Les différents tremblements et leurs causes
Publié dans : Tremblements
01 octobre 2024
Le tremblement est dû à une contraction répétée et involontaire des muscles. Il est normal en cas de froid ou de peur. Mais ce mouvement est considéré comme pathologique s’il survient au repos, durant le maintien d’une posture ou l’exécution d’un geste précis.
Un tremblement est un mouvement involontaire et rythmé, caractérisé par des secousses plus ou moins amples d’une ou plusieurs parties du corps. Ce phénomène est provoqué par des contractions musculaires pendant les périodes d’éveil, et disparaît pendant le sommeil.
Dans la vie quotidienne, on observe des tremblements dits "normaux", comme le tremblement fin et invisible des doigts, présent chez tout individu (dit "tremblement physiologique"). On observe aussi des tremblements liés à diverses circonstances (ex. : sensation de froid, sentiment de peur).
Il existe par ailleurs des tremblements dits pathologiques. En général, ils sont dus à un dysfonctionnement ou à la présence d’une anomalie dans le système nerveux des noyaux gris centraux situés à la base du cerveau.
L'encéphale
L’encéphale est la partie supérieure du système nerveux. Protégé par la boite crânienne, il est composé :
- du tronc cérébral, partie allongée et verticale, située dans le prolongement de la moelle épinière, contenue dans la colonne vertébrale. Le tronc cérébral comprend la substance noire, ou Locus niger, dont les lésions sont associées à la maladie de Parkinson.
- du cervelet, masse arrondie marquée par des stries parallèles très proches. Il est situé sous le cortex, derrière le tronc cérébral.
- du cerveau dont les 2 hémisphères sont recouverts par un tissu organique, le cortex cérébral. Il est situé au-dessus du cervelet et du tronc cérébral. Dans la partie avant du cerveau se trouve l’, petite glande qui secrète de nombreuses hormones.
On distingue trois grands types de tremblements, survenant respectivement :
- au repos (tremblement de repos) ;
- pendant le maintien d’une posture (tremblement d'attitude) ;
- lorsque la personne concernée effectue des gestes particuliers (tremblement d’action).
Le tremblement de repos se manifeste lorsque l’individu est immobile, et s’arrête lors des mouvements volontaires. Il disparaît lors de la contraction musculaire et également lors du sommeil.
Lent et régulier, ce symptôme peut apparaître sur une extrémité de n’importe quel membre, mais concerne souvent les membres supérieurs réalisant des mouvements de la main comparables à l’émiettement du pain ou au comptage de la monnaie. Il peut être associé à un tremblement des lèvres, du menton et/ou de la langue. Il ne concerne pas la tête dans son ensemble.
Il est présent d'un seul côté ou, lorsqu'il est bilatéral, il est souvent asymétrique.
Il est aussi plus prononcé lors d’effort intellectuel (calcul par exemple) ou d'émotions.
Ce tremblement se rencontre habituellement dans la maladie de Parkinson. Il est alors associé aux autres signes de cette pathologie, à savoir :
- une rigidité des membres (ou "hypertonie") ;
- une akinésie (lenteur dans l’initiation des mouvements).
Le tremblement parkinsonien dû aux neuroleptiques
Le tremblement dû à la prise de médicaments neuroleptiques utilisés en psychiatrie est responsable d'un tremblement de repos, parfois accompagné d'un tremblement d'attitude. Il touche volontiers la mâchoire.
Une adaptation ou un changement de traitement est nécessaire, après avis psychiatrique.
Rapide, régulier et rythmé, le tremblement d'attitude survient lors du maintien d’une position, et disparaît totalement au repos.
En France, 400 000 personnes environ présentent ce symptôme, qui peut prendre trois formes différentes.
Le tremblement physiologique exagéré
Le tremblement physiologique exagéré affecte les doigts, voire les mains dans leur intégralité. Il s’agit d’un tremblement physiologique majoré par certaines maladies ou situations, à savoir :
- une anxiété ;
- une hyperthyroïdie ;
- le d'alcool et du tabac ;
- l’absorption de caféine (présente dans le café et le thé), d'amphétamines ;
- la prise de certains médicaments (corticoïdes, , valproate de sodium, antidépresseurs, bronchodilatateurs etc.)
Le tremblement essentiel
Le tremblement essentiel est un trouble neurologique inexpliqué, atteignant 300 000 Français (hommes comme femmes). Il peut apparaître à l’âge adulte, entre 20 et 30 ans. Cependant, ce phénomène se déclare surtout après 50 ans, et 5 % des plus de 65 ans en sont atteints (on parle alors de "tremblement sénile"). Dans la moitié des cas environ, le tremblement essentiel affecte plusieurs personnes d’une même famille.
Ce tremblement touche principalement les mains (en général les deux, de façon symétrique). Chez certains patients, la tête et le cou sont également atteints, et adoptent alors un mouvement de type "non-non". Parfois, le phénomène s’étend aux cordes vocales et devient perceptible dans la voix (chevrotement). Plus rarement, le tremblement s’observe au niveau des membres inférieurs.
Dans un premier temps, le tremblement est de faible amplitude, rapide et touche les extrémités. Puis, il s'étend progressivement aux membres en entier et il devient un peu plus lent et ample.
Il est amélioré par la prise d'alcool et il s’accentue lors des émotions, de la prise de caféine et lentement au fil du temps ; il peut gagner successivement plusieurs parties du corps.
Le tremblement essentiel est souvent confondu avec celui associé à la maladie de Parkinson. Pour différencier les deux phénomènes, les médecins pratiquent un examen neurologique (évaluation du fonctionnement du système nerveux), voire une imagerie cérébrale (scanner ou IRM). Des résultats normaux correspondent à un tremblement essentiel.
Le tremblement orthostatique primaire (TOP)
Le tremblement orthostatique primaire est un mouvement anormal rare, de cause inconnue. Il se rencontre plus fréquemment chez les femmes, à partir de 50 à 60 ans.
Ce tremblement atteint les membres inférieurs (cuisses et jambes, des deux côtés) et le tronc, uniquement en position debout. Il provoque une sensation de grande instabilité, avec l'impression d’une chute imminente qui ne se produit pas. Souvent, pour se sentir plus stables, les personnes atteintes se tiennent jambes écartées lorsqu'elles sont debout. Le TOP diminue lors de la marche ou à l’appui sur un objet.
Le tremblement reste invisible à l’œil nu car il est très rapide et de faible amplitude. Il correspond à un frémissement des muscles, ressenti quand on pose la main sur les jambes ou entendu à l'auscultation sous forme d'un frémissement.
Le tremblement orthostatique, une maladie rare
Le tremblement orthostatique primaire est une . Pour vous informer sur cette affection, poser toutes vos questions, vous exprimer librement et être écouté, vous pouvez :
- consulter le site Maladie Rare info service ;
- appeler l’équipe d’experts "Maladie Rares Info Services" au 01 56 53 81 36 (appel non surtaxé).
Également appelé "tremblement intentionnel", il survient uniquement lors des mouvements volontaires (gestes précis, comme tenir un verre d’eau). Il est plus accentué en début et en fin de mouvement. Il est dû à des lésions du cervelet. D'autres symptômes d'atteinte cérébelleuse sont parfois présents : troubles de la marche, difficultés à articuler les mots...
Généralement, le tremblement d'action est lié à diverses maladies ou situations, telles que :
- la sclérose en plaques (le tremblement est souvent tardif dans l'évolution de la maladie et il touche préférentiellement les membres supérieurs) ;
- un accident vasculaire cérébral, une tumeur, un traumatisme, une infection, une dégénérative (intoxication alcoolique chronique, etc.), une hypothyroïdie, etc.
Le tremblement psychogène
Le tremblement est épisodique avec des phases sans aucun mouvement anormal. Ce tremblement, à caractère variable, a une origine psychologique. Le diagnostic est posé lorsque les autres causes ont été écartées.
- Collège des enseignants en neurologie (CEN). Mouvements anormaux. ECN 2018. 4ème édition Elsevier Masson
- Encyclopédie Orphanet. Tremblement orthostatique primaire. Site internet : Orphanet. Paris ; 2013 [consulté le 25 janvier 2022]
- Apartis E, Jedynak C-P. Tremblements. EMC - Neurologie 2013;10(4):1-17 [Article 17-010-A-10]
- Couloume L, Derkinderen P. Tremblements. Traité de médecine AKOS - Elsevier Masson 2019;14(1):1-5
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