Mon enfant dort mal : comment réagir ?
08 avril 2025
Pour aider votre enfant à retrouver le sommeil, vous pouvez instaurer des rituels calmes et l’habituer à s’endormir seul.
Conseils pour favoriser l'endormissement de votre enfant et un sommeil durable
Respecter le rythme jour/nuit
La régularité de l'emploi du temps est primordiale :
- adoptez progressivement des heures de coucher et de lever régulières, y compris le week-end ou pendant les vacances. Évitez tout lever tardif pour rattraper une mauvaise nuit car il s'ensuivra un décalage des heures de sieste et de coucher ;
- si votre enfant a besoin d'une sieste, veillez à ce qu'elle ait lieu en début d'après-midi et qu'elle ne soit pas trop longue. Les siestes tardives dans l'après-midi retardent le coucher. Réveillez votre enfant si la sieste se prolonge ;
- pensez, au cours du dernier repas de la journée, à nourrir votre enfant suffisamment et de façon équilibrée, selon son âge. Ainsi, l'endormissement sera facilité et votre enfant ne se réveillera pas à cause de la faim ; ne lui donnez pas de biberon ou ne l'allaitez pas pour l'endormir.
Le rituel du coucher de l'enfant
Le coucher ne doit pas être perçu par votre enfant comme une punition. Préparez le sommeil de votre enfant par un rituel rassurant :
- avant de le coucher, optez pour des activités calmes (lecture...) et donnez-lui éventuellement un bain qui l'apaisera ;
- le soir venu, créez une atmosphère favorable au sommeil, en réduisant le bruit et la lumière dans la chambre ;
- repérez les signes de fatigue chez votre enfant. S’il bâille, se frotte les yeux ou pleurniche, c’est qu’il a besoin de dormir ;
- adoucissez la séparation du coucher par un petit rituel calme (histoire, chanson, câlin) à faire dans la chambre et proposez un doudou à votre enfant pour l’apaiser ;
- ne laissez pas votre enfant devant la télévision ou tout écran le soir. Les jeux vidéo sur console, tablette ou sur ordinateur, l’utilisation du téléphone mobile sont déconseillés avant le coucher car ils sont associés à des problèmes d’endormissement et à un sommeil de médiocre qualité. L'utilisation des écrans est fortement déconseillée aux enfants de moins de 3 ans ;
- la présence d'une veilleuse dans la chambre peut être utile pour rassurer l'enfant. N'utilisez pas de veilleuse équipée de lumière LED pour bébé. Elles peuvent perturber ses cycles de sommeil ;
- une fois votre enfant couché, quittez votre enfant avant qu'il ne dorme. Laissez-le s’endormir seul.
Dans tous les cas, l’apprentissage de l’autonomie face au sommeil commence au coucher. En effet, un enfant qui sait s’endormir seul sait qu’il pourra se rendormir sans aide après un réveil nocturne.
La nuit, intervenir le moins possible
Une fois couché, votre enfant apprend progressivement à être autonome :
- la nuit, si vous entendez que votre enfant est réveillé, attendez quelques minutes avant d'intervenir, il devrait se rendormir seul. Si vous intervenez, ne mettez pas la lumière, ne parlez presque pas et restez neutre afin de favoriser son endormissement ;
- lors de ses réveils nocturnes, évitez de lui donner un biberon de façon répétée ; sinon, il deviendra incapable de s'endormir sans manger. N'oubliez pas que le biberon d'eau sucrée est, en plus, source de caries.
Consulter la fiche pratique « Mon enfant n'arrive pas à dormir sans moi : que faire ? »
Même si vous avez des difficultés pour endormir votre enfant ou votre bébé, ne lui donnez jamais de médicaments pour qu’il s’endorme ou dorme plus longtemps. Parlez-en à votre médecin ou pédiatre.
Lire l'article « Troubles du sommeil de l'enfant : la consultation médicale »
Les compléments alimentaires contenant de la mélatonine, favorisant le sommeil, sont tout à fait déconseillés chez l'enfant.
Compléments alimentaires contenant de la mélatonine : pas pour les enfants
La mélatonine peut être présente dans des compléments alimentaires et de nombreux produits sont en vente libre et peuvent être proposés pour soigner vos troubles du sommeil.
Cependant, ces compléments alimentaires ne sont pas sans effets indésirables.
Entre 2009 et 2017, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a recueilli 90 effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.
Les effets indésirables rapportés étaient surtout :
- des troubles neuropsychiques (syncopes, somnolence diurne, maux de tête, convulsions, anxiété, troubles dépressifs) ;
- des troubles cutanés de type éruptions diverses ;
- des troubles digestifs (vomissements, constipation...) ;
- des troubles plus rares du rythme cardiaque, régressant à l'arrêt de la mélatonine.
Les risques d'interaction de la mélatonine avec de nombreux médicaments existent, avec risque de diminution de leur activité ou augmentation des effets indésirables.
À la suite de cette étude, l’Anses a publié en 2018 un avis sur les risques que présente la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine, qui recommande :
- de déconseiller cette consommation aux personnes sensibles, notamment souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants et aux adolescents, aux personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence ;
- de soumettre cette consommation à un avis médical pour les personnes épileptiques, les personnes asthmatiques, les personnes souffrant de troubles des troubles psychologiques et les personnes sous traitement médicamenteux ;
- de limiter la prise de mélatonine à un usage ponctuel ;
- de privilégier les formulations simples n’associant pas la mélatonine à d’autres ingrédients ;
- de ne pas dépasser la dose de 2 mg par jour de mélatonine.
Il est conseillé de demander l'avis de son médecin avant de prendre des compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Parlez-en également à votre pharmacien.
Si votre bébé pleure au coucher, c’est peut-être parce qu’il s’est habitué à ce que vous soyez présent au moment où il s’endort. Pour réduire cette dépendance, vous pouvez :
- mettre votre enfant au lit, le quitter quelques minutes, puis, s’il pleure, revenir et rester jusqu’à ce qu’il s’endorme ;
- réduire progressivement le temps passé dans sa chambre chaque soir au coucher, sur plusieurs jours. Au bout de cinq à sept jours, votre bébé devrait réussir à s'endormir seul.
Si au cours de son sommeil, votre enfant grogne, pleure, s'agite, s'assied dans son lit, voire se lève, essayez d’attendre un peu avant d’aller le voir. Cela ne sert à rien d'essayer de le consoler, il n'est pas toujours réveillé et il se rendort tout seul spontanément. Ces épisodes de faux réveils sont fréquents et peuvent survenir plusieurs fois par nuit.
Par ailleurs, si vous êtes déconcerté(e) par ses pleurs et si vous ne les supportez plus
- ne criez pas ;
- ne secouez pas votre bébé, car cela pourrait laisser des séquelles graves, appelées syndrome du bébé secoué.
Ne donnez jamais de médicament sédatif à votre enfant.
Si votre enfant présente des rythmies du sommeil avec des mouvements répétitifs importants qui le conduisent à se taper la tête contre le lit ou les murs, capitonnez le tour du lit et si besoin faites dormir votre enfant sur un matelas à même le sol pour éviter les traumatismes.
S'il est somnambule et afin d'éviter un accident, vérifiez que les objets dangereux sont hors de portée, que les fenêtres et portes sont bien fermées et que l'accès à un escalier est impossible.
S'il a des terreurs nocturnes, n'essayez pas de le réveiller, mais éloignez les objets qui l'entourent et qui pourraient être dangereux en cas d'agitation intense.
Si votre enfant fait un cauchemar, il a besoin que vous le rassuriez pour se rendormir.
En cas d'énurésie nocturne, vous pouvez appliquer des mesures hygiéno-diététiques et éducatives, et consultez le cas échéant.
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- Référentiel de psychiatrie et d'addictologie 4e édition 2024. Troubles du sommeil de l'adulte et de l'enfant. Presses universitaires François-Rabelais. Tours (France)
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- Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Compléments alimentaires à base de mélatonine. Site internet : economie.gouv. Paris ; 2022 [consulté le 8 avril 2025]