront être formés.
Consulter les fiches adaptées au métier :
- Comment bien choisir un diable monte-escaliers électrique facilitant la manutention ? (PDF)
- Comment bien choisir un étal de fruits et légumes ergonomique facilitant la dépose et le tri ? (PDF)
- Comment bien choisir un préhenseur mobile ? (PDF)
Consulter les fiches pour d’autres types de matériels :
- Comment bien choisir un véhicule utilitaire léger ? (PDF)
- Comment bien choisir un diable léger ? (PDF)
- Comment bien choisir une transpalette électrique à levée ergonomique ? (PDF)
- Comment bien choisir une transpalette électrique compact ? (PDF)
- Comment bien choisir un roll conteneur ? (PDF)
- Comment bien choisir un chariot à fond constant ? (PDF)
Pour vous aider dans votre démarche de prévention, l’INRS propose l’outil « Agir suite à un accident du travail ». Destiné aux PME, cet outil propose une aide pour mettre en place des actions correctives à la suite d’un accident du travail, afin qu’il ne se reproduise pas.
Il s’appuie notamment sur un guide d'enquête sur les circonstances de l’accident (à télécharger dans l’outil). Vous pouvez ainsi ajouter les causes spécifiques de l’accident et y associer des mesures de prévention adaptées à votre situation. Celles-ci pourront alors intégrées à votre document unique d’évaluation des risques.
En tant qu’employeur, vous avez l’obligation d’informer vos salariés sur les risques professionnels et de les former aux principales règles d’hygiène et de sécurité à adopter. Ils doivent ainsi être en mesure :
- d’anticiper les risques ;
- d’appliquer les bonnes pratiques de prévention.
Pour cela, l’INRS propose sur son site un programme d’autoformation « Acquérir les bases en prévention des risques professionnels ». Accessible gratuitement, cette formation est découpée en plusieurs étapes. Vous pouvez la suivre à votre rythme, pour vous familiariser avec les principes généraux de prévention.
S’adressant aux salariés dont le travail repose beaucoup sur l’activité physique (port de charges lourdes, manutention manuelle…), la formation à la prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) vous guide dans l’apprentissage des bonnes pratiques en matière de gestes et de postures. Surtout, elle vous permettra d'analyser les situations de travail et proposer des mesures d'amélioration des conditions de travail.
Stagiaires, apprentis, intérimaires, nouveaux embauchés…, les nouveaux arrivants sont particulièrement exposés aux risques professionnels. Moins expérimentés, ils sont généralement peu informés des bonnes pratiques à adopter et sont aussi plus enclins à minimiser les risques (de certains équipements dangereux, par exemple).
Pour les former à la prévention, optez pour un accompagnement assuré par une personne expérimentée et sachant faire preuve de pédagogie. Le cahier de l’accueillant (PDF) vous présente les étapes à suivre pour mettre en place cette démarche d’accueil.
Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent bénéficier d’aides pour financer la prévention des risques professionnels.
Pour connaitre les aides financières relatives à votre secteur d’activité, cliquez ici.
L’INRS a conçu l’outil « Faire le point » afin de prévenir les risques psychosociaux (dépression, anxiété, stress, burn out...), souvent sous-estimés. Vous pourrez ainsi les intégrer à votre document unique d'évaluation des risques professionnels, et répondre et à vos obligations réglementaires.
Besoin d’aide dans vos démarches de prévention ? Les experts de l’Assurance Maladie – Risques professionnels vous accompagnent pour prévenir les risques spécifiques au secteur du commerce de gros alimentaire (troubles musculosquelettiques, mal de dos, risques psychosociaux, chutes...).
N’hésitez pas à contacter votre caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), votre caisse régionale d’assurance maladie (CRAM), ou votre caisse générale de sécurité sociale (CGSS).