Une subvention pour acquérir des équipements et lutter contre les troubles musculosquelettiques !

  • Prévention

Cyril Laune, dirigeant de Cheminées Jouvin à Vitré (Bretagne), dirige une entreprise de 15 salariés spécialisée dans la fabrication et l’installation de cheminées et de poêles. Face à des manutentions fréquentes, notamment lors des installations chez les clients et dans l’atelier, l'entreprise a bénéficié de la subvention prévention des risques ergonomiques de l'Assurance Maladie – Risques professionnels, accordée en région par la Carsat Bretagne. Grâce à cette aide, elle a acquis un transpalette électrique et un diable monte-escaliers électrique pour améliorer les conditions de travail et réduire les risques de TMS et de lombalgie. Interview.

 

Quelle était votre motivation pour ces investissements en prévention ?

Je tiens à ce que mes salariés arrivent à la retraite en bonne santé. Nous échangeons régulièrement sur les moyens d’améliorer leurs conditions de travail. J’ai la chance de ne pas avoir de turnover, les salariés qui partent, c’est pour la retraite !

"Les salariés sont la richesse de l’entreprise, et nous en prenons soin, tant pour des raisons humaines qu’économiques. Notre objectif est de réduire autant que possible les arrêts de travail."

Quel a été le processus pour obtenir cette subvention ?

Je suis régulièrement en contact avec l’OPPBTP (L'Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics), ce sont eux qui m’ont conseillé de demander la subvention. Puis, j’ai rempli un dossier avec l’aide de ma comptable.

Quels équipements avez-vous acquis grâce à cette subvention ?

Un transpalette électrique et un diable monte-escaliers électrique.

Pourquoi avez-vous choisi ces équipements spécifiques ?

Pour le transpalette, notre magasinier manipulait beaucoup de produits et lorsqu’il a commencé à ressentir une douleur à l’épaule, nous nous sommes intéressés au transpalette électrique. Un transporteur utilisait un modèle qui le satisfaisait, et nous avons acheté le même. 
Pour le monte-escalier, nous voulions réduire le risque d’accidents et limiter le port de charge. Une livraison compliquée dans un escalier nous a poussés à franchir le pas. Nous avons donc cherché des solutions et découvert cet équipement.

Comment ces équipements ont-ils amélioré votre quotidien au travail ? Avez-vous remarqué une réduction des troubles musculosquelettiques (TMS) ? Y a-t-il eu des améliorations en termes de productivité et de sécurité ?

Oui, immédiatement. Les salariés étaient enthousiastes dès la première semaine. Même pour trois marches, nous utilisons le diable monte-escalier électrique. Nous n’avons plus besoin de 3 ou 4 personnes pour porter un poêle dans un escalier, seulement 2 suffisent (un à la manœuvre et l’autre en appui au cas où).
Pour le transpalette, le résultat a été immédiat aussi. Nous utilisons moins le chariot élévateur, moins agile, qui consomme du carburant et qui présente un risque d’écrasement malgré toutes les précautions prises. En plus, nous sommes plus productifs, car le transpalette est plus petit, plus maniable.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres entreprises ? 

Mon conseil : d’abord identifier les difficultés de manutention et les améliorations possibles. Ensuite, commence la phase de recherche d’appareils et lorsque nous avons identifié des pistes intéressantes, nous partageons avec l’équipe des vidéos, des photos, sur l’utilisation de ces appareils. C’est un choix collectif entre la direction et les utilisateurs. S’ils sont impliqués dans le choix, ils s’approprieront l’appareil, l’utiliseront de manière optimale et en prendront soin.
Ça m’est déjà arrivé d’acheter des équipements qui ne sont pas utilisés. Cette sous-utilisation résulte probablement d’une consultation trop rapide des utilisateurs. Ces deux appareils sont quotidiennement utilisés car l’implication de l’équipe dans le choix a été plus poussée.

Quels sont vos projets futurs en matière de prévention des risques au travail ? 

Cette subvention a un vrai impact incitatif, car elle nous permet d’investir dans des équipements plus coûteux et à un rythme plus élevé que s’il n’y avait pas de subvention. Nous sommes d’ailleurs sur le point de conclure l’achat d’une potence de levage pour l’atelier, éligible aux subventions.
Nous avons choisi cette potence car elle permet de transporter les pierres de granit de la zone de stockage à la zone de façonnage en limitant les risques d’écrasement et de troubles musculosquelettiques (TMS). Son coût est d’environ 20 000 €, et la Carsat peut financer jusqu’à 70 %, un vrai plus ! Sans la subvention, nous aurions pris un modèle moins polyvalent, limité à un seul poste de travail, mais avec ce financement, nous avons demandé au fournisseur de l’adapter pour deux postes de travail. Cerise sur le gâteau : la productivité ! Le salarié marbrier estime qu’il pourra travailler plus rapidement, car il n’aura plus besoin d’attendre le retour de ses collègues à l’atelier pour manipuler les plaques.

En résumé, cette subvention nous permet de préserver nos ressources humaines, de réduire les risques d’accidents et d’accélérer la mise en place de mesures de prévention.

 

 

Subvention Prévention des risques ergonomiques – équipements

Dans le cadre de la prévention des troubles musculosquelettiques, l’Assurance Maladie – Risques professionnels propose une aide financière pour l’achat d’équipements.
Cette subvention vise à soutenir les entreprises dans l’investissement en matériels permettant de limiter les risques de TMS et de lombalgie. Ceux-ci devront répondre à un cahier des charges précis.

Éligibilité, montant de l’aide, modalités de demande etc. : toutes les informations sont disponibles sur la page dédiée.