Collecte, tri et traitement des déchets
Publié dans : Dans votre secteur
16 décembre 2024
En tant que chef d’entreprise, votre activité dépend fortement de votre santé et de celle de vos collaborateurs. C’est pourquoi la mise en place d’une démarche de prévention des risques professionnels est incontournable.
Les professionnels de la gestion des déchets ont, dans un environnement réglementaire strict, de nombreux défis à relever. Ceux-ci sont liés aux types :
- de déchets (ménagers, dangereux, issus du BTP, de l'assainissement collectif ou du nettoyage des rues, notamment) ;
- de donneurs d'ordres (collectivités, entreprises, éco-organismes) ;
- de clients finaux (ménages, entreprises, hôpitaux, utilisateurs de déchetteries…) ;
- d'activités (collecte, tri, traitement).
Leurs métiers se caractérisent par de nombreuses situations à risques (postures, port de charges, contacts avec des substances dangereuses…), qui se traduisent par des accidents du travail et maladies professionnelles encore trop fréquents.
Du point de vue de la prévention des risques, la relation entre le donneur d'ordre (public ou privé) et l'entreprise en charge de la gestion des déchets est primordiale. L'objectif est de concilier les objectifs du donneur d'ordres (responsable de la réduction de ses déchets) avec les réalités du terrain.
Les risques professionnels dans le secteur des industries graphiques
Dans ce secteur d'activité, 50 % des accidents sont liés aux manutentions manuelles.
On dénombre près de 550 000 journées de travail perdues par an.
En moyenne les professionnels du secteur sont arrêtés 76 jours pour cause d'accident du travail et 230 jours pour cause de maladie professionnelle.
Qu’ils travaillent à la collecte des ordures, dans des centres de tri ou des déchetteries, tous les professionnels impliqués dans la filière du recyclage et de la valorisation des déchets sont exposés à de nombreux risques. Parmi les métiers concernés par les accidents du travail et les maladies professionnelles, on trouve les trieurs, agents de propreté, ripeurs (éboueurs), chauffeurs ripeurs, agents de bascule, conducteurs d’engins…
Ces accidents et maladies professionnelles ont un coût direct – à la fois humain et financier - pour l’entreprise et pénalisent indirectement ses performances.
Ces accidents et maladies professionnelles pénalisent les performances de l’entreprise. Elles ont en effet :
- un coût direct, à la fois humain et financier (santé du collaborateur, montant des frais pris en charge par la cotisation AT/MP) ;
- et un coût indirect, lié aux dépenses cachées (temps de traitement administratif du sinistre, recrutement et formation du salarié remplaçant, réparation du matériel, désorganisation de la production, poursuites judiciaires éventuelles, etc.)
La liste ci-dessous présente les accidents du travail et maladies professionnelles rencontrés le plus fréquemment dans les métiers de la collecte, du tri et des traitements des déchets.
Situations à risque | Accidents du travail et maladies professionnelles |
---|---|
Montées et descentes du camion sans respecter la « règle des trois appuis », usage du marchepied à trop grande vitesse, bâchage et débâchage lors des accès en hauteur sur les caissons amovibles… | Chutes, glissades, douleurs lombaires, lumbagos |
Manutentions manuelles répétées dans des postures contraignantes, port et déplacement de charges lourdes lors de la manutention et manipulation manuelle des déchets | Mal de dos (lombalgies et dorsalgies), troubles musculosquelettiques touchant notamment les épaules, les bras et poignets |
Risques routiers (mauvaises conditions de circulation, défaut de préparation des déplacements, imprévus dans le déroulement des tournées, manque de visibilité, véhicules mal entretenus…) | Accidents et traumatismes corporels divers, heurts, écrasements |
Risques chimiques : manipulation de produits toxiques, traitement de déchets porteurs d’agents pathogènes, inhalation de poussières issues du broyage ou de manutention de déchets (bois, papier/carton, résidus des matériaux de construction, plastiques…) | Problèmes de peau irritée, troubles oculaires et respiratoires |
Manipulation d’outils coupants et piquants, notamment lors de la déconstruction et de la casse de matériels en fin de vie : véhicules hors d’usage (VHU), déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE)… | Blessures, coupures |
Horaires décalés | Troubles du sommeil, fatigue, risques psychosociaux |
Le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est obligatoire dans toutes les entreprises dès l'embauche du premier salarié. L'employeur consigne dans ce document le résultat de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés. Sa mise à jour, a minima annuelle, est également obligatoire.
Pour faire votre évaluation des risques et télécharger votre DUER, l’Assurance Maladie – Risques professionnels et l’INRS proposent l’accès gratuit à l'outil en ligne d'évaluation des risques.
Vous aurez à répondre à un questionnaire, structuré à partir des principales situations à risques identifiées pour votre entreprise. Il vous permettra d’obtenir un Document unique d’évaluation des risques (DUER) sur mesure.
Le DUER n'est pas figé et devra évoluer en fonction d’informations supplémentaires concernant l'évaluation d'un risque. Par exemple, il doit intégrer les risques d'exposition à la Covid 19.
Parce qu'il est :
- gratuit & anonyme : vous avez seulement à renseigner une adresse électronique (qui peut être anonyme) et définir un mot de passe ;
- simple : vous faites votre évaluation facilement sur une plateforme web à partir d’un ordinateur connecté à Internet ;
- interactif & personnalisé : vous répondez à un questionnaire adapté à votre secteur d’activité et à la situation de votre entreprise ;
- une aide: vous êtes guidé dans l’évaluation des risques et la définition du plan d’actions;
- utile : il permet de répondre à votre obligation légale sur l'évaluation des risques.
Agir sur la prévention des risques professionnels entraîne plusieurs effets positifs pour l’entreprise : baisse de l’absentéisme, meilleures conditions de travail, meilleure image, satisfaction des clients… c’est l’activité de l’entreprise toute entière qui devient donc plus productive et plus rentable.
Pour cela, les mesures à mettre en place sont simples et peu coûteuses.
Pour en savoir plus sur le type d'actions à mettre en œuvre, vous pouvez consulter le webinaire "Collecte, tri, traitement des déchets : comment prévenir les risques professionnels ?" proposé par l'Assurance Maladie - Risques professionnels.
Des mesures simples permettent de prévenir les risques liés à la gestion des déchets. En tant que chef d'entreprise, partagez les bonnes pratiques de prévention avec vos collaborateurs. L'affichage des principales règles d'hygiène et de sécurité dans les locaux et zones à risques est un bon moyen de les impliquer dans cette démarche.
Les actions à mettre en place doivent également viser les risques identifiés lors de la phase d'évaluation. Idéalement, cette étape doit être réalisée avec vos collaborateurs. Il s'agit principalement de veiller à :
- organiser le travail et les tournées (cadences de tri, alternance des tâches, travail en équipe pour les charges lourdes, temps de pause…) en évitant, pour la collecte des déchets, les organisations de type « fini-quitté » ou « fini-parti » ;
- adapter les postes de tri (avec des tapis de tri amovibles, des sièges assis-debout, des containers placés de chaque côté des postes de travail, des divergeurs amovibles à la main des opérateurs, des goulottes placées de façon à limiter les postures contraignantes) ;
- diminuer les manutentions (points de collecte collectifs, conteneurs roulants, travail sur table, diables, transpalettes…) et les montées-descentes de cabines (en privilégiant la collecte unilatérale et en évitant le mono-ripage) ;
- sécuriser les déplacements en réparant les sols qui seraient endommagés, en supprimant les dénivelés et en désencombrant les allées de circulation ;
- ventiler les locaux de travail et former les salariés à l'utilisation et au stockage des produits dangereux ;
- s'assurer que les équipements de travail sont bien conformes et adaptés à l'usage souhaité ;
- fournir des équipements de protection individuelle adaptés (gants, lunettes, masques, chaussures de sécurité, vêtements à haute visibilité, combinaisons) et du matériel ergonomique (postes de travail ajustables, etc.) ;
- rappeler les bons gestes (règle des trois appuis lors de la montée/descente du camion, usage du marchepied et de la main courante, collecte sur un seul côté de la voie.
Vous vous installez et vous souhaitez équiper votre nouveau local ? Votre matériel est vieillissant et vous souhaitez le changer ? Vous avez eu un problème de santé à cause du matériel inadapté ou dangereux dans votre entreprise et souhaitez investir ? Ou, tout simplement, vous souhaitez utiliser du matériel sûr ?
Les fiches « Comment bien choisir ? », vous donnent le type d’équipement et les caractéristiques importantes à prendre en compte au moment de l’achat.
Vous pouvez les imprimer et les confier à votre fournisseur pour qu’il trouve le matériel idéal.
Après l’achat, n’oubliez pas de suivre les recommandations d’aménagement du poste de travail, d’entretien et de formation de vos salariés qui utiliseront le matériel.
La formation à la prévention joue un rôle central dans la réduction des accidents du travail et maladies professionnelles. Cette obligation de formation s'impose par ailleurs à l'employeur. En cas de manquement, sa responsabilité peut être engagée.
Le chef d'entreprise doit ainsi s'assurer que ses collaborateurs sont informés des risques chimiques liés aux produits dangereux et qu'ils sont formés à la prévention de ces risques. En étant formés aux règles d'hygiène et de sécurité, les salariés sont en outre capables :
- d'anticiper les risques ;
- d'appliquer les bonnes pratiques.
En matière de collecte des déchets, chaque membre de l'équipage doit avoir suivi la formation ADR (pour « Accord for Dangerous goods by Road »), relative au transport international de produits dangereux.
La formation à la prévention des risques liés à l'activité physique (PRAP) permet également d'approfondir les bonnes pratiques en matière de gestes et postures.
Le programme d'autoformation « Acquérir les bases en prévention des risques professionnels », est proposé gratuitement sur le site de l'INRS. Divisé en quatre modules interactifs de deux heures, ce dispositif est conçu pour vous permettre de :
- maîtriser les principes généraux de la prévention ;
- analyser les risques propres à une situation de travail ;
- d'évaluer les risques et de planifier des actions préventives.
Stagiaires, nouveaux embauchés, intérimaires, apprentis… Tous ces profils sont particulièrement exposés aux risques professionnels, pour plusieurs raisons. Certains postes requièrent une expertise technique qui ne s’acquiert qu’avec le temps. De la même façon, un jeune peut avoir tendance à minimiser les risques qu’un accident survienne ou que sa santé soit affectée par une maladie professionnelle.
C’est pourquoi il est très important que ces jeunes recrues soient accompagnées dans leur prise de poste. Pour vous aider à mettre en œuvre cette démarche d’accueil, consultez le cahier de l’accueillant (PDF).
Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent bénéficier d’aides pour financer la prévention des risques professionnels. ,
Pour connaitre les aides financières relatives à votre secteur d’activité, cliquez ici.
Vous souhaitez être guidé dans la mise en place d'une démarche de prévention, ou approfondir les moyens de lutte contre un risque spécifique, qu'il s'agisse de troubles musculosquelettiques, de mal de dos, de risques psychosociaux ou de chutes ?
N'hésitez pas à contacter votre caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), votre caisse régionale d'assurance maladie (CRAM), ou votre caisse générale de sécurité sociale (CGSS). Vous pourrez bénéficier d'un accompagnement du réseau d'experts de l'Assurance Maladie – Risques professionnels, adapté aux besoins de votre entreprise.
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