Restauration rapide
Publié dans : Cafés, hôtels, restaurants
03 mars 2024
Le coût humain et financier des accidents et maladies professionnelles dans le secteur de la restauration rapide est très élevé. Des mesures de prévention permettent pourtant de préserver la santé des salariés et la performance des entreprises.
Les risques professionnels dans le secteur de la réparation et des commerces automobiles
Dans ce secteur d'activité, 40 % des accidents sont liés aux manutentions manuelles et 13 % sont liés au risque routier
On dénombre près de 600 000 journées de travail perdues par an.
En moyenne les professionnels du secteur de la restauration rapide sont arrêtés 60 jours pour cause d'accident du travail et 223 jours pour cause de maladie professionnelle.
Plus de 165 000 salariés travaillent dans la restauration rapide (hamburgers, sandwichs, livraison à domicile ou en entreprise), dont la moitié dans des TPE. Ce secteur se distingue des autres types de restauration (collective ou traditionnelle) par :
- l'absence de service à table (même si les produits peuvent être consommés sur place ou emportés) ;
- et l'utilisation d'accessoires jetables (vaisselle, boîtes de conditionnement).
Qu'il s'agisse de préparer des pizzas, des plateaux repas ou des muffins, la restauration rapide se caractérise par de nombreuses situations à risques. Tous les postes de travail sont concernés : réception des marchandises, préparation des plats, service, livraison, nettoyage...
Mal anticipés, ces risques entraînent des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les plus fréquents d'entre eux apparaissent dans le tableau ci-dessous.
Situations à risque | Accidents du travail et maladies professionnelles |
---|---|
Déplacements sur sols humides ou gras, dans les réserves, caves, escaliers, etc. | Chutes, glissades et traumatismes |
Piétinement, postures contraignantes, gestes répétés, manutention manuelle, port de charges lourdes | Mal de dos (lombalgies et dorsalgies), troubles musculosquettiques touchant notamment les épaules, les bras et poignets |
Essuyage manuel et utilisation d'équipements de découpe ou de cuisson (couteaux, hachoirs, trancheuses, coupe-légumes, friteuse, four…) | Blessures (coupures, brûlures…) |
Pics d'activité et relation avec la clientèle (violences verbales, agressions…) | Fatigue, stress, risques psychosociaux |
Risque routier lors des livraisons (mauvaises conditions de circulation, véhicules mal entretenus…) | Accidents et traumatismes corporels divers |
Au-delà des conséquences sur la santé, les accidents et maladies professionnelles ont un coût indirect, qui pénalise la performance de l'entreprise : réparation du matériel endommagé, temps de formation des remplaçants, démotivation, baisse de productivité…
Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est obligatoire dans toutes les entreprises dès l'embauche du premier salarié. L'employeur consigne dans ce document le résultat de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés. Sa mise à jour, a minima annuelle, est également obligatoire.
Pour faire votre évaluation des risques et télécharger votre DUER, l’Assurance Maladie – Risques professionnels et l’INRS proposent l’accès gratuit à l'outil en ligne d'évaluation des risques.
Vous aurez à répondre à un questionnaire, structuré à partir des principales situations à risques identifiées pour votre entreprise. Il vous permettra d’obtenir un Document unique d’évaluation des risques (DUER) sur mesure.
Le DUER n'est pas figé et devra évoluer en fonction d’informations supplémentaires concernant l'évaluation d'un risque. Par exemple, il doit intégrer les risques d'exposition à la Covid 19.
Parce qu'il est :
- gratuit & anonyme : vous avez seulement à renseigner une adresse électronique (qui peut être anonyme) et définir un mot de passe ;
- simple : vous faites votre évaluation facilement sur une plateforme web à partir d’un ordinateur connecté à Internet ;
- interactif & personnalisé : vous répondez à un questionnaire adapté à votre secteur d’activité et à la situation de votre entreprise ;
- une aide: vous êtes guidé dans l’évaluation des risques et la définition du plan d’actions;
- utile : il permet de répondre à votre obligation légale sur l'évaluation des risques.
En tant que chef d’entreprise, employeur ou travailleur indépendant, l’activité de votre restaurant dépend de votre santé et de celle de vos collaborateurs. Améliorer les conditions de travail au quotidien participe ainsi à la rentabilité de l’entreprise.
En agissant de manière concrète sur la prévention des risques professionnels, vous pouvez ainsi :
- réduire l’exposition aux risques professionnels pour une meilleure qualité de vie au travail ;
- améliorer l’organisation du travail mais aussi l’attractivité et l’image de votre restaurant.
Pour en savoir plus sur le type d'actions à mettre en œuvre dans le cadre d’une démarche de prévention, consultez :
- le webinaire "Restauration rapide : comment prévenir les risques professionnels ?" proposé par l'Assurance Maladie - Risques professionnels ;
- les documents mis à disposition sur la page Restaurants du site de l’INRS, notamment la brochure « ED 6399 – Restauration rapide – Santé au travail : passez à l’action ! ».
Des mesures efficaces peuvent être mises en place simplement et à moindre coût. Il est par exemple indispensable d'afficher les principales règles d'hygiène et de sécurité dans vos locaux. Ce partage des bonnes pratiques de prévention avec votre équipe est essentiel.
Des mesures plus spécifiques doivent viser les risques identifiés avec les collaborateurs sur chaque poste de travail. Par exemple :
- limiter les ports de charges lourdes et choisir des équipements adaptés, pour prévenir les troubles musculosquelettiques et le mal de dos ;
- veiller à l'usage correct des équipements électriques et/ou tranchants, afin de réduire le risques de blessures ;
- aménager les locaux pour réduire le risque de chutes et glissades, dans les escaliers, en cuisine ou en salle ;
- organiser le travail et notamment les livraisons afin de sécuriser les déplacements ou de gérer le stress du « coup de feu ».
Par ailleurs, vous pouvez utiliser l'outil « Agir suite à un accident », qui s'adresse aux entreprises de moins de 50 salariés. Il permet au chef d'entreprise de :
- sélectionner les causes de l'accident ;
- identifier les mesures à mettre en place ;
- bénéficier d'un plan d'actions.
Vous vous installez et vous souhaitez équiper votre nouveau local ? Votre matériel est vieillissant et vous souhaitez le changer ? Vous avez eu un problème de santé à cause du matériel inadapté ou dangereux dans votre entreprise et souhaitez investir ? Ou, tout simplement, vous souhaitez utiliser du matériel sûr ?
Les fiches « Comment bien choisir ? », vous donnent le type d’équipement et les caractéristiques importantes à prendre en compte au moment de l’achat.
Vous pouvez les imprimer et les confier à votre fournisseur pour qu’il trouve le matériel idéal.
Après l’achat, n’oubliez pas de suivre les recommandations d’aménagement du poste de travail, d’entretien et de formation de vos salariés qui utiliseront le matériel.
D’autres types de matériels peuvent vous intéresser :
Pour réduire les maladies professionnelles et les accidents du travail, l'information et la formation sont incontournables. Cela fait d'ailleurs partie des obligations de l'employeur. Il doit ainsi s'assurer que ses collaborateurs sont formés aux règles d'hygiène et de sécurité, afin qu'ils puissent :
- anticiper les risques ;
- réagir en mettant en œuvre les bonnes pratiques en matière de prévention des risques professionnels.
Le programme d'autoformation « Acquérir les bases en prévention des risques professionnels » est proposé gratuitement sur le site de l'INRS. Ce dispositif interactif et modulaire est conçu pour permettre à chacun de maîtriser les principes généraux de la prévention, d'analyser les risques propres à une situation de travail, de les évaluer et de planifier des actions préventives.
Dédiée aux salariés dont le travail repose en grande partie sur l'activité physique (travaillant debout, effectuant des gestes répétés, port de charges lourdes…), la formation à la prévention des risques liés à l'activité physique (PRAP) est centrée sur l'apprentissage des bonnes pratiques en matière de gestes et postures.
Plus exposés que d'autres, certains profils doivent être particulièrement guidés dans leur prise de poste, afin de prévenir les risques d'accidents et de maladies professionnels. C'est le cas notamment des stagiaires, nouveaux embauchés, intérimaires, apprentis… Souvent jeunes, ces collaborateurs manquent en effet parfois de maitrise dans l'utilisation d'équipements dangereux. Ils peuvent aussi avoir tendance à minimiser les conséquences d'un accident ou d'une maladie professionnelle sur leur santé.
Cet accompagnement doit être apporté par une personne ayant de l'expérience et le sens de la pédagogie. Elle doit évidemment avoir été aussi formée à la prévention.
Découvrez les étapes à suivre pour mettre en œuvre cette démarche d'accueil de manière concrète, en consultant le cahier de l'accueillant (PDF).
Sur le site web de l’INRS, l’outil « Faire le point RPS » vous accompagne dans l’évaluation des risques psychosociaux au sein de votre entreprise : anxiété, burn out, dépressions… Il vous aide à les intégrer à votre document unique d'évaluation des risques professionnels (DUER) et à répondre ainsi à vos obligations réglementaires.
Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent bénéficier d’aides pour financer la prévention des risques professionnels.
Pour connaitre les aides financières relatives à votre secteur d’activité, cliquez ici.
N'hésitez pas à contacter votre caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), votre caisse régionale d'assurance maladie (CRAM), ou votre caisse générale de sécurité sociale (CGSS). Vous pourrez bénéficier d'un accompagnement du réseau d'experts de l'Assurance Maladie – Risques professionnels, adapté aux besoins de votre entreprise.
Il vous sera alors possible d'initier une démarche de prévention afin de limiter par exemple les troubles musculosquelettiques, le mal de dos, les risques psychosociaux ou les chutes.
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