Chutes : un risque sous-estimé

En France, les chutes de hauteur sont la deuxième cause de mortalité au travail (après les risques routiers) et la troisième cause d’incapacité permanente et d’arrêts de travail. Mais la hauteur n’est pas le seul facteur de risque, ni de gravité. En effet, les chutes de plain-pied constituent la deuxième cause d’accidents dans l’environnement professionnel.

Un risque fréquent et coûteux

Les chutes de hauteur et de plain-pied constituent le deuxième risque à l’origine des accidents du travail (20 %) après les manutentions manuelles qui sont à l’origine de 50 % des sinistres.

Selon les données de l’Assurance Maladie – Risques professionnels, elles engendrent des dépenses annuelles en réparation des victimes de plus de 1,1 milliard d’euros.

Les chutes ont provoqué, en 2019, 95 décès. Parmi eux, les deux tiers sont imputables aux chutes de hauteur, le reste relevant des chutes de plain-pied. Les décès dus aux chutes dans les escaliers sont, quant à eux, marginaux.

Les chutes entraînent de plus graves séquelles que les autres types d'accidents du travail. Elles occasionnent 29 % des incapacités permanentes les plus graves (au-delà d'un taux de 10 %).

Chaque année, l'Assurance Maladie - Risques professionnels prend en charge, en moyenne, 126 000 accidents du travail en lien avec une chute.

L’ensemble de ces arrêts de travail représentent plus de 6 millions de journées pendant lesquelles les victimes n’ont pas pu travailler. 

Par ailleurs, la durée moyenne des arrêts de travail est de 58 jours (toutes causes confondues). Dans le cas d'une chute, la durée moyenne monte à 73 jours.

Chutes de hauteur

Travailler en haut d’un immeuble, d’un toit ou d’un pylône, évoluer sur un échafaudage, au bord d’une fosse ou d’un précipice sont des activités à risques.

Loin des idées reçues, ce type d’accident survient dans tous les secteurs d’activité (les transports routiers de fret et services de déménagement, les travaux de construction spécialisés, les activités des agences de travail temporaire, les travaux de finition ou d’installation électrique et de plomberie)  même si celui du bâtiment et des travaux publics (BTP) connaît la plus forte proportion. De fait, les chutes de hauteur représentent 45 % des accidents du travail de ce secteur.

Quant aux chutes d’escalier, elles concernent en majorité l’aide à domicile, les activités de nettoyage et les restaurants.

La réglementation spécifiquement applicable au travail en hauteur résulte essentiellement des dispositions prévues par le Code du travail. Le risque de chute de hauteur, comme tout autre risque auquel un travailleur peut-être exposé dans le cadre de son activité, est visé par les dispositions générales du Code du travail. Sa prévention se traite selon les principes généraux de prévention (articles L. 4121-1 et suivants).

Le Code du travail précise les règles à suivre pour la conception, l’aménagement et l’utilisation des lieux de travail ainsi que pour la conception et l’utilisation d’équipements pour le travail en hauteur. Des règles particulières s’appliquent au secteur du BTP et à certaines catégories de travailleurs.

Dans ce cadre règlementaire, les employeurs peuvent s’appuyer sur les recommandations formulées par l’Assurance Maladie – Risques professionnels et adoptées par le Comité national des industries du bâtiment et des travaux publics :

Pour en savoir plus sur la mise en œuvre de ces actions de prévention des chutes au travail, consultez notre page dédiée aux solutions de prévention des chutes de hauteur et de plain-pied.

Chutes de plain-pied

Glissades, trébuchements, faux-paspertes d’équilibre sur un sol plat…: les chutes de plain-pied surviennent sur une surface plane ou un plan incliné, sur un trottoir ou une marche.

Les chutes de plain-pied sont occasionnées, dans la moitié des cas, par les caractéristiques du sol, notamment par ses défauts (trous, bordures de trottoir, marches, verglas, huile répandue…), mais aussi par l’encombrement de la voie (près de 15 % des situations).

Certains facteurs liés à l’organisation du travail peuvent également engendrer de la fatigue, du stress et donc de la surprise, ou de l’inattention générateurs de chutes.

 

Chutes de plain-pied : tous les secteurs sont concernés

Les chutes de plain-pied touchent tous les secteurs d’activité : sanitaire et médico-social, travail temporaire, restauration sédentaire ou mobile, commerces, etc.

Les chutes de plain-pied sont plus fréquentes que les chutes de hauteur et peuvent avoir des conséquences graves pour les salariés et les travailleurs indépendants. Elles représentent 11 % de l’ensemble des accidents du travail et sont responsables de 15 % des incapacités permanentes* les plus graves.

Trop souvent perçues comme étant inévitables et de caractère bénin, les chutes de plain-pied peuvent être évitées si l’employeur met en place les actions adaptées.

Pour en savoir plus, consultez la page sur la prévention des chutes.

*Perte définitive de la capacité à travailler

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