Vaccination : conseils avant un voyage

Publié dans : Vaccination

Avant de partir en voyage, faites le point sur vos vaccins et les vaccins obligatoires, selon votre destination.

Un déplacement dans un autre pays est l'occasion de mettre à jour ses vaccinations. Pour les enfants comme pour les adultes, il faut d’abord être à jour des vaccinations obligatoires et recommandées en France. Cela est particulièrement vrai pour les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la , car ces maladies sont encore bien présentes dans de nombreux pays. 

Voyager dans certaines régions du monde expose à des maladies infectieuses. Beaucoup peuvent être prévenues par la vaccination.

Lorsque la vaccination ne peut pas être réalisée, les voyages en zone endémique sont formellement déconseillés.

Pour préparer votre voyage sereinement, mieux vaut vous renseigner dès que vous connaissez votre destination sur l’état sanitaire de la région visitée.

Certains vaccins sont recommandés aux voyageurs français comme le vaccin contre l'hépatite A, l'hépatite B, la grippe saisonnière, le Covid-19, la choléra, la dengue, la rage, la , l'encéphalite japonaise, l' à tiques, la fièvre typhoïde, les infections invasives à Méningocoque, la , la tuberculose.

D'autres vaccins sont pour franchir la frontière d’un pays, comme le vaccin contre la fièvre jaune et le vaccin contre les infections invasives à Méningocoque pour se rendre à la Mecque.

Un point sur la fièvre jaune et son vaccin

La fièvre jaune est une infection due à un virus transmis par des moustiques. Elle entraîne une fièvre et peut se compliquer d'hémorragies. Le virus en cause est présent dans les régions tropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud.
On ne sait pas soigner cette maladie qui guérit dans la majorité des cas. Mais elle est responsable de décès dans 7 à 8 % des cas.

La vaccination contre la fièvre jaune est la mesure préventive la plus efficace contre cette maladie.

Obligatoire pour les résidents de Guyane française, elle est également indispensable pour tout séjour en zone endémique (régions intertropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud), même en l’absence d’obligation administrative. L’injection doit être réalisée au moins 10 jours avant le départ.

Le vaccin utilisé, dit « amaril », est disponible seulement dans les centres de vaccination antiamarile. Produit à partir du virus vivant atténué, le vaccin amaril stimule le . Ainsi, l'organisme pourra se défendre en cas d’infection par le virus actif. Toutefois, l’emploi de ce produit est contre–indiqué :

  • avant l’âge de 9 mois (sauf en cas d’épidémie, une injection pouvant alors être réalisée entre 6 et 9 mois) ;
  • chez la femme enceinte (sauf si le risque d’infection est très élevé) ;
  • pendant les 6 premiers mois d’allaitement (sinon, celui–ci doit être interrompu pendant 2 semaines après la vaccination) ;
  • chez les personnes immunodéprimées (sauf cas particuliers).

Vaccin contre la fièvre jaune : des rappels parfois nécessaires

La vaccination protège à vie. Un rappel peut cependant être nécessaire :

  • pour les enfants vaccinés avant l'âge de 2 ans ;
  • pour les femmes primovaccinées pendant la grossesse ;
  • pour certaines personnes vaccinées en phase d' ;
  • pour les personnes vaccinées depuis plus de 10 ans et voyageant dans un pays où sévit une épidémie...

Le don de sang doit être suspendu pendant 4 semaines après la vaccination.

Un point sur la rage et son vaccin

La rage est une maladie toujours mortelle qui existe encore dans de nombreux pays du globe, selon un risque plus ou moins grand. Les zones à haut risque sont l’Asie, l’Afrique y compris l’Afrique du Nord, l’Amérique du Sud. Aucun cas de rage humaine acquise sur le territoire métropolitain n’a été rapporté depuis 1924. En revanche, plusieurs cas humains acquis hors de la métropole ont été diagnostiqués en France.

Le virus de la rage est principalement transmis par le chien mais tous les autres mammifères (chats, singes, chauves souris, renards, ratons laveurs.....) peuvent le transmettre. Il est contenu dans la salive de l’animal infecté qui peut le transmettre par morsure ou griffure mais aussi par léchage au niveau d’une plaie, même minime, ou par contact de la salive avec une (œil, bouche). L’animal peut transmettre le virus sans présenter les symptômes de la maladie : il est donc contaminant avant d’être malade.

Les situations considérées à risque de transmission de rage sur le territoire français et qui doivent conduire à une consultation rapide dans un centre antirabique sont :

  • les morsures, griffures, contact de salive sur plaie ou dans un autre pays où la rage circule encore chez les chiens, les carnivores domestiques ou la faune sauvage, ainsi qu’en Guyane ;
  • les contacts avec les chauves-souris partout dans le monde ;
  • les morsures, griffures, contact de salive sur plaie ou par un animal importé illégalement ou ayant voyagé sans vaccination antirabique hors de l’Union Européenne.

Pour le voyageur, il s’agit donc de mettre en œuvre certaines mesures. En fonction du pays de destination, il faudra envisager de se faire vacciner contre la rage avant de partir : c’est la vaccination pré-exposition. Une fois sur place, en cas d'exposition, il faut impérativement se faire vacciner, que l’on ait déjà reçu un vaccin avant de partir ou non : c’est la vaccination post-exposition.

Avant de partir en zone à risque : la vaccination pré-exposition contre la rage, en fonction de la destination et de la situation.

En dehors des recommandations de vaccination contre la rage des personnes exerçant un métier à risque, la vaccination pré-exposition contre la rage est recommandée pour les voyageurs devant effectuer dans les zones à haut risque un séjour :

  • prolongé ou aventureux avec un risque élevé de contact avec des animaux domestiques ou sauvages ;
  • ou en situation d’isolement géographique ne permettant pas une prise en charge rapide.

Pour les zones à risque, la vaccination pré-exposition est recommandée chez les jeunes enfants, dès qu’ils marchent. En effet, ces derniers ont un risque plus élevé d’exposition par morsure ou par contact mineur passé inaperçu ou non déclaré par l’enfant (léchage sur peau excoriée, griffure…).

La vaccination pré-exposition peut être pratiquée dans un centre anti-rabique, un Centre de Vaccination Internationale ou par un médecin de ville.

Cette vaccination comprend 3 doses en intramusculaire espacées à JO, J7 et J28 (ou J21).  Chez les 18-65 ans, un schéma vaccinal accéléré de 3 doses à J0, J3 et J7 est possible.
Les autres vaccinations peuvent être administrées simultanément, en des sites séparés et distants.

Sur place, que faire ?  La vaccination antirabique post-exposition : indispensable en cas d’exposition.  

La prudence est donc de ne pas approcher les animaux mêmes familiers, même dociles, même jeunes, même morts, de ne pas les caresser. La vigilance doit être accrue avec les enfants, qui ne disent pas forcément ce qui a pu se passer avec un animal.

Sur place, il est important de savoir comment réagir en cas d'exposition : morsure, mordillage ou griffure même sans saignement, léchage même sur égratignures superficielles sans saignement, contact de la salive avec une (œil, bouche) par un mammifère. Que l’on ait été vacciné contre la rage avant de partir ou qu’on n’ait pas été vacciné contre la rage, il faut :

  • Laver la plaie ou la zone léchée à l’eau et au savon pendant 15 minutes, rincer abondamment et appliquer un antiseptique.
  • Puis rejoindre rapidement le centre antirabique le plus proche afin de se faire vacciner en post-exposition. Si le centre antirabique est éloigné, ne pas paniquer : on n’est pas, en effet, à un ou deux jours près. En effet, la durée d’ est de plusieurs semaines, ce qui laisse le temps de développer une grâce au vaccin et donc de prévenir le risque d’infection.

À l’étranger, pour connaître l’adresse du centre antirabique le plus proche, il conviendra de se renseigner auprès du consulat de France. En France, en post-exposition, la prescription et le traitement vaccinal ne peuvent être réalisés que par un médecin d’un centre antirabique ou d’une antenne antirabique.

La vaccination de pré-exposition simplifie le traitement post-exposition et dispense du recours aux antirabiques qui ne sont pas toujours disponibles dans certains pays.

Prenez de l'avance et consultez votre médecin traitant au moins six semaines avant de partir. Il établira un plan de vaccination adapté à votre âge et à votre état de santé.

Le programme vaccinal est adapté à la région visitée, aux conditions du voyage (résidence fixe en zone touristique, voyage itinérant en pleine nature…) et au cas particulier de chaque personne.

Attention, certains vaccins sont disponibles uniquement dans les Centres agréés de Vaccination Internationale. C’est le cas par exemple pour le vaccin contre la fièvre jaune ou contre l'encéphalite japonaise.

Les Centres agréés de Vaccination Internationale délivrent à chaque personne vaccinée un carnet de vaccination international, qui répond aux normes fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’inscription sur ce carnet de la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. C’est ce carnet qu’il faudra présenter à la frontière des pays qui exigent une vaccination.

Outre les vaccinations, d'autres mesures peuvent être nécessaires, comme la protection contre les maladies transmises par les moustiques : par exemple le paludisme. Parlez-en à votre médecin.

Pensez également à préparer votre trousse de médicaments.

Si vous voyagez loin avec un décalage horaire, prenez les mesures utiles pour prévenir le « jet lag ».

Les recommandations et les obligations vaccinales sont mises à jour chaque année pour tenir compte des évolutions épidémiques. Elles peuvent être consultées sur le site du ministère de la Santé et de la Prévention et sur le site du ministère des Affaires Étrangères dans les recommandations aux voyageurs. Elles sont également publiées par Santé publique France.

Si vous devez voyager, consultez les sites suivants pour savoir si et quand vous devez vous faire vacciner.

  • Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2023. Site internet : Haut Conseil de la santé publique. Paris ; 2023 [consulté le 29 novembre 2023]
  • Gazette de l’infectiologie : journée mondiale contre la rage, jeudi 21 septembre 2023. Site internet : infectiologie.com. Paris ; 2023 [consulté le 29 novembre 2023]
  • Organisation mondiale de la santé. Rabies/ Rage. Site internet : World Health Organisation. Genève (Suisse) ; 2023 [consulté le 29 novembre 2023]
  • Institut Pasteur. Rage : symptômes, traitement, prévention. Site internet : Institut Pasteur. Paris ; 2023 [consulté le 29 novembre 2023]
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