Mon enfant dort mal : comment réagir ?

Publié dans : Troubles du sommeil chez l'enfant

Pour aider votre enfant à retrouver le sommeil, vous pouvez instaurer des rituels calmes et l’habituer à s’endormir seul. Si ses difficultés à dormir deviennent plus fréquentes ou plus importantes, il peut être nécessaire de consulter votre médecin.

Conseils pour favoriser l'endormissement de votre enfant et un sommeil durable

Respecter le rythme jour/nuit

La régularité de l'emploi du temps est primordiale :

  • adoptez progressivement des heures de coucher et de lever régulières, y compris le week-end ou pendant les vacances. Évitez tout lever tardif  pour rattraper une mauvaise nuit car il s'ensuivra un décalage des heures de sieste et de coucher ;
  • si votre enfant a besoin d'une sieste, veillez à ce qu'elle ait lieu en début d'après-midi et qu'elle ne soit pas trop longue. Les siestes tardives dans l'après-midi retardent le coucher. Réveillez votre enfant si la sieste se prolonge ;
  • pensez, au cours du dernier repas de la journée, à nourrir votre enfant suffisamment et de façon équilibrée, selon son âge. Ainsi, l'endormissement sera facilité et votre enfant ne se réveillera pas à cause de la faim ; ne lui donnez pas de biberon ou ne l'allaitez pas pour l'endormir.

Le rituel du coucher de l'enfant

Le coucher ne doit pas être perçu par votre enfant comme une punition. Préparez le sommeil de votre enfant par un rituel rassurant :

  • avant de le coucher, optez pour des activités calmes (lecture...) et donnez-lui éventuellement un bain qui l'apaisera ;
  • le soir venu, créez une atmosphère favorable au sommeil, en réduisant le bruit et la lumière dans la chambre ;
  • repérez les signes de fatigue chez votre enfant. S’il bâille, se frotte les yeux ou pleurniche, c’est qu’il a besoin de dormir ;
  • adoucissez la séparation du coucher par un petit rituel calme (histoire, chanson, câlin) à faire dans la chambre et proposez un doudou à votre enfant pour l’apaiser ;
  • ne laissez pas votre enfant devant la télévision ou tout écran le soir. Les jeux vidéo sur console, tablette ou sur ordinateur, l’utilisation du téléphone mobile sont déconseillés avant le coucher car ils sont associés à des problèmes d’endormissement et à un sommeil de médiocre qualité. L'utilisation des écrans est fortement déconseillée aux enfants de moins de 3 ans ;
  • la présence d'une veilleuse dans la chambre peut être utile pour rassurer l'enfant. N'utilisez pas de veilleuse équipée de lumière LED pour bébé. Elles peuvent perturber ses cycles de sommeil ; 
  • une fois votre enfant couché, quittez votre enfant avant qu'il ne dorme. Laissez-le s’endormir seul.

Dans tous les cas, l’apprentissage de l’autonomie face au sommeil commence au coucher. En effet, un enfant qui sait s’endormir seul sait qu’il pourra se rendormir sans aide après un réveil nocturne.

Même si vous avez des difficultés pour endormir votre enfant ou votre bébé, ne lui donnez jamais de médicaments pour qu’il s’endorme ou dorme plus longtemps. Parlez-en à votre médecin ou pédiatre.

La nuit, intervenir le moins possible

Une fois couché, votre enfant apprend progressivement à être autonome :

  • la nuit, si vous entendez que votre enfant est réveillé, attendez quelques minutes avant d'intervenir, il devrait se rendormir seul. Si vous intervenez, ne mettez pas la lumière, ne parlez presque pas et restez neutre afin de favoriser son endormissement ;
  • lors de ses réveils nocturnes, évitez de lui donner un biberon de façon répétée ; sinon, il deviendra incapable de s'endormir sans manger. N'oubliez pas que le biberon d'eau sucrée est, en plus, source de caries.

Consulter la fiche pratique « Mon enfant n'arrive pas à dormir sans moi : que faire ? »

Conseils en cas de parasomnies chez votre enfant

Si votre enfant présente des rythmies du sommeil avec des mouvements répétitifs importants qui le conduisent à se taper la tête contre le lit ou les murs, capitonnez le tour du lit et si besoin faites dormir votre enfant sur un matelas à même le sol pour éviter les traumatismes.

S'il est somnambule et afin d'éviter un accident, vérifiez que les objets dangereux sont hors de portée, que les fenêtres et portes sont bien fermées et que l'accès à un escalier est impossible.

S'il a des terreurs nocturnes, n'essayez pas de le réveiller, mais éloignez les objets qui l'entourent et qui pourraient être dangereux en cas d'agitation intense.

Si votre enfant fait un cauchemar, il a besoin que vous le rassuriez pour se rendormir.

En cas d'énurésie nocturne, vous pouvez appliquer des mesures hygiéno-diététiques et éducatives, et consultez le cas échéant.

Si votre bébé pleure au coucher, c’est peut-être parce qu’il s’est habitué à ce que vous soyez présent au moment où il s’endort. Pour réduire cette dépendance, vous pouvez :

  • mettre votre enfant au lit, le quitter quelques minutes, puis, s’il pleure, revenir et rester jusqu’à ce qu’il s’endorme ;
  • réduire progressivement le temps passé dans sa chambre chaque soir au coucher, sur plusieurs jours. Au bout de cinq à sept jours, votre bébé devrait réussir à s'endormir seul.

Si au cours de son sommeil, votre enfant grogne, pleure, s'agite, s'assied dans son lit, voire se lève, essayez d’attendre un peu avant d’aller le voir. Cela ne sert à rien d'essayer de le consoler, il n'est pas toujours réveillé et il se rendort tout seul spontanément. Ces épisodes de faux réveils sont fréquents et peuvent survenir plusieurs fois par nuit.

Par ailleurs, si vous êtes déconcerté(e) par ses pleurs et si vous ne les supportez plus :

  • ne criez pas ;
  • ne secouez pas votre bébé, car cela pourrait laisser des séquelles graves, appelées syndrome du bébé secoué.

Ne donnez jamais de médicament sédatif à votre enfant.

Troubles du sommeil nécessitant une consultation médicale

Des perturbations importantes du sommeil de votre enfant (insomnie, parasomnie, hypersomnie), que vous ne parvenez pas à corriger par des mesures simples et qui s’installent dans la durée, peuvent nécessiter un avis médical.

Les insomnies s'aggravent

  • votre enfant met toujours plus de 30 minutes à s'endormir ;
  • il se réveille encore au moins une fois chaque nuit et reste éveillé au moins 20 minutes ;
  • il se réveille dès la première partie de la nuit.

Le sommeil de votre enfant est très agité entre les réveils

Ses parasomnies perturbent durablement son sommeil et celui de votre famille. Par exemple en cas d’énurésie ou de somnambulisme causant un inconfort ou des blessures.

Les troubles du sommeil ont des répercussions dans la journée

  • votre enfant est fatigué dans la journée, il somnole facilement ou s'endort spontanément (par exemple en classe) ;
  • il est très agité dans la journée, agressif ou au contraire replié sur lui-même.

La santé de votre enfant vous inquiète

  • votre enfant ronfle, fait des pauses respiratoires la nuit, présente des difficultés à s'alimenter, a des régurgitations, des infections ORL fréquentes (otites, rhinopharyngites, angines), des difficultés à respirer ;
  • il ne grossit ou ne grandit pas suffisamment bien ;
  • il présente de la fièvre, des symptômes inhabituels ou des douleurs en plus de ses troubles du sommeil.

Dans tous ces cas, si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.

Pour préparer votre consultation, vous pouvez remplir un agenda ou calendrier du sommeil sur une dizaine de jours, en mentionnant les heures d'endormissement et de réveil, les épisodes de réveils nocturnes, les horaires des siestes et toutes vos difficultés face au sommeil de votre enfant. Ce document vous permettra de mieux communiquer au médecin les périodes de sommeil, d’éveil et de pleurs, ainsi que les événements survenant la nuit.

Télécharger le calendrier du sommeil sur le site de l'Association française de pédiatrie ambulatoire

La consultation médicale

L'examen médical et le bilan permettront de rechercher la cause des troubles du sommeil de votre enfant et d'en assurer le traitement.

Si les troubles du sommeil sont le plus souvent en relation avec des situations psychiques difficiles pour l'enfant, certaines affections peuvent être à l'origine des trouble du sommeil temporaires ou persistants. Elles peuvent être :

Certains médicaments perturbent le sommeil de l'enfant : les corticoïdes, les bronchodilatateurs, les antitussifs...

Le traitement des troubles du sommeil de l'enfant

Lorsqu'il existe une cause à ces troubles, son traitement améliore la qualité du sommeil.

Votre médecin vous rappelle les règles d'hygiène de vie favorisant un sommeil de qualité.

Si votre médecin le juge utile, il peut proposé, pour votre enfant un suivi psychologique.

Mon soutien psy : remboursement de séances chez le psychologue

Le dispositif Mon soutien psy permet à tout enfant dès 3 ans (mais également aux adolescents et aux adultes) en souffrance psychique (pouvant se traduire par des troubles du sommeil), de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.

Depuis le 15 juin 2024, vous avez le choix entre prendre rendez-vous directement avec un psychologue conventionné et partenaire du dispositif ou consulter d’abord votre médecin pour faire le point sur votre état de santé.

L’accompagnement psychologique comprend :

  • une première séance qui est un entretien d’évaluation ;
  • entre 1 à 11 séances de suivi psychologique. Ce nombre est adapté aux besoins par le psychologue.

Pour en savoir plus, consulter l'article : Remboursement de séances chez le psychologue : Mon soutien psy

Pas de médicament pour un enfant qui dort mal

Il existe un médicament contenant de la mélatonine (Slenyto®). Mais ce médicament n'est indiqué que pour le traitement de l'insomnie chez les enfants et les adolescents de 2 à 18 ans, présentant un trouble du spectre de l'autisme et/ou un syndrome de Smith-Magenis (maladie génétique associant un déficit intellectuel et des troubles du sommeil), lorsque les mesures d'hygiène du sommeil ont été insuffisantes. Ce médicament est également prescrit dans certaines maladies neurologiques rares.

Ce médicament n'est pas autorisé dans les autres cas de troubles du sommeil. Il est responsable d'effets secondaires (troubles de l’humeur, dépression, fatigue, somnolence, maux de tête, douleurs abdominales, éruptions cutanées, etc.) et peut être à l'origine d'intoxications aiguës accidentelles.

Par ailleurs, la mélatonine est présente dans de nombreux compléments alimentaires en vente libre  : leur usage est totalement déconseillé chez l'enfant et l'adolescent.

  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Sommeil. Site internet : Inserm. Paris ; 2017 [consulté le 16 mars 2023]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Rythmes de l’enfant – De l’horloge biologique aux rythmes scolaires. Site internet : Inserm. Paris ; 2001 [consulté le 16 mars 2023]
  • Benz C. Jenni O. Troubles du sommeil chez l’enfant. Forum Med Suisse. 2010;10(11):204–207
  • Référentiel de psychiatrie et d'addictologie 2021. Troubles du sommeil de l'adulte et de l'enfant. Presses universitaires François-Rabelais. Tours (France)
  • Collège National des Pédiatres Universitaires. Troubles du sommeil chez l'enfant. ECN 2021.Édition Elsevier Masson
  • Challamel M.-J., Franco P. Insomnies et troubles de l'installation du rythme jour/nuit du jeune enfant. EMC - AKOS (Traité de Médecine) 2011:1-6 [Article 8-0830]
  • AboutKidsHealth. Troubles du sommeil. Site internet : aboutkidshealth.ca. Toronto (Canada) ; 2010 [consulté le 16 mars 2023]
  • Vella S., Hasselmann O. Troubles du sommeil chez l’enfant. Forum Med Suisse. 2010;10(12):222–229
  • Institut national du sommeil et de la vigilance. Le sommeil de l'enfant. Site : INSV. Paris ; 2022 [consulté le 16 mars 2023]
  • Haute Autorité de santé. SLENYTO comprimé à libération prolongée. Prise en charge dérogatoire dans
    une recommandation temporaire d'utilisation. Commission de la transparence. Site internet : Haute
    Autorité de santé. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 16 mars 2023]
  • Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Compléments alimentaires à base de mélatonine. Site internet : economie.gouv. Paris ; 2022 [consulté le 16 mars 2023]
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