Infarctus et arrêt cardiaque : comment réagir ?
Qu’est-ce qu’un infarctus du myocarde ?
L'infarctus du , aussi appelé "crise cardiaque" est la destruction d'une partie du muscle cardiaque (le myocarde). L'infarctus se produit lorsque cette partie du cœur n'est plus irriguée par le sang. Il fait suite à l'obstruction d'une artère coronaire.
Pour agir rapidement, il est important de connaître les signes avant-coureurs de l'infarctus du myocarde. Plus le traitement est débuté tôt, moins il y a de risques de séquelles.
Vidéo : Mécanisme de survenue de l'infarctus du myocarde
© Blausen Medical
Devant quels symptômes faut-il penser à l'infarctus du myocarde ?
La douleur de la crise cardiaque
Le principal symptôme de l'infarctus du est une douleur dans la poitrine. Elle survient au repos ou à l'effort et peut :
- être intense et "serrer" la poitrine comme un étau ;
- persister et ne pas diminuer, même après la prise de ;
- s'étendre dans la mâchoire, dans le bras gauche ou les 2 bras ;
- parfois s'accompagner de pâleur, de sueurs, d'essoufflement, d'éructations (rots), de nausées, d'angoisse...
Mais parfois, la douleur est très atypique et la personne ressent une gène douloureuse du creux de l'estomac qui lui paraît d'origine digestive, surtout si elle a simultanément des nausées ou des vomissements.
Attention ! Il existe des infarctus du myocarde non douloureux, en particulier chez la femme, les personnes âgées et les diabétiques. Il se manifeste alors par un ou plusieurs de ces symptômes :
- un malaise ;
- un essoufflement soudain ;
- une fatigue inexpliquée ;
- des sensations inhabituelles dans le bras gauche.
L'arrêt cardiaque : une complication de l'infarctus du myocarde
Parfois, l'infarctus du myocarde provoque un arrêt cardiaque. C'est l'une des complications de l'infarctus du myocarde, qui peut être due à un trouble du rythme cardiaque, un choc cardigénique... Une fois de plus, c'est la rapidité d'intervention qui fait la différence.
Il y a arrêt cardiaque si :
- la victime perd connaissance, tombe et ne réagit pas quand on lui parle ou qu'on la stimule ;
- sa respiration est inexistante (sa poitrine ne se soulève pas) ou très irrégulière.
Que faire en cas d'infarctus du myocarde ou d'arrêt cardiaque ?
Que faire en cas de symptômes d'infarctus du myocarde ?
Avant tout, il faut appeler le 15 ou le 112.
Au téléphone, le médecin régulateur pose des questions pour évaluer l'état médical de la personne.
Lorsque vous êtes en communication avec le médecin régulateur ;
- parlez calmement et clairement ;
- donnez votre numéro de téléphone ;
- donnez votre nom et celui du malade ;
- indiquez le lieu et l'adresse exacte, ainsi que l'étage et le code d'accès éventuel ;
- décrivez le plus précisément possible les signes qui vous ont alerté (intensité et localisation de la douleur...), l'heure de début, le mode d'installation des symptômes et leur évolution (disparition, stabilisation, aggravation) et l'état de conscience ;
- ne raccrochez pas avant que votre interlocuteur ne vous le demande. Le médecin régulateur peut avoir besoin d'autres renseignements ou peut vous donner des directives, par exemple sur les gestes à pratiquer dans l'attente de l'équipe médicale mobile.
Si le risque d'infarctus du est confirmé ou si le doute subsiste, une équipe médicale est envoyée sur place pour une prise en charge en urgence. Le centre 15 se charge de prévenir le service d'accueil de l'hôpital.
Restez auprès du malade et attendez l'équipe médicale.
En l'absence de symptômes évoquant un infarctus du myocarde, le médecin régulateur peut conseiller de consulter un médecin de garde ou le médecin traitant.
Réagir face à un arrêt cardiaque
Appeler les secours
Demandez à quelqu'un d'appeler le 15 ou le 112 pendant que vous commencez le massage cardiaque. Si vous êtes seul(e), appelez avant de commencer le massage cardiaque.
Si d'autres personnes sont présentes, demandez-leur, si un est disponible à proximité, d'aller le chercher au plus vite.
Apportez assistance de toute urgence à la personne en arrêt cardiaque par un massage cardiaque ou par l'utilisation d'un défibrillateur cardiaque.
Même si vous ne connaissez pas ces pratiques, tentez-les.
Exercez ces gestes de réanimation jusqu'à l'arrivée du SAMU qui pourra débuter un traitement médical (oxygène, lutte contre la douleur, ).
Déclencher la chaîne de survie

Déclencher la chaîne de survie
Les gestes de premiers secours réalisés le plus tôt possible permettent d’augmenter les chances de survie.
Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, vous devez avoir trois réflexes :
- Appeler le 15, le SAMU, pour prévenir les secours.
- Commencer immédiatement le massage cardiaque.
- Si d’autres personnes sont présentes, leur demander de s’informer : un est-il disponible à proximité ? Si oui, aller le chercher aussi vite que possible.
En cas d’arrêt cardiaque, vous avez cinq minutes pour agir. Pourquoi ? Lors d’une fibrillation ventriculaire, le cerveau souffre très rapidement. Il n’est pas alimenté en oxygène car le sang ne circule plus. Au-delà de cinq minutes d’arrêt du cœur, si on ne fait rien, les lésions cérébrales sont irréversibles, puis c’est la mort assurée. Le massage cardiaque permet de relancer la circulation sanguine donc l’oxygénation des cellules.
Une minute de gagnée, c’est 10 % de chance de survie en plus !
Osez ! Le pire est de ne rien faire. Un arrêt cardiaque peut survenir à domicile, dans un lieu public ou sur le lieu de travail. Vous serez peut-être seul à pouvoir intervenir : n’hésitez pas, osez, votre rôle est essentiel.
Effectuer le plus tôt possible un massage cardiaque
- Allongez la personne en arrêt cardiaque sur une surface dure.
- Mettez-vous à genoux contre elle, sur le côté.
- Positionnez vos mains l'une sur l'autre, au milieu de son thorax, entre les deux seins, les bras bien tendus.
- Bien à la verticale, appuyez de tout votre poids : ce ne sont pas les bras ni les mains qui appuient mais tout votre corps.
- Exercez des pressions fortes. Enfoncez vos mains de 5 à 6 centimètres dans la poitrine, et remontez-les entre chaque pression pour faire circuler le sang.
- Effectuez les pressions à un rythme régulier (100 pressions par minute), en comptant jusqu'à 30.
- Toutes les 30 pressions, suspendez le massage pour insuffler deux fois de l'air par "bouche-à-bouche" ; si vous ne savez pas pratiquer la ventilation par le "bouche à bouche", poursuivez le massage qui est le geste majeur jusqu’à ce que le défibrillateur vous ordonne d’arrêter ou jusqu’à l’arrivée des secours.
- Reprenez ensuite le massage cardiaque : série de 30 pressions, etc.
Pratiquer le bouche-à-bouche, lorsqu'on connaît la technique
- Basculez la tête de la victime vers l'arrière et soulevez son menton.
- Placez une main sur son front et pincez ses narines entre le pouce et l'index.
- De l'autre main, maintenez son menton de telle sorte que sa bouche s'ouvre.
- Inspirez normalement, penchez-vous vers la victime et couvrez entièrement sa bouche par la vôtre.
- Insufflez lentement et régulièrement de l'air dans la bouche de la victime tout en vérifiant que sa poitrine se soulève.
- Tout en maintenant la tête de la victime basculée en arrière et son menton relevé, redressez-vous légèrement pour vérifier que sa poitrine s'abaisse à l'expiration.
- Inspirez de nouveau normalement et pratiquez une seconde insufflation.
- Repositionnez correctement vos mains et pratiquez 30 nouvelles compressions thoraciques.
Utiliser un défibrillateur cardiaque automatisé externe
Cet appareil (disponible dans certains centres commerciaux, mairies, pharmacies, gares, entreprises...) vous guide vocalement, étape par étape, et garantit une utilisation sans risque. S'il n'y en a pas à proximité, massez sans vous arrêter jusqu'à l'arrivée des secours.
- Mettez-le en marche et prenez connaissance des instructions figurant sur l'appareil, pendant qu'une autre personne poursuit le massage cardiaque.
- Placez les électrodes sur la poitrine, à même la peau, conformément aux instructions.
- Assurez-vous que personne ne touche la victime lorsque le défibrillateur analyse son rythme cardiaque.
- Si un choc électrique doit être administré, assurez-vous que toutes les personnes présentes sont éloignées de la victime et de son environnement immédiat.
- Appuyez sur le bouton si cela vous est demandé. Le défibrillateur automatique administre le choc électrique sans votre intervention.
- Si le défibrillateur vous y invite, effectuez des compressions thoraciques sans tarder en alternant les séries de 30 compressions et de 2 insufflations.
- Continuez à suivre les indications du défibrillateur jusqu'à ce que la victime retrouve une respiration normale ou jusqu'à l'arrivée des secours.
- Si la respiration redevient normale, arrêtez la réanimation, mais n'éteignez pas le défibrillateur et laissez les électrodes en place sur la poitrine de la victime. Si celle-ci reste inconsciente, mettez-la sur le côté, en position latérale de sécurité et attendez les secours.
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Infarctus du . Site internet : Inserm. Paris ; 2019 [consulté le 16 septembre 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Infarctus du myocarde (IDM) - Programme Pilote 2008-2013. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2013 [consulté le 16 septemre 2020]
- Collège national des enseignants de cardiologie. Société française de cardiologie. Syndromes coronariens aigus. ECN 2019. Elsevier Masson. Issy-les-Moulineaux
- Croix-Rouge française. L'arrêt cardiaque. Site internet : Croix-Rouge française. Paris [consulté le 16 septembre 2020]