Le dépistage de la tuberculose
Le dépistage de la primo-infection tuberculeuse et de l’infection tuberculeuse latente
L’infection tuberculeuse ne produit pas toujours de symptômes. C'est le cas dans les deux situations suivantes :
- l'infection récente ou primo-infection tuberculeuse sans symptômes, suite à la contamination par une personne atteinte de tuberculose-maladie,
- l'infection ancienne latente sans symptôme, mais qui peut être réactivée en cas d' (due par exemple à un traitement).
Le dépistage de la primo-infection tuberculeuse et de la tuberculose latente repose sur deux types de tests.
L’intradermoréaction à la tuberculine (IDR)
Pour réaliser l'IDR, on injecte sous la peau, au niveau de l’avant-bras, une goutte de tuberculine. Ce liquide contient l’ du bacille. La lecture du test se fait 72 heures après l’injection.
L’ (IDR) est dite positive si une rougeur et une induration de la peau apparaissent. Une réaction positive peut être observée soit chez une personne vaccinée, soit chez une personne atteinte de tuberculose.
Pour interpréter la réaction au test, le médecin mesure la taille de l’induration et analyse ce résultat en fonction de la date de la dernière vaccination (s’il y en a eu une).
Le test peut être répété à deux mois d'intervalle. L'augmentation du diamètre d'au moins 10 mm entre ces 2 IDR est en faveur d'une primo-infection tuberculeuse ou d'une infection tuberculeuse latente : c'est le virage tuberculinique.
Le test de libération d’interferon gamma (test IGRA pour interferon gamma release assay)
Ce test est effectué sur un prélèvement de sang. Le sang du sujet est mis en contact avec des antigènes spécifiques du bacille de Koch, puis on évalue la réponse sous forme de production d’ gamma par certains globules blancs ( T).
Le test est réalisé :
- chez les personnes ayant eu un contact récent avec un cas de « tuberculose maladie ». En effet, lorsqu’un patient est atteint, une enquête est menée pour rechercher toutes les personnes avec lesquelles il a été en contact, à savoir :
- celles qui ont partagé la même pièce ;
- celles qui ont séjourné avec lui dans un espace à l’air libre délimité par la distance de conversation (2 à 3 m).
Ces personnes font partie, par exemple, du milieu familial ou professionnel, ou encore du voisinage. Quelle que soit la durée de leur contact avec le patient, elles ont pu être contaminées. Elles doivent donc participer au dépistage réalisé par les centres de lutte antituberculeuse (CLAT) ;
- chez les jeunes de moins de 15 ans issus de zone de forte incidence (zone où la tuberculose est plus fréquente que dans d’autres régions) ;
- chez les personnes immunodéprimées car une tuberculeuse latente ancienne peut se réactiver en raison de l'immunodépression :
- personnes porteuses du VIH ;
- devant suivre un traitement par anti TNF alpha, une autre biothérapie, une corticothérapie, une radiothérapie ou une chimiothérapie ;
- ayant subi une greffe, etc.
Si les tests de dépistage sont positifs, un traitement est indiqué pour éviter une évolution vers la « tuberculose maladie ».
Trois questions pour définir le risque de transmission de la tuberculose-maladie
Le médecin qui pratique le dépistage de la tuberculose vous questionne pour mieux diriger ses recherches.
- Avec qui avez-vous été en contact récemment ?
On recherche les personnes ayant eu un contact avec la personne atteinte au cours des 3 mois précédant le diagnostic. - Quelle a été la durée de ce contact ?
Pour justifier un dépistage, il faut une durée de contact cumulée de 8 heures au cours des 3 mois précédant la consultation. - Quelle a été votre proximité avec ces personnes ?
La distance de conversation est prise en compte.
Le dépistage de la « tuberculose maladie »
Le dépistage de la « tuberculose maladie » (TM) est basé sur la radiographie pulmonaire.
Il est proposé dans deux cas :
- À certaines catégories de population à risque : migrants arrivés sur le territoire depuis moins de 2 ans, professionnels exposés, personnes détenues, personnes sans domicile fixe, etc.
Ce dépistage est généralement effectué par :- des structures spécialisées (ex. : centres médico-sociaux),
- les médecins des centres de lutte antituberculeuse (CLAT),
- les médecins du travail.
- Dans le cadre d’une enquête autour d’un cas de tuberculose. Ce dépistage est généralement effectué par des professionnels de santé en coordination avec les centres de lutte anti-tuberculose (CLAT).
Vidéo : Le dépistage de la tuberculose
© Pulsations Multimedia « Allô Docteurs »
- Haute Autorité de santé (HAS). Tuberculose. Actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine ; 2017 [consulté le 15 mai 2021]Institut national de la santé et de la recherche médicale. Tuberculose. Site internet : Inserm. Paris ; 2016 [consulté le 15 mai 2021]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. ECN Pilly 2020. 6ème édition Alinéa Plus. Paris
- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Tuberculose. Mycobacterium tuberculosis. Site internet : INRS. Paris ; 2018 [consulté le 15 mai 2021]
- Haut Conseil de la Santé Publique. Infections tuberculeuses latentes. Détection, prise en charge et surveillance. Recommandations mai 2019. Site internet : HCSP. Paris ; 2019 [consulté le 15 mai 2021]