Chutes de hauteur et de plain-pied : comment les prévenir ?

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Les chutes concernent tous les secteurs d’activité. Elles ne sont pas une fatalité : la mise en place d'actions de prévention, à la fois sur le plan technique et organisationnel, permettent de réduire les risques.

Qu’elles soient de plain-pied ou de hauteur, les chutes affectent tous les secteurs déjà confrontés à un indice de fréquence élevé en matière de risques professionnels. La première étape préconisée par la prévention de la branche correspond au diagnostic et à l’évaluation des risques, concourant ainsi au respect des principes généraux de prévention. Bien que l’analyse des situations de travail soit une constante, il n’en demeure pas moins que la phase d’analyse diffère selon le type de chutes à prévenir (de plain-pied ou de hauteur).

La prévention des risques de chute (plain-pied et hauteur) : une approche à la fois technique et organisationnelle

La démarche de prévention des chutes de plain-pied et de hauteur doit être conduite :

  • dès la conception d’un lieu ou d’un équipement de travail ;
  • dans l’analyse du poste de travail ;
  • dans l’analyse du mode opératoire pour les travaux d’installation et de maintenance.

La réflexion doit porter sur tous les postes de travail concernés par un risque de chute et s’attacher à toutes les situations notamment celle de l’entretien du lieu ou du poste (sols, échafaudages, escaliers…). Il convient également d’analyser les conditions d’accès aux postes de travail pour évaluer tous les risques.

La démarche de prévention doit s’appuyer sur la collaboration de différents acteurs (concepteurs, maîtres d’ouvrage, salariés…) ; c’est un facteur clé de succès pour aboutir à une prise en compte efficace de la démarche de prévention.

S’agissant de la gestion des risques, les réponses opérationnelles sont à envisager à deux niveaux :

  • technique, à travers la prise en compte des risques dès la conception ou lors de l’entretien des équipements ;
  • organisationnel, à travers une réflexion sur les locaux et l’organisation du travail.

Le point de départ : évaluer les risques

L’évaluation des risques constitue le point de départ de la démarche de prévention qui incombe à tout employeur dans le cadre de son obligation générale de sécurité à l’égard de ses salariés.

Cette phase d’évaluation des risques professionnels sera menée de manière collaborative avec des acteurs internes ou externes à l’entreprise (tous les salariés de l’entreprise confrontés aux situations à risque, le médecin du travail, le comité social et économique pour les entreprises concernées).

La phase d’évaluation des risques aboutit à la formalisation du Document unique d'évaluation des risques (DUER). Ce document unique est un outil central pour déterminer un plan d’actions de prévention des risques et le suivre. S’agissant des chutes, il permet de recenser et d’analyser les pratiques de chaque poste de travail et de prévoir les actions nécessaires pour réduire ou supprimer les risques associés.

Pour les travaux en hauteur, l'Assurance Maladie - Risques professionnels préconise une analyse à mener en amont de la situation de travail, à partir de quatre questions essentielles.

Dans la mesure où il écarte le danger lié à la hauteur, le travail au sol doit constituer un objectif lors de la définition des méthodes de travail. C’est le cas par exemple lorsqu’une perche est utilisée pour permettre d’augmenter le champ d’action d’un outil.

En l’absence d’équipement de ce type, il faut alors envisager de privilégier la mise en place d’équipements permanents pour l’accès et le travail en hauteur, comme indiqué sur le site de l’INRS.

Quand l’environnement ne permet pas de travailler depuis le sol, certains équipements concernent plutôt :

  • les accès en hauteur tels que les ascenseurs, monte-charges, échelles à crinolines, escaliers avec rambarde… ;
  • les zones de travail, à travers l’installation de garde-corps, de plateformes de travail…

Si cette pose d’équipement fixe est impossible, l’utilisation d’un équipement de protection collective temporaire peut être envisagée, avec l’utilisation de nacelles et plateformes élévatrices. Il peut s’agir :

  • de plateformes individuelles roulantes (PIR) ;
  • de plateformes mobiles de personnes (PEMP).

À défaut de pouvoir utiliser une protection collective, les travailleurs exposés au risque de chute de hauteur doivent être munis d’équipements de protection individuelle (EPI). Ces systèmes de protection individuelle sont utilisés pour arrêter la chute ou pour interdire l’accès à une zone où la chute est possible. Il en existe trois types : systèmes d’arrêt de chute, systèmes de retenue et systèmes de maintien au poste de travail. C’est le cas par exemple des harnais anti-chute, pouvant être ajustés au mieux sur le corps d’une personne afin de maintenir et sécuriser celle-ci en cas de chute.

Les chutes de plain-pied concernent tous les secteurs d'activités. Elles se caractérisent par une perte d’adhérence entre le pied et le sol, susceptible d’entraîner une perte de l’équilibre.

Les facteurs de chutes de plain-pied sont nombreux et d’origines multiples (matérielle, biomécanique, environnementale ou organisationnelle).

Sur le plan matériel, trois éléments peuvent expliquer leur survenue :

  • la nature du sol (relief, dénivelé, rugosité, dureté, température…) ;
  • le type de chaussures (la composition des semelles, leur sculpture…) ;
  • les objets à terre et les produits recouvrant le sol ou la semelle de la chaussure.

Des facteurs biomécaniques et comportementaux peuvent également contribuer à la chute : la vitesse de la marche, la pression exercée par le pied sur le sol, une fragilité physique, mais aussi la perception du risque de chute.

Enfin, les facteurs environnementaux (éclairage, encombrement, transition entre des sols de différentes natures …) et organisationnels (contrainte de temps et nombre de tâches à effectuer entrainant de la fatigue et de l’inattention, non-séparation des flux …) peuvent aussi être évoqués

Les éléments suivants peuvent représenter des situations à risques et doivent être identifiés :

  • dimensions et caractéristiques des locaux (trop exigus, empêchant les déplacements ou favorisant le risque de glissades) ;
  • difficultés ou contraintes liées à l’ambiance physique (conditions climatiques difficiles, éclairage insuffisant, défaut de rangement, présence de déchets au sol…) ;
  • difficultés particulières liées au matériel (matériel mal entretenu générant des fuites ou des déchets, matériel difficile à déplacer…) ;
  • difficultés liées à la tâche (actions simultanées ou faites dans l’urgence, par exemple) ;
  • aspects en lien avec l’organisation (défaut de maintenance ou d’approvisionnement, ordonnancement de tâches et cadence de travail inadaptés, manque de formation des salariés inadapté…) ;
  • facteurs humains (inexpérience, fatigue…).

Si la suppression du risque n’est pas possible, la démarche de prévention des chutes de plain-pied visera à prévoir des actions :

  • sur l’espace de travail : voies de circulation, implantation des équipements, encombrement des sols… ;
  • sur les sols : nettoyage régulier, revêtements antidérapants au niveau des sols, escaliers en tôle lamée… ;
  • sur l’environnement de travail : éclairage, bruit et température adaptés… ;
  • sur l’organisation du travail : anticipation, préparation, planification, analyse des tâches ;
  • sur la sensibilisation et l’information des salariés ;
  • et sur le choix des protections individuelles (sur-chaussures, chaussures à crampons…).

En complément des mesures de prévention collective, l’entreprise peut avoir recours à des équipements de protection individuelle (chaussures antidérapantes…).

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