Dépistage de la tuberculose
26 mars 2025
Intradermoréaction à la tuberculine, test de libération de l'interféron gamma sont utilisés dans le dépistage de la primo-infection ou de la tuberculose latente. La tuberculose maladie pulmonaire est dépistée grâce à une radiographie des poumons.
Le dépistage de la tuberculose pulmonaire permet de détecter :
- les personnes présentant un risque élevé d’être porteuses d’une tuberculose, mais ne se sentant pas malade ;
- ainsi que les personnes porteuses d’une tuberculose pulmonaire active qui présentent peu ou pas de symptômes, mais qui sont déjà contagieuses. Une détection précoce de l’infection et l’initiation rapide d’un traitement sont essentielles à la réduction de la transmission.
La Haute Autorité de santé préconise un dépistage systématique pour :
- les migrants adultes ou adolescents (y compris les étudiants), entrés en France depuis 2 ans ou moins et issus d’un pays ayant une incidence de la tuberculose ≥ 100 cas de tuberculose/100 000 habitants ;
- les adultes et adolescents ayant fait un séjour à l’étranger, dans les 2 ans après leur retour :
- séjour d’une durée ≥ 6 mois ;
- dans un pays à forte (≥ 100 cas de tuberculose/100 000 habitants) ;
- avec des conditions de vie dans la promiscuité ou en contact avec des personnes ayant la tuberculose pulmonaire.
- les personnes détenues ;
- les enfants et nourrissons :
- migrants entrés en France depuis 2 ans ou moins et issus d’un pays ayant une incidence ≥ 100/100 000 ;
- ayant eu un contact prolongé avec une personne porteuse de la tuberculose pulmonaire ou avec une personne issue d’un pays ayant une incidence de la tuberculose ≥ 100/100 000 et arrivée en France depuis moins de 2 ans.
Un dépistage au cas par cas est proposé lors des recours aux soins (bilan médical ou hospitalisation par exemple) aux personnes vulnérables (personnes éloignées du système de soins, personnes vivant sans-abri ou sans domicile fixe, personnes ayant une mobilité internationale ou vivant dans la promiscuité).
L’infection tuberculeuse ne produit pas toujours de symptômes. C'est le cas dans les deux situations suivantes :
- l'infection récente ou primo-infection tuberculeuse sans symptômes, suite à la contamination par une personne atteinte de tuberculose-maladie ;
- l'infection ancienne latente sans symptôme, mais qui peut être réactivée en cas d' (due par exemple à un traitement).
Le dépistage de la primo-infection tuberculeuse et de la tuberculose latente repose sur deux types de tests.
L’intradermoréaction à la tuberculine (IDR)
Pour réaliser l'IDR, on injecte sous la peau, au niveau de l’avant-bras, une goutte de tuberculine. Ce liquide contient l’ du bacille. La lecture du test se fait 72 heures après l’injection.
L’ (IDR) est dite positive si une rougeur et une induration de la peau apparaissent. Une réaction positive peut être observée soit chez une personne vaccinée, soit chez une personne atteinte de tuberculose.
Pour interpréter la réaction au test, le médecin mesure la taille de l’induration et analyse ce résultat en fonction de la date de la dernière vaccination (s’il y en a eu une).
Le test peut être répété à deux mois d'intervalle. L'augmentation du diamètre d'au moins 10 mm entre ces 2 IDR est en faveur d'une primo-infection tuberculeuse ou d'une infection tuberculeuse latente : c'est le virage tuberculinique.
Le test de libération d’interferon gamma (test IGRA pour interferon gamma release assay)
Ce test est effectué sur un prélèvement de sang. Le sang du sujet est mis en contact avec des antigènes spécifiques du bacille de Koch, puis on évalue la réponse sous forme de production d’ gamma par certains globules blancs ( T).
Le test est réalisé dans diverses situations.
Chez les personnes ayant eu un contact récent avec un cas de tuberculose maladie
En effet, lorsqu’un patient est atteint, une enquête est menée pour rechercher toutes les personnes avec lesquelles il a été en contact, à savoir :
- celles qui ont partagé la même pièce ;
- celles qui ont séjourné avec lui dans un espace à l’air libre délimité par la distance de conversation (2 à 3 m).
Ces personnes font partie, par exemple, du milieu familial ou professionnel, ou encore du voisinage. Quelle que soit la durée de leur contact avec le patient, elles ont pu être contaminées. Elles doivent donc participer au dépistage réalisé par les centres de lutte antituberculeuse (CLAT).
Chez les jeunes de moins de 15 ans issus de zone de forte incidence
Ces jeunes sont en provenance de zones où la tuberculose est plus fréquente que dans d’autres régions.
Chez les personnes immunodéprimées
En cas d', une tuberculeuse latente ancienne peut se réactiver. Il s'agit :
- des personnes porteuses du VIH ou d'une maladie responsable d'une baisse de l' ;
- des personnes devant suivre un traitement par anti TNF alpha, une autre biothérapie, une corticothérapie, une radiothérapie ou une chimiothérapie ;
- des patients ayant un traitement après une greffe, etc.
Si les tests de dépistage sont positifs, un traitement est indiqué pour éviter une évolution vers la tuberculose maladie.
Trois questions pour définir le risque de transmission de la tuberculose pulmonaire
Le médecin qui pratique le dépistage de la tuberculose vous questionne pour mieux diriger ses recherches.
- Avec qui avez-vous été en contact récemment ? On recherche les personnes ayant eu un contact avec la personne atteinte au cours des 3 mois précédant le diagnostic.
- Quelle a été la durée de ce contact ? Pour justifier un dépistage, il faut une durée de contact cumulée de 8 heures au cours des 3 mois précédant la consultation.
- Quelle a été votre proximité avec ces personnes ? La distance de conversation est prise en compte.
Le dépistage de la tuberculose maladie est basé sur la radiographie pulmonaire à la recherche de lésions pulmonaires, pleurales ou de ganglions.
Il concerne :
- Certaines catégories de population à risque : migrants arrivés sur le territoire depuis moins de 2 ans, professionnels exposés, personnes détenues, personnes sans domicile fixe, etc.
Ce dépistage est généralement effectué par des structures spécialisées (ex. : centres médico-sociaux), les médecins des centres de lutte antituberculeuse (CLAT), les médecins du travail. - Les personnes de l'entourage d’un cas de tuberculose. Ce dépistage est généralement effectué par des professionnels de santé en coordination avec les centres de lutte anti-tuberculose (CLAT).
- Haute Autorité de santé (HAS). Tuberculose pulmonaire : structurer le dépistage et le repérage précoce dans les populations à risque. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine ; 2025 [consulté le 26 mars 2025]
- Santé publique France. Tuberculose. Site internet : Santé publique France. Saint Maurice (France) ; 2024 [consulté le 8 août 2024]
- Organisation mondiale de la Santé. Tuberculose. Site internet : OMS. Genève (Confédération helvétique) ; 2023 [consulté le 8 août 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Tuberculose maladie. Actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine ; 2017 [consulté le 8 août 2024]
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. Tuberculose. Site internet : Inserm. Paris ; 2016 [consulté le 8 août 2024]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. ECN Pilly 2023. Édition Alinéa Plus. Paris
- Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Tuberculose. Mycobacterium tuberculosis. Site internet : INRS. Paris ; 2023 [consulté le 8 août 2024]
- Haut Conseil de la Santé Publique. Infections tuberculeuses latentes. Détection, prise en charge et surveillance. Recommandations mai 2019. Site internet : HCSP. Paris ; 2019 [consulté le 8 août 2024]