Une subvention pour réaliser un diagnostic ergonomique : témoignage de l’entreprise Innothéra
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- Santé au travail
Séverine Jammet est responsable HSE au sein de l’usine d’Innothéra Chouzy, installée dans le Loir-et-Cher. Cette entreprise de l’industrie pharmaceutique, française et familiale, a récemment bénéficié de la subvention Prévention des risques ergonomiques de l’Assurance Maladie – Risques professionnels. Elle lui a permis de financer la réalisation d’un diagnostic ergonomique, afin d’identifier les risques de troubles musculosquelettiques (TMS) sur l’une des lignes de son atelier. Témoignage.
« Notre usine de Chouzy-sur-Cisse, seul site de production de médicaments du groupe, emploie environ 225 salariés et une trentaine d'intérimaires. Nous développons, fabriquons, conditionnons et stockons tous nos produits pharmaceutiques qui sont ensuite exportés vers plus de 100 pays. Nos médicaments traitent les maux du quotidien, tels que les problématiques veineuses pour la femme, les carences en vitamines et en calcium, les infections urinaires et les contraceptifs... »
Un diagnostic ergonomique suivi de la mise en œuvre des premières recommandations
« Nous avons identifié des problématiques ergonomiques sur différents postes de nos ateliers de production.
Nous sommes, d’ailleurs, engagés dans la démarche TMS Pros avec la Carsat depuis un an pour avancer sur ces sujets.
Dans un premier temps, nous avons décidé de cibler le poste de détection de la conformité du scellage sur notre ligne d’ampoules buvables. Les salariés y effectuent de nombreuses opérations manuelles et sont amenés à manipuler et soulever en hauteur des boîtes d’ampoules de 3 kilos. C’est sur ce poste critique, identifié avec les membres du CSSCT et via le document unique d'évaluation des risques, que nous avons choisi de réaliser un diagnostic ergonomique.
Nous avons fait appel à une ergonome agréée par la Carsat, Isabelle Tricot, rencontrée via le GREPIC, le groupement des industries pharmaceutiques de la région Centre-Val de Loire.
Notre objectif : pouvoir identifier des solutions à court et moyen terme dans l’objectif d’améliorer les conditions de travail de ce poste, avant la mise en place d’une solution à plus long terme, nécessitant un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Grâce à ce diagnostic et aux recommandations de l'ergonome, nous avons déjà pu mettre en place des actions simples, telles que : une rotation entre 2 postes du même atelier, une standardisation des pratiques, des semelles anti-fatigue… Actuellement, nous travaillons sur un nouvel aménagement du poste de travail avec l’équipe maintenance avec l’investissement dans une table en inox avec roulettes, réglable en hauteur afin de réduire la pénibilité des tâches. Notre objectif est que tout soit finalisé pour la fin du premier semestre 2025. »

(Ci-dessus le poste où un diagnostic ergonomique a été réalisé)
Une demande de subvention facile et un coup de pouce appréciable pour passer à l’action
« C’est l’ergonome qui nous a informés de la possibilité de demander une subvention pour la prévention des risques ergonomiques afin de financer le diagnostic.
La demande de subvention a été simple et rapide, finalisée en deux semaines auprès de la Carsat Centre-Val de Loire, avec l’appui de notre service RH.
Nous sommes convaincus que les bénéfices de cette action sur la prévention des troubles musculosquelettiques seront nombreux : amélioration des conditions de travail de nos salariés, réduction du turnover et de l'absentéisme et maintien de la motivation des salariés. En tant qu’entreprise, ces aides sont précieuses pour nous permettre de continuer à offrir un environnement de travail sûr et attractif.
Pour conclure, je reconnais que cette subvention a été un véritable coup de pouce pour notre entreprise. Elle nous a aidé à agir pour améliorer concrètement les conditions de travail de nos salariés dans un contexte où nous devons défendre notre compétitivité à l'international. Je recommande vivement cette subvention à d'autres entreprises. Nous avons également d'autres projets en cours, notamment l'intégration de cobots pour limiter les manutentions manuelles et nous n’hésiterons pas à nous tourner de nouveau vers l’Assurance Maladie-Risques professionnels ».