Prévenir la transmission du VIH
Pourquoi la prévention du VIH est-elle incontournable ?
Les traitements actuels du VIH permettent de limiter la multiplication du virus dans l'organisme mais ne permettent pas de l'éradiquer totalement. Il est donc très important de prévenir l'infection. Il n’existe pas de vaccin contre le virus du sida.
Le VIH se transmet par contact étroit et non protégé avec des liquides corporels d'une personne infectée, lorsqu'il est présent en quantité suffisante :
- le sang ;
- le sperme et le , chez l'homme ;
- les sécrétions vaginales et le lait maternel, chez la femme.
Le risque de transmission existe dès le stade précoce de l'infection et persiste durant toute la vie d'une personne porteuse du virus VIH, même si le risque devient très faible lorsque la charge virale est indétectable.
La prévention est donc indispensable.
Sida info service
Pour toute information complémentaire sur le VIH :
- consultez le site Sida Info Service ;
- appelez Sida Info Service au 0 800 840 800, 24h/24, appel confidentiel, anonyme et gratuit.
Prévenir la survenue du VIH lors des rapports sexuels
Un seul rapport sexuel avec une personne infectée suffit pour transmettre le virus VIH.
Le risque de contamination par voie sexuelle est aggravé :
- lorsque les muqueuses comportent des lésions ;
- au cours du premier rapport sexuel ;
- lors des règles de la femme ;
- si l’un des partenaires est porteur d’une infection sexuellement transmissible (IST) ;
- si le rapport sexuel s’accompagne de violence, ce qui peut provoquer des lésions des muqueuses, même si elles sont invisibles.
Seules deux méthodes contraceptives, le préservatif masculin et le préservatif féminin, protègent du VIH, mais également des autres infections sexuellement transmissibles lors de rapports sexuels.
Pilule contraceptive, implant, patch, anneau contraceptif, stérilet, spermicides : aucun de ces modes de contraception n'évite de contracter une IST. C'est pourquoi, tant que vous n'avez pas une relation stable, vous devez associer votre contraception par pilule ou implant ou patch ou stérilet... au préservatif, qu'il soit masculin ou féminin.
Les préservatifs masculins s'achètent dans les supermarchés, certains bars-tabac, certains distributeurs automatiques et dans les pharmacies.
Depuis le 10 décembre 2018, le préservatif masculin peut être pris en charge par l’Assurance maladie. La délivrance s’effectue en officine de pharmacie sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme. Cette mesure de prévention et de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles concerne les femmes comme les hommes.
Les préservatifs féminins s’achètent en pharmacie.
Cette protection par les préservatifs doit être utilisée tant qu'une relation stable et durable n'est pas engagée dans la durée et que les deux partenaires n'ont pas fait chacun un test de dépistage du VIH. Une fois que ce test est fait et donne l'assurance à chacun des partenaires qu'il n'est pas porteur du VIH, le couple peut décider, après s'être informé mutuellement du résultat de leurs tests, de ne plus utiliser de préservatif.
Pour une utilisation optimale du préservatif masculin ou du préservatif féminin :
- Vérifiez que la date de péremption n'est pas dépassée et que l'étui est en bon état.
- N'achetez que les préservatifs portant le marquage CE sur l'emballage. Cette inscription est la preuve de leur conformité aux normes de qualité européennes.
- Ne réutilisez jamais un préservatif. Pour chaque rapport et chaque partenaire, prenez un nouveau préservatif et répétez l'opération.
- N'utilisez jamais un préservatif masculin et féminin en même temps.
- N'utilisez pas de vaseline, beurre, huiles ou d'autres matières grasses : ils risquent d'endommager le préservatif.
- Si vous n'avez jamais mis de préservatif, entraînez-vous avant.
Qu'est-ce que le TasP ?
C'est le traitement des personnes vivant avec le VIH utilisé comme prévention : TasP (Treatment as Prevention).
Le traitement antirétroviral efficace et permettant d'obtenir une charge virale sanguine indétectable des personnes vivant avec le VIH, permet d'empêcher la transmission du VIH à leur partenaire.
Le TasP représente donc un moyen de prévention supplémentaire.
Prévenir la transmission du VIH par du sang contaminé
Prévenir la transmission du VIH lors de l'usage de seringues et d'aiguilles
Un usager de drogues par voie intraveineuse ne doit utiliser que son matériel personnel. Il ne doit partager ni aiguille, ni seringue, ni cuiller, ni eau, ni produit, ni filtre. Il est essentiel de retenir les points suivants :
- Une seringue ne doit servir qu'une fois.
- Les seringues et aiguilles sont en vente libre en pharmacie. Le Stéribox®, trousse de prévention vendue en pharmacie, contient deux seringues jetables, le matériel stérile pour la préparation des injections et un préservatif.
- Certaines associations distribuent gratuitement aux usagers de drogues des trousses de prévention.
Prévenir la transmission du VIH lors d'une blessure avec un objet souillé de sang frais potentiellement contaminé
Il s'agit le plus souvent d'un personnel de santé victime d'un contact accidentel avec du sang ou un liquide biologique potentiellement contaminant, suite à une effraction cutanée (piqûre, coupure, égratignure...) ou une projection sur une (muqueuses oculaires et nasales, bouche) ou sur une peau lésée (dermatose comme un psoriasis ou un eczéma, plaie...)
Que faire en cas de piqûre ou de plaie après un accident d'exposition au sang potentiellement porteur du VIH ?
La plaie ou la piqûre est aussitôt nettoyée à l'eau courante et au savon, puis rincée.
Il ne faut pas faire saigner la plaie, ni utiliser de gel hydro-alcoolique.
Puis la plaie est désinfectée par un agent chloré ou une solution de Dakin.
Une sérologie virale est demandée en urgence pour la personne source de la contamination, ainsi qu'une mesure de la charge virale.
Si nécessaire, la personne bénéficie d'un traitement post-exposition et d'un suivi sérologique pendant 3 mois.
Si l'accident a eu lieu dans la cadre de l'activité professionnelle, une déclaration en accident du travail est obligatoire dans les 48 heures.
Donneurs de sang et d'organes
La sélection des donneurs de sang ou de ses composants (plaquettes par exemple) se déroule en 3 étapes :
- une information sur le don ;
- un questionnaire à compléter par le candidat au don et un entretien avec un personnel de santé ;
- la vigilance post-don qui repose sur le signalement, par le donneur, des évènements médicaux survenus dans les deux semaines suivant le don.
Lorsque le prélèvement a eu lieu, le dépistage de l'hépatite C, de l'hépatite B, du VIH, de la syphilis et des pathologies associées à l’HTLV (virus favorisant le développement de cancers de type /lymphome ou d'atteintes neurologiques) est réalisé de manière systématique sur chaque poche de sang prélevé.
VIH et transfusion sanguine
En France, risque de transmission du VIH par transfusion sanguine pratiquement nul. Ce résultat a été obtenu par la sélection des donneurs et la recherche des anticorps et du virus dans les dons de sang (et également d'organe, de sperme ou de lait).
Traitement post-exposition en cas de risque de contamination récente par le VIH
Des accidents ou des défaillances peuvent se produire dans les pratiques de prévention du VIH :
- le préservatif n'a pas pu être utilisé lors d'une relation sexuelle ;
- le préservatif s'est déchiré ;
- le matériel d'injection, lors d'un usage de drogues, a été partagé ;
- un objet souillé de sang contaminé a accidentellement causé une piqûre ou une coupure.
Il faut alors se rendre au plus vite, si possible dans un délai de 4 heures et sans dépasser 48 heures, à une consultation de dépistage du VIH ou aux urgences d'un hôpital. Un médecin examine avec la personne la situation et la conseille.
Selon les résultats de la sérologie VIH et de la charge virale de la personne source et en fonction de la nature de l'exposition, un traitement post-exposition au VIH par une association de trois antirétroviraux est prescrit pour une durée initiale de deux à trois jours. Puis le médecin réévalue la situation et prescrit le traitement post-exposition pour une durée de 4 semaines si nécessaire.
Prophylaxie pré-exposition au VIH par le Truvada® ou ses génériques
Qu'est-ce que la PrEP ?
La PrEP ou prophylaxie pré-exposition est une méthode de prévention qui propose un médicament contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à une personne non infectée par le VIH. Elle est utilisée de façon intermittente ou continue.
Elle s’adresse à des hommes et des femmes exposés par leurs pratiques à un haut risque de contracter le VIH. Cette prévention a pour but de réduire le risque d’être infecté.
La PrEP réduit le risque d’infection par le VIH mais ne l’élimine pas et, à la différence du préservatif, ne prévient pas les autres infections sexuellement transmissibles (IST), telles que : la syphilis, la gonococcie, les infections à chlamydiae, l'herpès génital. Par ailleurs, la PrEP ne prévient pas les autres infections transmissibles par le sang comme l’hépatite C.
La PrEP : pour qui ?
La PrEP est actuellement recommandée chez tous les adultes exposés à un haut risque de contracter le VIH.
Les populations exposées à un haut risque de contamination par le VIH sont, notamment :
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ou les personnes transgenres, répondant à au moins un des critères suivants :
- rapports sexuels anaux sans préservatif avec au moins 2 partenaires sexuels différents dans les 6 derniers mois ;
- épisodes d’IST dans les 12 derniers mois ;
- au moins un recours à un traitement post-exposition au VIH dans les 12 derniers mois ;
- usage de drogues lors des rapports sexuels (chemsex).
- au cas par cas, les personnes dans les situations suivantes :
- usages de drogues injectables avec échanges de seringues ;
- travailleurs du sexe/prostitués avec rapports sexuels non protégés ;
- vulnérabilité exposant à des rapports sexuels non protégés à haut risque de transmission du VIH.
PrEP : quel médicament ?
Démarrer une PrEP implique une consultation par un médecin qui permet d’évaluer le niveau de risque de contracter le VIH et les éventuelles contre-indications à la prescription du médicament.
Avant la prescription de ce médicament, le médecin s'assure de l'absence de primo-infection par le VIH.
Le Truvada® ou ses génériques (emtricitabine/tenofovir disoproxil) sont des médicament antirétroviraux utilisés dans la prophylaxie Pré-Exposition au VIH.
Jusqu'à ce jour, la première prescription du Truvada® (emtricitabine/tenofovir disoproxil fumarate) devait être faite par un médecin expérimenté exerçant dans un hôpital ou dans un Centre gratuit d’information, de dépistage et diagnostic des infections par le VIH, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD).
Depuis le 1er juin 2021, tous les médecins (généralistes et spécialistes) peuvent prescrire la PrEP lors d’une consultation. Cette consultation médicale prend en compte les expositions passées et futures au VIH et vérifie l'absence de contre-indications.
Les principaux risques associés à l’utilisation de l’association emtricitabine/tenofovir disoproxil dans la prophylaxie pré-exposition sont :
- le risque de toxicité rénale lié au tenofovir disoproxil ;
- le risque de séroconversion sous traitement pouvant être associé à l’apparition de mutations de résistance du VIH.
Tout au cours du traitement, un suivi régulier est nécessaire, incluant notamment un dépistage du VIH au minimum tous les 3 mois pour détecter une séroconversion VIH, une surveillance de la fonction rénale et un dépistage régulier des autres infections sexuellement transmissibles.
La PrEP : un outil complémentaire de la stratégie de prévention de l’infection par le VIH
L'utilisation du Truvada® ou de ses génériques ne doit pas négliger les autres moyens de prévention et de réduction des risques de transmission du VIH par voie sexuelle.
À savoir :
- une information détaillée sur la transmission du VIH ;
- une information sur les méthodes de prévention : le préservatif, qui, en plus du VIH, protège des autres infections sexuellement transmissibles ;
- le recours au dépistage régulier du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles qui peuvent faciliter l’acquisition du VIH ;
- la connaissance de la sérologie VIH du/des partenaire(s) ;
- le recours au traitement antiviral chez le partenaire séropositif ;
- le recours à la prophylaxie post-exposition.
Le Truvada® et ses génériques sont pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie.
Prévention de la transmission d'une mère porteuse du VIH à son enfant lors de la grossesse et de l'accouchement
Une sérologie VIH est proposée à toute femme enceinte au cours du premier trimestre et au 6ème mois en cas de prise de risque pendant la grossesse.
Actuellement en France, grâce au suivi et au traitement antiviral des femmes enceintes séropositives, le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant est d'environ 0,3 %.
Le risque de transmission est proche de zéro lorsqu'un traitement antirétroviral a été débuté avant la grossesse et que la charge virale de la mère est inférieure à 50 copies/ml lors de l’accouchement.
Le nouveau-né reçoit un traitement systématique par névirapine pendant 2 semaines.
L'allaitement n'est pas possible en raison de la présence du VIH dans le lait maternel.
- Haute Autorité de santé. La prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH par TRUVADA. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine ; 2017 [consulté le 8 juin 2022]
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’ANSM modifie les conditions de prescription et délivrance de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH. Point d'Information du 23 juin 2021. Site internet : ANSM. Saint-Denis (France) ; 2021 [consulté le 8 juin 2022]
- Ministère des Solidarités et de la santé. Premier préservatif remboursé par l'Assurance Maladie. Site internet : Ministère des solidarités et de la santé. Paris ; 2018 [consulté le 8 juin 2022]
- Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017). Recommandations du groupe d'experts. Conseil national du sida et des hépatites virales. Site internet : cns. Paris ; 2017 [consulté le 8 juin 2022]
- Collège des universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales. Infection à VIH. ECN Pilly 2020. Édition Alinéa Plus
- Collège des universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales. Prise en charge d'une personne victime d'accident d'exposition au sang. ECN Pilly 2020. Édition Alinéa Plus
- Santé publique France. Don des sang. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 22 novembre 2022]