La transfusion sanguine est un traitement consistant à injecter par perfusion intraveineuse du sang ou l’un de ses composants.  Elle peut être nécessaire en cas de manque d’un ou plusieurs composants du sang d’un patient.

Deux personnes sont impliquées dans la transfusion sanguine :

• le receveur : c’est la personne nécessitant la transfusion ;
• le donneur : c’est la personne qui a donné son sang.

Dans la grande majorité des cas, les produits sanguins transfusés sont :

• des globules rouges ;
• des plaquettes ;
• du plasma.

Les indications à la transfusion des différents produits sanguins sont précisées par des organismes officiels tels que la Haute Autorité de santé (HAS) ou l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). 

En France, la décision de transfusion sanguine n’est prise qu’en cas de nécessité absolue, comme un risque de décès ou de séquelles graves. Dans ces cas-là, il n’existe aucun autre traitement. Les risques pour la santé liés à un retard de transfusion sont nettement supérieurs aux risques liés aux produits sanguins.

En 2023, 2,6 millions de produits sanguins ont été transfusés (-4 % par rapport à 2022) à 524.196 patients. 

Le sang est composé du plasma et des cellules sanguines. 

Le plasma 

Le plasma est le liquide dans lequel baignent notamment les cellules sanguines et les facteurs de coagulation, à savoir des protéines plasmatiques participant à la coagulation en cas de saignement.

Le plasma a plusieurs rôles :

• le transport des éléments qu’il contient vers tous les tissus de l’organisme ;
• le maintien de la pression artérielle ;
• la régularisation de la teneur en eau des tissus.

Les cellules du sang 

Fabriquées par la moelle osseuse puis circulant dans le plasma, les cellules sanguines sont :

• les globules rouges ou hématies, contenant l'hémoglobine qui sert au transport de l’oxygène ;
• les globules blancs ou leucocytes, qui défendent le corps contre les infections ;
• les plaquettes, qui participent à la coagulation du sang en cas de saignement. 

Transfusion pour certaines formes d'anémie grave

Les globules rouges sont les cellules sanguines qui contiennent l’hémoglobine, une protéine assurant le transport de l’oxygène vers les autres cellules du corps. L’oxygène est indispensable aux cellules du corps, qui meurent si elles en manquent. La transfusion de globules rouges est nécessaire en cas d'anémie grave.

Le médecin recherche la cause de l’anémie afin de décider du traitement :

• Si l’anémie est modérée, d’autres traitements que la transfusion sanguine sont prescrits, en fonction de l’origine du déficit en globules rouges.
• Si l’anémie est sévère et mal tolérée par l’organisme, une transfusion sanguine est nécessaire et il n’existe pas d’autre traitement : l’absence de transfusion peut conduire à la mort ou à des séquelles graves (infarctus, lésions cérébrales irréversibles, etc.).

Sur quels critères le médecin prend-il la décision d'une transfusion de globules rouges ? 

Que ce soit en cas d’anémie aiguë par hémorragie importante ou d’anémie chronique, une transfusion de globules rouges peut être indiquée. Le médecin prend la décision de transfusion de globules rouges en tenant compte du type d’anémie, du taux d’hémoglobine ainsi que d’autres éléments médicaux.

Le taux d’hémoglobine 

Le taux d'hémoglobine est mesuré lors d’un examen biologique sanguin : l’hémogramme ou numération formule sanguine (NFS). Il s’agit d’une analyse des différents composants du sang effectuée à la suite d’une prise de sang du patient. 
Des valeurs d’hémoglobine variant de 6g/dl à 10g/dl représentent les valeurs les plus basses à partir desquelles la transfusion de globules rouges est indiquée, en fonction du caractère aigu ou chronique de l’anémie ainsi que de certains éléments médicaux.                                                                                       

Les éléments médicaux de gravité 

Lorsque le taux d'hémoglobine est bas, les situations suivantes indiquent la nécessité d’une transfusion de globules rouges : 

• l’âge de la personne (personne jeune ou âgée) ;
• l’existence de maladies cardio-respiratoires associées (une insuffisance coronaire, une insuffisance cardiaque, une insuffisance respiratoire, etc.) ;
• la présence de signes de gravité tels que une syncope ou perte de connaissance brève, un essoufflement, des palpitations avec tachycardie (augmentation importante de la fréquence cardiaque),  un angor récent, une hypotension orthostatique (baisse anormale de la pression artérielle lors du passage de la position couchée à debout), un accident ischémique transitoire ou AIT.

Transfusion pour certaines formes de thrombopénie (chute du nombre de plaquettes)

Les plaquettes sont des cellules sanguines qui participent à la coagulation du sang et à la formation de caillots en cas d’hémorragie. La transfusion de plaquettes est indiquée dans certains cas de thrombopénie (diminution anormale du nombre de plaquettes).

Une thrombopénie peut avoir une origine :

• centrale : défaut de production par la moelle osseuse (envahissement de la moelle par des cellules cancéreuses ou toxicité d’une chimiothérapie par exemple) ;
• ou périphérique : la maladie touche les plaquettes après qu’elles aient été fabriquées par la moelle osseuse et une fois qu’elles sont en circulation dans le sang. Il s’agit par exemple de la destruction des plaquettes par certains virus (VIH, hépatite B, etc).

Sur quels critères le médecin prend-il la décision d'une transfusion de plaquettes ? 

La transfusion de plaquettes est essentiellement indiquée au cours de thrombopénies centrales, soit à titre préventif, soit à titre curatif.

Transfusion de plaquettes à titre préventif 

À titre préventif, la transfusion vise à empêcher la survenue d’une hémorragie.
Le médecin prend la décision de transfusion de plaquettes en tenant compte du nombre de plaquettes dans le sang ainsi que de certains éléments médicaux.
Le nombre de plaquettes dans le sang est une mesure donnée par une prise de sang. Des valeurs variant de 10 000 à 50 000 plaquettes par mm3 représentent les valeurs les plus basses à partir desquelles la transfusion de plaquettes peut être indiquée, en fonction de certains éléments médicaux. 

Ces éléments médicaux sont :

• certains symptômes (fièvre supérieure ou égale à 38,5°C, hypertension artérielle non contrôlée, etc.) ;
• l’existence d’un geste invasif programmé tel qu’une ponction lombaire, une endoscopie digestive avec ou sans biopsie, etc. ;
• l’existence d’une intervention chirurgicale programmée ;
• la prise d’un traitement anticoagulant ou antiagrégant.

Transfusion de plaquettes à titre curatif

Dans le cadre d’une thrombopénie centrale, une transfusion de plaquettes peut être indiquée à titre curatif. 
La transfusion est prescrite en cas d’hémorragie sévère, que cette hémorragie soit externe (écoulement sanguin à l’extérieur du corps, donc visible) ou interne.

Au cours des thrombopénies périphériques, la transfusion de plaquettes est le plus souvent inutile ou contre-indiquée. D’autres traitements sont entrepris, en fonction de l’origine de la thrombopénie. Cependant, une transfusion de plaquettes peut être indiquée dans certains cas, notamment en cas d’hémorragie grave. 

Le plasma est le liquide dans lequel baignent les facteurs de coagulation, des protéines plasmatiques (albumine, immunoglobulines et facteurs de coagulation) qui participent à la coagulation en cas d’hémorragie.

Ces produits sont utilisés pour :

• les personnes en réanimation soignées grâce à l’albumine (restauration du volume sanguin). Ces personnes peuvent également recevoir une transfusion de plasma ;
• les personnes atteintes de déficits immunitaires et de certaines maladies auto-immunes grâce aux immunoglobulines ; les personnes hémophiles grâce aux facteurs de coagulation.   

Chez des patients polytraumatisés et présentant une hémorragie, la transfusion de plasma peut être associée à une transfusion de globules rouges et de plaquettes.