Bonjour, je suis le professeur Thivolet, je suis diabétologue aux hospices civiles de Lyon mais aussi président de la société francophone du diabète. Je souhaite à cette occasion vous parler de la metformine. La metformine est un médicament important dans la prise en charge du diabète de type 2.
Il est très important de se préoccuper des conditions en vie réelle du bon usage des médicaments dans le contexte du diabète de type 2 et c’est pour cela que la SFD a accepté de soutenir la campagne de communication autour du bon usage de la metformine. En 2018, il y avait déjà eu ce soutien et ce partenariat, car à cette époque, on avait déjà l’impression qu’il y avait un défaut d’initiation en première ligne monothérapie metformine. Et cela est vraiment en opposition avec les prises de position de la société savante et c’est pour cela que, aujourd’hui, je soutiens vraiment cette communication qui est de de remettre la metformine en première ligne dans les initiations du traitement.
Il est évident que le diabétique n’est pas qu’une glycémie mais une personne avant tout et le pronostic cardiovasculaire est essentiel.
Les nouvelles classes thérapeutiques, inhibiteurs SGLT2 et agoniste du récepteur glp-1, ont démontré leur efficacité à prévenir les complications cardiovasculaires et à améliorer l’espérance de vie. Néanmoins toutes ces études ont été réalisées en combinaison avec la metformine.
Il est donc essentiel de se poser la question d’associer les deux molécules, ou les 3 molécules, car il y a un bénéfice que l’on peut garder avec l’usage combiné de la metformine qui a une cible d’action différente des autres molécules et c’est la combinaison de toutes ces actions qui pourrait expliquer le bénéfice au niveau cardiovasculaire.
Dans le cadre de cet adressage, il faut bien-sûr évaluer dans quelle mesure la stratégie qui a été prise correspond aux objectifs pour le patient. Et d’autre part, se poser des questions sur l’observance. En effet, par rapport aux effets éventuellement indésirables de la metformine il faudra se poser la question dans quelle mesure ce traitement a été bien conduit et bien initié et peut-être pouvant être réintroduit à très petites doses en rapport avec une meilleure tolérance. Après, naturellement, il faut réévaluer les stratégies et il est clair que lorsque les hémoglobines glyquées sont très au-dessus des objectifs et peut-être 9% ou 10%, la problématique devient plus complexe. Mais, dans des stratégies beaucoup plus précoces, il est clair qu’il faudra remettre un peu la metformine à sa place.
Il est important de garder à l’esprit que la metformine reste toujours une actualité dans la prise en charge du diabète de type 2. Cela a été de nouveau souligné dans la prise de position 2021 de la SFD. Il faut peut-être se préoccuper de la dose efficace minimale qui est bien tolérée de façon à s’assurer de la bonne observance du médicament. C’est dans cette stratégie que la prise en charge du diabète de type 2 sera optimale, dans une approche coordonnée pour la réduction du risque cardiovasculaire.