"Le but est de pouvoir pratiquer son métier le plus longtemps possible"

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Portrait de Jessica Debong

Jessica Debong, 26 ans, est esthéticienne et a atteint le 8ème rang mondial des WorldSkills en 2019 (compétition des métiers). Elle coache désormais les compétiteurs qui concourront du 14 au 16 septembre prochain à Lyon. Pour elle, la santé et la sécurité au travail sont une des clés de leur réussite. Témoignage.

 

En quoi la santé et la sécurité au travail sont un sujet prioritaire quand on travaille, comme vous, dans un institut de soins ?

Je fais de grosses journées, j’enchaîne les soins : visages, massages, ongles, épilations… Je suis amenée à être dans de nombreuses positions différentes et contraignantes. La santé au travail est donc essentielle car si je ne suis pas en bonne forme, je ne peux pas travailler !

 

Un équipement bien choisi et sûr participe à la réduction des maladies et des accidents du travail. C’est pourquoi l’Assurance Maladie – Risques professionnels subventionne certains équipements et conseille sur le choix du matériel. Dans votre parcours, avez-vous expérimenté la qualité des équipements ?

Oui ! Quand j’étais à l’école, mon CFA était prévoyant : on avait un psychologue, des cours de postures et d’échauffement des doigts… Mais au niveau du matériel, ce n’était pas simple, car l’école ne pouvait pas s’équiper d’une table électrique qui peut coûter jusqu’à 10 000 euros ! On s’exerçait donc avec des lits dont les pieds étaient en métal, très lourds. On remontait les dossiers des chaises manuellement, on avait mal aux bras et au dos. J’ai même appris à faire des massages dans la position du squat !!!!

Aujourd’hui, dans l’institut pour lequel je travaille, on bénéficie de lits électriques et de chaises montantes. On met les clients à la bonne hauteur sans effort, on protège notre dos. Cela facilite beaucoup le travail.

 

L’Assurance Maladie – Risques professionnels propose l’outil TutoPrev’, qui permet aux professionnels, comme aux étudiants, de mettre en place les bonnes pratiques pour protéger leur santé. Qu’en avez-vous pensé ?

Je l’ai découvert lors des WorldSkills 2019 et cela a été une révélation. J’ai tout de suite pensé : « il faut le partager largement ! ».

C’est un outil très bien fait, très proche de la réalité de nos pratiques. C’était d’ailleurs une très bonne surprise, ce n’est pas facile de se mettre à la place de l’artisan. Souvent, nous nous retrouvons avec des outils censés nous aider mais qui sont à côté de la plaque. Dans le cas de TutoPrev’, on est dans le concret.

 

Quelles actions avez-vous mis en place grâce à TutoPrev’ ?

Avec mes collègues, nous avons pu échanger et identifier des risques. Par exemple, nous avons constaté que nos chaussures glissaient. Nous avons donc revu notre tenue professionnelle et nous nous sommes équipées de baskets antidérapantes.

 

D’après vous, votre génération se sent-elle concernée par la santé et la sécurité au travail ?

Ma génération est de plus en plus alertée. On se préserve plus facilement. D’une certaine manière, le Covid-19 a changé les pratiques. Désormais, on porte plus facilement un masque ou des gants. Ce n’était pas le cas avant : je désinfectais les tables de massage avec les mains nues, je me disais « ce n’est pas grave, c’est un geste de quelques secondes ». Pourtant je manipulais des produits chimiques tous les jours !

 

Le prix « Santé et Sécurité au Travail » sera remis aux WorldSkills, samedi 16 septembre. Un mot sur les WorldSkills et la santé des jeunes qui concourent ?

Le bon geste, la bonne posture, le bon matériel, ce sont des éléments essentiels pour les compétiteurs du WorldSkills. Quand on concoure, comme quand on travaille, on ne peut pas ignorer l’ergonomie, les risques professionnels…

Le compétiteur doit se connaître, s’écouter et mettre en place les bonnes pratiques dès le départ. Son but est de gagner, mais aussi de pouvoir pratiquer son métier le plus longtemps possible. Être artisan, c’est une passion !

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