Types de risques professionnels dans le secteur de l'aide et des soins à la personne

Publié dans : Aide et soins à la personne

Le personnel soignant du secteur de l’aide et des soins à la personne sont exposés à de nombreux risques. Ceux-ci varient notamment en fonction du métier exercé et du contexte (travail en établissement ou à domicile). Découvrez quelles sont les principales situations à risques.

L’activité physique est l’une des principales causes d'accidents du travail, de maladies professionnelles et d’inaptitudes au travail dans le secteur de l’aide et des soins à la personne. L’ensemble des professionnels y est particulièrement exposé et ce, malgré les progrès techniques.

Certains gestes, postures de travail, manutentions répétées de charge ou de personnes peuvent être à l’origine de fatigue et de douleurs ou engendrer, à moyen et long terme, des lombalgies, des troubles musculosquelettiques (TMS), des entorses, voire des accidents cardiovasculaires.

Une grande variété de situations à risque

La diversité des situations par l’ensemble des professions ne permet pas d’établir une liste exhaustive des risques. De manière générale, de nombreux gestes sollicitent les membres et le dos des personnels soignants, en établissement comme à domicile.

Pour les auxiliaires de vie ou les aides-soignants notamment, certaines tâches se répètent ainsi plusieurs fois par jour : le fait d’accompagner une personne à mobilité réduite d’un lieu à l’autre de sa chambre ou de travailler accroupi pour aider à la toilette, par exemple.

Des risques qui augmentent avec le profil des salariés

Directement liés aux conditions de travail (environnement physique et psychosocial, organisation du travail), ces risques peuvent être aggravés par l’âge, l’état de santé ou les antécédents médicaux des salariés. Les symptômes physiques surviennent quand le salarié dépasse ses capacités fonctionnelles et ne bénéficie pas d’une récupération suffisante.

À domicile, des contraintes qui accentuent le risque physique

À domicile, les risques sont souvent amplifiés par la manutention de patients dans des conditions inappropriées telles que :

  • l’absence d’aides techniques ;
  • l’inadéquation de l’équipement disponible ;
  • la difficulté à intervenir en binôme lors des levers et des transferts de patients ;
  • l’exiguïté, l’encombrement ou l’impossibilité d’aménager de manière appropriée les lieux d’habitation des patients.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques liés à l’activité physique et aux manutentions dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

Souvent considérées comme inévitables et sans gravité, les chutes sont pourtant l’une des principales causes d’accidents du travail dans tous les secteurs d’activité. Les risques de trébuchement et de glissade font aussi partie du quotidien des professionnels du secteur de l’aide et des soins à la personne.

Les déplacements nombreux, sur de longues distances et sur plusieurs étages, parfois dans l’urgence, dans des espaces souvent exigus, génèrent en effet de nombreuses chutes de plain-pied et de hauteur.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques de chutes dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

Bactéries et virus sont susceptibles d’être à l’origine d’infections qui peuvent toucher aussi bien les patients en établissement de soins ou les bénéficiaires (patients à domicile, enfants gardés, etc.) que les soignants ou les aidants.

Il existe un risque de propagation de diverses infections dans les établissements de soins mais aussi lors des interventions à domicile ou pendant les gardes d’enfants. À domicile, ces situations peuvent se présenter :

  • lors des soins (prise de sang, changement d’une sonde urinaire usagée, etc.) ;
  • au cours des activités de nettoyage ou de la gestion des déchets médicaux lorsque l’intervenant doit s’occuper du linge sale de l’enfant ou du bénéficiaire ;
  • lorsque le bénéficiaire est malade (toux, fièvre, etc.).

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques infectieux dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

Les risques psychosociaux en entreprise résultent d’un cumul de contraintes physiques, psychiques et de conditions de travail difficiles :

  • organisation du travail stressante ;
  • confrontation à la maladie, à la fin de vie, à la mort ;
  • agressivité générée par les troubles cognitifs des patients ;
  • crainte du risque d’errance ou de sortie non autorisée…

L’exposition à ces situations de travail peut avoir des conséquences sur la santé des travailleurs, notamment en termes de maladies cardiovasculaires, de TMS, de troubles anxiodépressifs, d’épuisement professionnel (burn out), voire de suicide...

Ce travail émotionnel soutenu, associé à un sentiment de frustration – lié à l’augmentation des tâches annexes et au poids du suivi administratif - expose particulièrement les soignants à un risque d’usure prématurée et d’épuisement professionnel.

À domicile, des risques psychosociaux amplifiés

À domicile, si la dimension relationnelle est à la base de l’engagement des aidants, ceux-ci sont cependant confrontés à des situations émotionnellement difficiles (précarité sociale, violence verbale et physique, troubles cognitifs, fin de vie…). Ce contexte entraîne une charge mentale lourde, d’autant plus difficile à supporter que le travail se fait de façon solitaire.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques psychosociaux dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

L’organisation du travail en établissement de soins nécessite la présence en continu de personnel de soins. Le travail de nuit et le travail posté (travail en équipes successives alternantes) est indispensable pour assurer la continuité des soins. Ils font l’objet d’une réglementation spécifique sur les horaires atypiques. Celle-ci rappelée sur la brochure de l’INRS consacré au travail de nuit et au travail posté. Parmi les travailleurs concernés, les infirmiers et les aides-soignants sont parmi les catégories professionnelles les plus représentées.

Ces horaires atypiques engendrent de nombreux risques. Ils peuvent :

  • provoquer une somnolence, une baisse de vigilance, des troubles de la concentration et de la mémorisation, augmentant la fréquence et la gravité des accidents du travail ;
  • perturber les systèmes digestif et cardiovasculaire, ou le bon déroulement d’une grossesse chez une salariée enceinte ;
  • augmenter la fréquence de certains types de cancers.

Ils peuvent également affecter l’équilibre social du salarié, en fonction :

  • de sa situation personnelle ;
  • du choix qu’il a fait ou non d’occuper un poste à horaires atypiques ;
  • du secteur d’activité ;
  • et de la nature de l’emploi.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques liés aux horaires atypiques dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

De nombreux agents chimiques dangereux sont utilisés en établissement de soins mais aussi à domicile. Les risques chimiques sont souvent méconnus, du fait d’un manque d’information sur le sujet ou d’une difficulté à identifier les agents chimiques.

Les expositions aux risques chimiques peuvent avoir lieu par contact cutané, par inhalation ou par voie digestive. Ce risque peut être lié à :

  • l’utilisation de produits de nettoyage ou de désinfection. Les détergents, désinfectants, antiseptiques ou encore le latex des gants peuvent entrainer des manifestations allergiques, des irritations, des asthmes, etc. ;
  • l’exposition à des gaz anesthésiques. L’isoflurane ou le protoxyde d’azote sous forme de MEOPA (mélanges équimolaires d’oxygène et de protoxyde d’azote) sont utilisés au bloc opératoire ou dans certains services de soins ou aux urgences. Leurs risques pour la santé nécessitent une évaluation ;
  • la manipulation de certains médicaments. Parmi eux, les anticorps monoclonaux (page du site de l’INRS) ou les médicaments cytotoxiques (page du site de l’INRS) sont aussi susceptibles d’entraîner de multiples effets chez le personnel travaillant dans certains services des établissements de soin ou à domicile où peuvent être pratiquées certaines chimiothérapies anticancéreuses. Les professions susceptibles d’être exposées directement à ces substances sont le personnel de pharmacie, les infirmiers, les médecins, les coursiers, etc. L’exposition indirecte, via les fluides biologiques de patients traités par exemple, concerne principalement les aides-soignants, les agents hospitaliers ou les infirmiers.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques chimiques dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

Certaines activités en établissement de soins exposent le personnel :

  • à la radioactivité. Principalement utilisés dans le cadre de la radiothérapie, du radiodiagnostic, de la médecine nucléaire, les rayonnements dits ionisants peuvent provoquer une altération des tissus à court terme ou conduire à une augmentation du risque de cancer à long terme. L’exposition à ces rayonnements peut être interne (ingestion, inhalation de substances radioactives, passage percutané) et/ou externe (source à distance ou au contact) ;
  • aux champs électromagnétiques (page du site de l’INRS) générés notamment dans lors de l’utilisation de la technique d’Imagerie par résonnance magnétique (IRM). Ces champs peuvent avoir de possibles conséquences neurologiques, cardiovasculaires, etc. chez le personnel de ces services de santé ;
  • aux rayonnements optiques de type ultraviolets ou infrarouges qui sont parfois nocifs pour les yeux et pour la peau.

Situations à risque

Le personnel de soins est exposé aux rayonnements ionisants lors de :

  • la pratique de la radiologie et de la radiothérapie externe ;
  • la manipulation de radioéléments sous forme de sources non scellées. C’est le cas en médecine nucléaire diagnostique ou thérapeutique.

Le personnel pratiquant les IRM peuvent être exposés à des champs électromagnétiques de forte intensité.

Le personnel utilisant les techniques de rayonnement optique est également exposé. Ces techniques sont employées en ophtalmologie, en dermatologie, en gastro-entéro-hépatologie, en otorhinolaryngologie (ORL), en odontologie, en urologie, etc.

Pour en savoir plus, consultez les moyens de prévention des risques chimiques dans le secteur de l’aide et des soins à la personne.

Le personnel d’aide et de soins à domicile ainsi que les ambulanciers doivent effectuer plusieurs déplacements chaque jour. Ils sont donc exposés au risque routier dans leur quotidien.

Les distances parcourues par le personnel d’aide et de soins à domicile sont parfois importantes et les trajets peuvent être risqués lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises. Ces risques routiers peuvent être aggravées par une charge de travail importante et variable, une amplitude horaire importante, le travail le weekend et les jours fériés.

Les ambulanciers ont souvent des exigences d’efficacité et de rapidité qui peuvent interférer avec les contraintes de la circulation routière (embouteillages, Code de la route...) et générer des situations de conduite propices aux accidents de la route.