Perte de connaissance
Les malaises sans perte de conscience
La lipothymie
Une lipothymie est un malaise survenant souvent dans une situation de "stress" (émotion vive par exemple).
Les symptômes sont divers et surviennent progressivement :
- sensation de malaise ;
- fatigue extrême ;
- sensation de brouillard devant les yeux ;
- pâleur ;
- impression d’évanouissement imminent ;
- palpitations cardiaques ;
- oppression gânant la respiration ;
- sueur abondante ;
- bourdonnements d’oreilles…
Il n’y a pas de perte de connaissance mais un simple fléchissement de la conscience. La personne garde le souvenir de ce qu’elle a entendu autour d'elle pendant son malaise.
L'attaque de panique
Lors de l'attaque de panique, la personne ressent une grande anxiété, a peur de mourir, se sent oppressée, tremble, respire vite et tremble.
Ce malaise ne s'accompagne pas de perte de connaissance.
Le malaise hypoglycémique
L'hypoglycémie est due à une baisse de sucre dans le sang. Elle est fréquente chez les personnes diabétiques.
Elle se traduit par une fatigue, une sensation de faim, une irritabilité, des sueurs, des maux de tête, une vision floue, une pâleur et elle peut s'accompagner d'une baisse de la conscience.
Pour corriger l', la personne doit consommer du sucre sans attendre (morceaux de sucre, boisson sucrée...)
Les pertes de connaissance totales
Les pertes de connaissance totales peuvent êtres de durées brèves (syncopes) ou plus longues.
Perte de connaissance brève ou syncope
La syncope est une perte de connaissance totale et brève, de quelques secondes à moins de 3 minutes, avec perte totale du tonus. Cette perte de connaissance est suivie le plus souvent d'une reprise rapide et totale de conscience. La syncope est due à une baisse de l'afflux sanguin vers le cerveau.
Les syncopes peuvent être classées en 3 types différents.
La syncope dite "réflexe" : le plus souvent un
Il s'agit souvent d'un malaise vagal sans gravité, en dehors du risque de traumatisme lié à la chute. Cette syncope peut être précédée de signes annonciateurs : sueurs, nausées, étourdissement, faiblesse dans les jambes ou troubles de la vision. Certaines circonstances favorisent sa survenue : une atmosphère chaude et confinée, une émotion (la vue du sang, par exemple), un violente douleur, le fait de rester debout trop longtemps...
D'autres syncopes réflexes sont caractéristiques comme :
- la syncope due à une hypersensibilité du sinus carotidien (fibres nerveuses situées autour de l’artère carotide au niveau du cou) ; elle survient le plus souvent chez un homme âgé, en position debout, parfois lorsque le sujet se rase ou tourne la tête (ce qui stimule les récepteurs nerveux, provoquant une syncope) ;
- la syncope mictionnelle qui survient principalement la nuit, chez une personne âgée, au moment où elle urine ;
- la syncope survenant à la fin d’une quinte de toux par exemple en cas de bronchopneumopathie chronique obstructive ou de coqueluche.
La syncope par chute de la pression artérielle
Elle est causée par une baisse de la pression artérielle ( orthostatique), lors d’un lever brutal, lors de la station debout prolongée, et elle est favorisée par la prise de certains médicaments : anti-hypertenseurs, vasodilatateurs, antidépresseurs... ou par la déshydratation.
La syncope d'origine cardiaque
Elle est causée :
- par un trouble du rythme et de la conduction cardiaque ;
- ou une maladie du cœur (rétrécissement des valves de l’aorte, situées au niveau du ventricule gauche du cœur et à l’origine de l’aorte), infarctus du myocarde, embolie pulmonaire...
Elle peut être grave et s'accompagner d'un arrêt cardiaque, nécessitant une réanimation immédiate.
Perte de connaissance de durée plus longue
Le plus souvent lors d'une crise d'épilepsie
Lors d'une crise d'épilepsie, la perte de connaissance est plus longue de 3 minutes à 30 minutes. Elle est suivie d’un retour lent et progressif de la conscience. Elle est due à un trouble du fonctionnement électrique du cerveau.
Elle peut s'accompagner de convulsions, d'une morsure de la langue et d'une perte d'urine.
D'autres causes possibles
Une perte de connaissance pet être observée lors :
- d'un accident vasculaire cérébral,
- d'une intoxication par des médicaments, au monoxyde de carbone,
- un traumatisme crânien...
Vidéo : Le malaise vagal
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Que faire face à un malaise avec une perte de connaissance ?
Perte de connaissance : savoir reconnaître les signes de gravité
Dans la majorité des cas, la personne revient à elle spontanément après la perte de conscience.
Toutefois, certains signes doivent alerter :
- une absence de récupération de la conscience après quelques minutes (la personne ne réagit pas quand vous lui parlez ou la touchez) ;
- un pouls irrégulier, rapide ou inexistant ;
- une absence de respiration.
Face à cette situation, appelez le 15 ou le 112.
Au téléphone, le médecin régulateur pose des questions pour évaluer l'état médical de la personne.
Lorsque vous êtes en communication avec le médecin régulateur ;
- parlez calmement et clairement ;
- donnez votre numéro de téléphone ;
- donnez votre nom et celui du malade ;
- indiquez le lieu et l'adresse exacte, ainsi que l'étage et le code d'accès éventuel ;
- décrivez le plus précisément possible les signes qui vous ont alerté, l'heure de début, le mode d'installation des symptômes et leur évolution (disparition, stabilisation, aggravation) ;
- ne raccrochez pas avant que votre interlocuteur ne vous le demande. Le médecin régulateur peut avoir besoin d'autres renseignements ou peut vous donner des directives, par exemple sur les gestes à pratiquer dans l'attente de l'équipe médicale mobile. Le centre 15 se chargera également de prévenir le service d'accueil de l'hôpital si une hospitalisation est envisagée.
En l'absence d'éléments de gravité, le médecin régulateur conseille de consulter le médecin de garde ou le médecin traitant.
Que faire pour aider une personne qui a perdu connaissance et qui respire ?
La personne a perdu connaissance, mais sa poitrine se soulève régulièrement.
Vous pouvez réduire les risques de complications en adoptant les bons gestes :
- allongez la personne sur le sol ;
- retirez ou desserrez tout vêtement serré (cravate, ceinture, soutien-gorge...) ;
- si les circonstances le permettent (hors traumatisme violent) et après avis du médecin régulateur, basculez en arrière la tête de la personne pour qu'elle respire facilement ;
- placez-la en position latérale de sécurité ;
- si la personne convulse (mouvements anormaux du corps), n'empêchez pas les mouvements, mais écartez les objets ou le mobilier pouvant la blesser. Après les convulsions, le retour à la conscience peut être long (jusqu'à 20 à 30 minutes) ;
- lorsque la personne reprend conscience, rassurez-la.
En attendant les secours, surveillez la personne inconsciente, surtout sa respiration et son pouls. Au réveil, pensez à noter la durée de sa perte de connaissance.
Consultez la page Les 6 gestes de base - L'inconscience sur le site croix-rouge.fr.
Position latérale de sécurité

Que faire pour aider une personne qui a perdu connaissance et qui ne respire pas ?
Les symptômes évoquent l'arrêt cardiaque :
- la victime perd connaissance, tombe et ne réagit pas quand on lui parle ou qu'on la stimule ;
- sa respiration est inexistante (sa poitrine ne se soulève pas) ou très irrégulière.
L’arrêt cardiaque est une urgence vitale, faites les gestes qui sauvent. Même si vous ne connaissez pas ces pratiques, tentez-les.
- Appelez le 15 ou le 112.
- Pratiquez un massage cardiaque jusqu'à l'arrivée du Samu.
- Si d'autres personnes sont présentes, demandez-leur, si un est disponible à proximité, d'aller le chercher au plus vite.
- Exercez ces gestes de réanimation jusqu'à l'arrivée de l'équipe médicale d'urgence qui pourra débuter un traitement médical.
Déclencher la chaîne de survie

Déclencher la chaîne de survie
Les gestes de premiers secours réalisés le plus tôt possible permettent d’augmenter les chances de survie.
Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, vous devez avoir trois réflexes :
- Appeler le 15, le SAMU, pour prévenir les secours.
- Commencer immédiatement le massage cardiaque.
- Si d’autres personnes sont présentes, leur demander de s’informer : un est-il disponible à proximité ? Si oui, aller le chercher aussi vite que possible.
En cas d’arrêt cardiaque, vous avez cinq minutes pour agir. Pourquoi ? Lors d’une fibrillation ventriculaire, le cerveau souffre très rapidement. Il n’est pas alimenté en oxygène car le sang ne circule plus. Au-delà de cinq minutes d’arrêt du cœur, si on ne fait rien, les lésions cérébrales sont irréversibles, puis c’est la mort assurée. Le massage cardiaque permet de relancer la circulation sanguine donc l’oxygénation des cellules.
Une minute de gagnée, c’est 10 % de chance de survie en plus !
Osez ! Le pire est de ne rien faire. Un arrêt cardiaque peut survenir à domicile, dans un lieu public ou sur le lieu de travail. Vous serez peut-être seul à pouvoir intervenir : n’hésitez pas, osez, votre rôle est essentiel.
Le massage cardiaque : comment faire ?
- allongez la personne sur une surface dure ;
- mettez-vous à genoux contre elle, sur le côté ;
- positionnez vos mains l'une sur l'autre, au milieu de son thorax, entre les deux seins, les bras bien tendus ;
- bien à la verticale, appuyez de tout votre poids : ce ne sont pas les bras ni les mains qui appuient mais tout votre corps ;
- exercez des pressions fortes. Enfoncez vos mains de 3 à 4 centimètres dans la poitrine, et remontez-les entre chaque pression pour faire circuler le sang ;
- effectuez les pressions à un rythme régulier, en comptant jusqu'à 30 ;
- toutes les 30 pressions, suspendez le massage pour insuffler deux fois de l'air par "bouche-à-bouche" ; si vous ne savez pas pratiquer la ventilation par le "bouche à bouche", poursuivez le massage qui est le geste majeur jusqu’à ce que le vous ordonne d’arrêter ou jusqu’à l’arrivée des secours ;
- reprenez ensuite le massage cardiaque : série de 30 pressions, etc.
Le défibrillateur automatisé externe, simple d'utilisation
Cet appareil (disponible dans certains centres commerciaux, mairies, pharmacies, gares...) vous guide vocalement, étape par étape, et garantit une utilisation sans risque.
Si vous disposez d'un défibrillateur automatisé externe, utilisez-le au bout de deux minutes de massage cardiaque.
S'il n'y en a pas à proximité, massez sans vous arrêter jusqu'à l'arrivée des secours.
N° d’Urgence Médicale
- Collège des enseignants en neurologie (CEN). Malaise, perte de connaissance, crise comitiale chez l'adulte. ECN 2018. 4ème édition Elsecvier Masson. Issy-les-Moulineaux (France)
- Haute Autorité de santé (HAS). Synthèse des recommandations professionnelles "Perte de connaissance brève de l'adulte : prise en charge diagnostique et thérapeutique des syncopes". Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2008 [consulté le 8 juin 2021]
- Geering S, Hanhart W, Kehtari R. Quand référer aux urgences un patient présentant un malaise ? Rev Med Suisse. 2010;6(259):1535-9.