Quelles conséquences des violences faites aux femmes ?

Les violences subies par les femmes ont, pour la victime, de nombreuses conséquences physiques et psychologiques, à court et long terme. Leur retentissement s'étend à la sphère familiale et les enfants ressentent également leurs effets : on les nomme désormais covictimes.

Les violences sont traumatisantes et ont de lourdes conséquences à court et long termes sur la santé physique, sexuelle et psychique des femmes qui en sont victimes. 

Ces conséquences peuvent être directement liées aux violences subies. Elles peuvent aussi être le résultat de retard dans l’accès aux soins, de mauvais usage du système de santé, d’absence de participation aux programmes de dépistage, etc.

Les violences peuvent également avoir un impact sur la vie sociale, familiale ou encore professionnelle de la victime.

Ces conséquences sont propres à chaque victime. Elles justifient que chaque victime ne reste pas seule et qu’elle cherche de l’aide.

Les conséquences psychologiques pour la victime

Les conséquences psychologiques sont toujours présentes, se traduisent différemment selon les victimes et les conduisent souvent à s’isoler :

  • sentiment de honte, de dévalorisation et de culpabilité ;
  • difficulté à porter plainte par peur du jugement, et en raison du sentiment de n’être ni crue ni comprise ;
  • perte de confiance en soi, d’estime de soi et sentiment d’impuissance. La personne se blâme et rumine : « je suis mauvaise », « il a détruit ma vie », « je n’ai pas su me défendre », etc. ;
  • anxiété et inquiétude permanentes ;
  • troubles du sommeil avec insomnies ;
  • troubles dépressifs avec perte des centres d’intérêt ;
  • conduites auto-agressives (scarifications, tentatives de suicide) et conduites à risque avec prise d’alcool et mise en danger ;
  • perte du libre arbitre ;
  • stress aigu et stress post-traumatique.

 

 Qu’est-ce que le stress post-traumatique ?

L’exposition à la violence entraîne un stress aigu. Cela se traduit par une anesthésie psychique et physique (la personne est tétanisée et dans l’incapacité de parler ou de bouger), une conscience altérée, des trous de mémoire (elle est incapable de se souvenir de l’événement, dans sa totalité ou partiellement).

S’il ne s’atténue pas en quelques semaines, ce stress devient un trouble durable post-traumatique dont les symptômes sont multiples : 

  • la personne revit de façon involontaire de manière vivace, envahissante et pénible la situation traumatique. Si ces expériences sont nocturnes, elles sont décrites comme des cauchemars. Ces reviviscences sont souvent accompagnées de troubles physiques : palpitations, sueurs, etc. ;
  • elle est victime de flash-backs, comme si elle allait revivre l’épisode traumatisant ;
  • la personne adopte des conduites d’évitement : elle essaie de chasser tout souvenir lié à l’événement en évitant d’y penser ou d’en parler.

Le stress post traumatique peut avoir pour conséquences :

  • un sommeil de mauvaise qualité : difficultés d’endormissement, cauchemars, réveils en sursaut au moindre bruit ;
  • une irritabilité : tout devient insupportable ;
  • une hypervigilance : la personne est en état d’alarme et tout est sujet d’inquiétude (elle sursaute au moindre bruit par exemple).

Les conséquences physiques à la suite de comportements violents

Lorsque les actes sont violents physiquement, ils entraînent des traces physiques :

Longtemps considérés comme simples témoins des violences subies au sein du foyer, les mineurs exposés à des situations de violences intrafamiliales sont maintenant considérés comme des covictimes. 

Les enfants sont covictimes des violences au sein du couple en tant que témoins ou victimes directes :

  • 40 % des enfants exposés à des violences au sein du couple sont eux-mêmes victimes de violences physiques ou psychologiques directes ;
  • 80 % sont présents au moment des actes ou scènes de violence dont leur mère est victime.

Les conséquences de cette exposition sur la santé des enfants sont de mieux en mieux connues :

Protéger leur mère, c’est protéger l’enfant. Cela permet de :

  • soustraire l'enfant à ce climat de danger et de terreur ;
  • prévenir les troubles du développement psychique et physique ;
  • l’aider à se construire ;
  • l’aider à développer des relations avec l’autre : ne pas reproduire la violence subie, apprendre à résoudre les conflits, changer son regard sur le rapport féminin/masculin.
  • Ministère chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes. Lutte contre les violences faites aux femmes : un guide pour accueillir et accompagner des femmes victimes de violences au sein du couple. Site internet : Ministère chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes. Paris ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • République française. Outrage sexiste ou sexuel. Site internet :  Service public. Paris ; 2023 [consulté le 11 février 2025]
  • Hatem-Gatzer G, de Foucher T. Violences faites aux femmes : prise en charge par les professionnels de santé. Gynécologie. Elsevier Masson. 2022;37(4):1-14
  • Organisation mondiale de la santé. Mutilations sexuelles féminines. Site internet : OMS. Genève (Confédération helvétique) ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. « Les violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2022 », Info rapide n°28, novembre 2023 / ministère de la Justice, bilan provisoire janvier 2024 / ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, « Les victimes de violences physiques ou sexuelles enregistrées par les services de sécurité en 2023 », Info rapide n°32, février 2024.
  • République française. Qui peut être victime de violences ? Site internet : Mon parcours handicap. Paris ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • Convention du Conseil de l’Europe dite « convention d’Istanbul ».
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