Que faire quand on est une femme victime de violences ?

Si vous êtes une femme victime de violences, il est important d'agir vite et de ne pas rester isolée. Que faire ? À qui s'adresser ? Comment être aidée ? En savoir plus.

La loi interdit et punit les violences, donc ne laissez pas les choses telles qu’elles sont.

Osez parler de vous : c’est tout à fait légitime de le faire. Mettez des mots sur ce que vous avez subi sans alléger les faits.

Rien ne peut justifier que vous soyez victime de violences. Seul votre agresseur est responsable : vous n’y êtes pour rien. Ne vous sentez pas coupable de ce qui vous a été fait.

La prise en charge d’une victime d’agression doit avoir lieu sans retard car elle engage :

Le médecin dispose de :

  • 48 heures au maximum pour prévenir une contamination VIH/hépatite B ;
  • 5 jours au maximum pour la contraception d’urgence ;
  • quelques jours seulement pour prélever l’ADN étranger et les spermatozoïdes de l'agresseur ;
  • quelques jours pour évaluer d’éventuelles traces de violences (ecchymoses, hématomes, plaies…).

Une relation de confiance doit s’installer entre vous, victime de violence, et vos interlocuteurs. Vous serez non seulement aidée, mais aussi soutenue, crue et jamais jugée.

Votre situation vous inquiète, vous vous sentez en danger et vous êtes victime de violences que vous ressentez comme graves : agissez sans attendre et contactez les numéros d’appel d’urgence. 

Les numéros d'appel d’urgence 

17 La police et la gendarmerie
15 Les urgences médicales (Samu)
112 Les services d’urgence européens
18 Les pompiers
114 Ce numéro remplace le 15, le 17 et le 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques ou dysphasiques. En cas de difficulté à parler ou entendre, envoyez un SMS au 114.
119 Enfance en danger

Ces numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.

 

Même si vous ne vous sentez pas en danger immédiat, il faut agir et être aidée.

Se rendre au commissariat ou en gendarmerie

Vous êtes victime ou témoin de faits de violence ?
Vous pouvez vous rendre au commissariat le plus proche et dialoguer avec une policière ou un policier.

Des intervenants sociaux (assistants sociaux, éducateurs spécialisés ou conseillers en économie sociale et familiale) vous accueillent et vous aident dans vos démarches.

Se connecter à la plateforme numérique d’accompagnement des victimes 

Une plateforme numérique, facile d'accès, vous permet d'échanger avec des policiers ou gendarmes sans vous déplacer. Ainsi, si vous ne souhaitez pas vous rendre dans un service de police ou si vous n'y parvenez pas, connectez-vous à la plateforme.

Cette plateforme numérique d’accompagnement des victimes de violences (PNAV) permet aux victimes de violences sexuelles, sexistes et conjugales, ainsi qu'aux témoins et professionnels, d'échanger avec des policiers ou des gendarmes. Ces derniers sont spécialement formés face à ces situations. Les victimes ou témoins peuvent ainsi libérer leur parole et être pris en charge.
Ce tchat est gratuit et accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

La plateforme numérique d'accompagnement des victimes : comment ça marche ?

Dès que vous vous connectez sur le tchat, vous communiquez en direct avec un policier ou un gendarme spécialement formé à ces violences.
À tout moment, il est possible de quitter rapidement le tchat, et l’historique de discussion sera effacé.
Vous n’aurez qu’un seul interlocuteur pour vous accompagner dans votre signalement. Et si vous êtes prête, vous serez orientée vers un service de police ou de gendarmerie compétent qui vous recontactera pour prendre en compte votre dépôt de plainte ou l'entendre.
Le policier ou le gendarme vous aidera et vous orientera dans vos démarches vers des services de justice, mais également auprès des partenaires locaux d’aide aux victimes, des psychologues et des structures d’information juridique (prise en charge complète).

Des liens utiles

Se connecter à la plateforme numérique
Accéder au site ou à l’application Ma sécurité 
Accéder au site Arrêtons les violences 

En cas de suspicion de soumission chimique, contacter le Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances

Une plateforme mise en place par le Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances (Crafs) vous permet d’entrer en contact avec une équipe de pharmacologues spécialisés formés à l’écoute et aux violences et harcèlements sexistes et sexuels, de manière strictement confidentielle, au 01 40 05 42 70 (ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h). 

Pour savoir que faire en cas de soumission chimique, lire l'article Soumission chimique : agir vite et éviter l'isolement

S'adresser à son médecin traitant 

Votre médecin recueille votre parole et vous aide à sortir de votre isolement. Il vous oriente dans les démarches à effectuer (comment porter plainte), vous propose des soins et de nouvelles consultations, vous oriente vers des groupes de parole et des associations. 

Il peut également vous donner des conseils pour vous protéger des violences :

  • repérer une pièce pouvant fermer à clé ;
  • identifier des personnes ressources en cas d’urgence ;
  • vous donner les numéros d’urgence à programmer sur votre téléphone (police secours, 114 pour les sourds ou malentendants, associations, etc.) ;
  • cacher si possible les armes présentes au domicile ;
  • informer les enfants sur la conduite à tenir (aller chez les voisins, appeler le 119 ou le 18).

Il peut vous inviter à préparer un sac d’urgence avec le double des clés de voiture et du domicile, une tenue de rechange, des affaires de toilette, de l’argent liquide et vos papiers d’identité.
Il peut vous conseiller de télécharger une application gratuite comme Mémo de vie qui vous permet de sauvegarder en ligne de façon confidentielle vos documents officiels, les différents éléments de preuves ou vos récits de vie.

Contacter le 3919 Violences Femmes Info

Le numéro d’écoute, d’information et d’orientation 3919 Violences Femmes Info est un numéro d’écoute national destiné :

  • aux femmes victimes de violences ;
  • à leur entourage ;
  • aux professionnels concernés.

Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM (départements d’outre-mer). 

Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information et, en fonction des demandes, d’effectuer une orientation adaptée vers des dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le 3919 n’est pas un numéro d’appel d’urgence.

Le 3919 est accessible aux personnes sourdes et malentendantes en téléchargeant l’application Rogervoice.

S'adresser à une « maison des femmes » présente dans le réseau des maisons des femmes 

La première « maison des femmes » a ouvert en 2016 à Saint-Denis (département de Seine-Saint-Denis). Aujourd’hui, c’est un réseau national de points d’accueil pour femmes victimes de violence pour des soins et un accompagnement dans un parcours de soins pluridisciplinaires et à guichet unique.

Les femmes peuvent s’y rendre seules pour bénéficier du soutien dont elles ont besoin : consultation gynécologique, prise de plainte, recours à un avocat, consultation psychiatrique, etc.  

Toutes les maisons des femmes sont rattachées à des hôpitaux, et gérées par des médecins (gynécologues, légistes, etc.…). 

Consulter la cartographie des maisons des femmes.

Consulter la liste des maisons de femmes ouvertes ou en projet d'ouverture.

Trouver une association de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l'encontre des femmes

L’accompagnement par des associations nationales ou locales vous donne l’accès à des ressources et du soutien : Fédération nationale solidarité femmes, Collectif féministe contre le viol, France victime (associations présentes dans chaque département), Du côté des femmes, SOS femmes, Osez le féminisme, le 3919, etc.

Pour être épaulée et écoutée, recherchez l’association près de chez vous.

Si vous pensez être victime de soumission chimique, contactez l’association M’endors Pas.

Joindre un dispositif d’écoute anonyme et gratuit 

À toute heure du jour et de la nuit, vous pouvez entrer en contact avec quelqu’un au téléphone :

  • France Victime : appelez le 116 006 (7 j/7 ; 24 h/24). Vous ou un proche êtes victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques, au sein de la famille ou en dehors ;
  • Violences Femmes Info : appel anonyme et gratuit au 3919 (7 j/7 ; 24 h/24) ;
  • Écoute violences femmes handicapées : 01 40 47 06 06 ;
  • Drogues Info Service : 0 800 23 13 13 (7 j/7 ; 08 h-02 h) ;
  • centres d’addictovigilance : voir la liste ;
  • centres anti poison : voir la liste.

Faire des démarches auprès de l'Assurance Maladie en cas de séparation du couple

L'Assurance Maladie vous informe sur les démarches à effectuer pour vous et vos enfants ainsi que sur les aides possibles. Informez également la Caf (Caisse d'allocations familiales) de votre changement de situation personnelle.
Pour en savoir plus, consulter l'article : Après une séparation, quelles démarches à réaliser auprès de l’Assurance Maladie ?

S'adresser à sa Caisse d'allocations familiales pour obtenir une aide

L’aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales vise à soutenir les femmes et les hommes victimes d’abus par leur partenaire en leur fournissant une aide financière pour se mettre à l’abri.

Vous êtes témoin ou proche de la personne victime de violences : comment réagir ?

Si vous êtes témoin de violences, il est important que vous soyez là dans un premier temps pour rassurer la victime, être à son écoute et l’informer sur les démarches possibles et l’accompagner si elle souhaite les entreprendre.

Vous pouvez l’accompagner dans ses démarches, si elle le souhaite.

Attention, si la personne est vulnérable (mineurs, personnes âgées, personnes souffrant de handicaps divers, personnes placées sous protection juridique…), prenez les devants pour la protéger.

De façon générale, restez attentif.ve à votre entourage et, plus généralement, aux personnes qui vous entourent dans les lieux publics et privés. Signalez toute situation suspecte aux responsables de l’établissement ou aux forces de l’ordre.
Chaque dispositif d’aide est également au service des témoins et des proches.

  • Ministère chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes. Lutte contre les violences faites aux femmes : un guide pour accueillir et accompagner des femmes victimes de violences au sein du couple. Site internet : Ministère chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes. Paris ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • République française. Outrage sexiste ou sexuel. Site internet :  Service public. Paris ; 2023 [consulté le 11 février 2025]
  • Hatem-Gatzer G, de Foucher T. Violences faites aux femmes : prise en charge par les professionnels de santé. Gynécologie. Elsevier Masson. 2022;37(4):1-14
  • Organisation mondiale de la santé. Mutilations sexuelles féminines. Site internet : OMS. Genève (Confédération helvétique) ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. « Les violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2022 », Info rapide n°28, novembre 2023 / ministère de la Justice, bilan provisoire janvier 2024 / ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, « Les victimes de violences physiques ou sexuelles enregistrées par les services de sécurité en 2023 », Info rapide n°32, février 2024.
  • République française. Qui peut être victime de violences ? Site internet : Mon parcours handicap. Paris ; 2024 [consulté le 11 février 2025]
  • Convention du Conseil de l’Europe dite « convention d’Istanbul »
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