« J’ai pris conscience que ma passion pouvait s’arrêter »
Publié le
- Prévention
Océane Belin, 21 ans, a décroché la médaille d’or à la compétition des métiers 2023 dans la catégorie « Pâtisserie ». Elle obtient, dans le même temps, le prix Santé et Sécurité de l’Assurance Maladie – Risques professionnels. Cette double consécration confirme que « l'excellence du geste professionnel, c'est le geste sûr ».
Pourquoi avoir choisi la pâtisserie comme activité professionnelle ?
Parce que pour moi, la pâtisserie, c’est un métier passion ! Ça remonte à très longtemps : quand j’étais petite, j’étais comme une folle, je cuisinais tout le temps, j’aimais ça ! Pourtant, personne n’est du métier dans ma famille. Je pense que les émissions de télévision m’ont ouvert un monde…
Votre goût pour ce métier remonte donc à l’enfance… et à quand remonte votre prise de conscience des « risques du métier » ?
Depuis l’enfance, j’ai conscience de l’importance de la posture, du placement du dos… J’ai été sensibilisée par mon père. Il était ouvrier et a souffert du mal de dos. Par ailleurs, je suis très sensible à la vue du sang. Depuis toujours, je peux même perdre connaissance ! Cela m’impose d’être prudente.
Les jeunes travailleurs sont particulièrement concernés par les risques professionnels. Ainsi, 8 % des 15-24 ans déclarent avoir été accidentés au travail dans l’année, contre 5% à tout âge. Partagez-vous ce constat ?
J’ai constaté que beaucoup de jeunes se blessent, oui ! Par exemple, aujourd’hui je me suis entraînée pour la finale des Worldskills dans les locaux de mon ancien CAP. J’ai pu observer les élèves, ils se sont tous coupés ! Quand on a de l’expérience, on se blesse moins : on réfléchit à chaque geste et on reste concentré tout le temps. Il faut apprendre à mettre en place les bonnes pratiques dès le départ.
Dans votre pratique professionnelle, avez-vous été confrontée à des situations à risque ?
Régulièrement, oui : nous sommes confrontés à des risques de coupure, de brûlure… On y pense moins, mais il y a aussi les maladies professionnelles. Quand j’étais en CAP, mon collègue a dû passer des examens médicaux car le médecin soupçonnait un « asthme du boulanger », c’est-à-dire une allergie à la farine. J’ai alors pris conscience que ma passion pouvait s’arrêter du jour au lendemain si je ne faisais pas attention.
Quels sont vos projets dans un futur plus ou moins proche ?
J’aimerais rejoindre un établissement dans lequel je puisse m’exprimer. Ce qui me tient à cœur, c’est une cuisine artisanale, faite à la main. La pâtisserie est un métier de passion, de partage. On apprend toujours, on continue à évoluer et surtout à apprendre des autres.
Plus tard, j’aimerais aussi pouvoir accompagner les apprentis, les sensibiliser sur les risques de coupures et de brûlures. La prévention des risques professionnels parait simple, mais elle ne l’est pas !
Pour aller plus loin :
- Découvrir l’outil TutoPrev’ qui s’adresse aux entreprises et aux centres de formation, pour aider à identifier et réduire les risques professionnels ;
- Consulter la page « Boulangerie, chocolaterie, pâtisserie, glacerie ».