Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : symptômes, diagnostic et évolution

Publié dans : TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs)

En cas de pensées obsédantes suivies d’actes répétitifs, il est conseillé de consulter rapidement. Après avoir évalué les troubles obsessionnels et compulsifs, le médecin traitant dirige son patient vers un psychiatre ou un psychologue.

Le diagnostic de TOC doit intervenir le plus tôt possible. En effet, une prise en charge médicale précoce augmente les chances de réponse favorable aux traitements. Il est donc important de ne pas banaliser les symptômes, et de ne pas penser qu’ils vont disparaître d’eux-mêmes avec le temps.

Obsessions et compulsions

Il est utile de consulter son médecin traitant (ou son pédiatre) en cas de symptômes suivants, évoquant des troubles obsessionnels et compulsifs :

  • envahissement par des pensées, des idées ou des images récurrentes, douloureuses, inappropriées et dérangeantes, provoquant de la détresse et de l'anxiété. Ces obsessions surgissent dans l’esprit sans raison, contre la volonté, de manière contraignante et intrusive. Elles sont source d'anxiété ;
  • comportements, gestes répétitifs ou pensées conjuratoires répétitives (ou rituels) ne pouvant pas être contrôlés, appelés compulsions. La personne se sent obligée de répéter certaines actions ou pensées pour chasser l’obsession de son esprit ou pour faire diminuer son anxiété. Selon la nature de ces dernières, les compulsions prennent une forme particulière :
    • lavage des mains ;
    • vérifications ;
    • rangement suivant un ordre précis ;
    • comptage ;
    • prière ;
    • répétition silencieuse de certains mots...

La personne atteinte se sent obligée d'accomplir ces rituels suivant des règles précises, de façon prédéfinie. Néanmoins, les compulsions ne procurent ni plaisir ni satisfaction. Elles n’apportent pas de plaisir et uniquement un soulagement temporaire, avant le retour des pensées anxiogènes

Lire l'article : Les différents types de TOC

Mise en place de conduites d'évitement

Beaucoup de personnes atteintes de TOC développent des conduites d'évitement, c'est-à-dire toute situation qui favorisent l'apparition des symptômes. Par exemple, la personne évite de toucher toutes les poignées de porte qui évoquent chez elle l’idée d’être contaminée. Plus la personne évite cette situation, plus sa difficulté à y être confrontée augmente.

TOC : un important retentissement sur la vie de tous les jours

Ces idées et/ou ces actes ont un retentissement sur la vie quotidienne et mettent la personne en difficulté face à ses obligations professionnelles, sociales ou familiales.

S'il s'agit d'un enfant, celui-ci est occupé plus d’une heure par jour par des manies et des rituels, et il se met en colère lorsque ses parents essaient d'empêcher ses comportements. Cela le fatigue et perturbe sa scolarité, ses autres activités et la vie familiale.

Comment le TOC est-il perçu par la personne qui en souffre ?

La plupart des personnes atteintes de TOC ont conscience du caractère excessif et non raisonnable de leurs symptômes et sont donc prêtes à collaborer pour leur prise en charge thérapeutique. Cependant, 5 à 25 % des personnes ont une reconnaissance faible de leur problème, situation favorable à l'évolution chronique de la maladie.

Superstitions et manies ne sont pas toujours révélatrices de TOC

La plupart des adultes ont des pensées ou des actes évoquant des obsessions ou des rituels (ex. : superstition poussant une personne à éviter de passer sous une échelle).

De même, tous les jeunes enfants ont des manies (ex. : sucer son pouce), nécessaires à leur développement psychique, intellectuel et affectif. Ils pratiquent aussi des rituels, qui ont une fonction de protection face au monde extérieur (ex. : besoin d’une berceuse tous les soirs pour s’endormir). Plus tard, ces comportements sont remplacés par des hobbies et des collections.

Ces traits ne doivent pas inquiéter. En effet, pour que l’on puisse parler de TOC, il faut que les troubles concernés :

  • occupent la personne au moins une heure par jour ;
  • occasionnent une souffrance importante et un retentissement négatif sur sa vie quotidienne (ex. : oubli des priorités professionnelles, perturbation des relations familiales, fatigue et difficultés scolaires chez l’enfant).

Le médecin traitant mène une première évaluation des troubles obsessionnels et compulsifs.

Il interroge son patient sur ses symptômes :

  • pour mesurer leur sévérité, la souffrance qu’ils causent et leur impact sur sa vie ;
  • pour éliminer d'autres diagnostics possibles.

Ce premier bilan est confirmé si nécessaire par un psychiatre ou un psychologue.

Le praticien fait remplir à son patient des questionnaires ou effectuer des tests pour connaître l'intensité de ses troubles, selon une échelle d’évaluation bien précise. Les résultats permettent notamment de suivre l’évolution de son état, une fois le traitement mis en route.

Il s'assure que la personne a bien conscience de ses troubles, de leur caractère excessif et bnon raisonnable.

Il recherche d’autres problèmes éventuels, parfois associés aux TOC :

TOC et reconnaissance en ALD

Si vous êtes atteint de TOC sévères, votre médecin traitant peut demander la reconnaissance de votre maladie au titre d'affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec cette maladie sont alors pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de l’Assurance Maladie.

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont chroniques. Leur intensité peut changer tout au long de la vie, avec des variations selon les patients.

Lorsque la prise en charge thérapeutique est précoce, les symptômes s’atténuent, les rituels sont moins nombreux permettant une vie quotidienne à peu près normale. Toutefois, en l’absence de soins, les TOC ont tendance à s’accentuer, le stress représentant un facteur aggravant.

Chez l'adulte, il existe diverses évolutions possibles, en fonction de la gravité des symptômes :

  • si les TOC restent légers, ils causent un handicap modéré, compatible avec une vie familiale, sociale et professionnelle normale ;
  • dans certaines formes sévères, les obsessions-compulsions peuvent occuper peu à peu plusieurs heures par jour. Les conduites d'évitement sont de plus en plus nombreuses. Cette situation entraîne parfois des répercussions majeures (difficultés professionnelles ou relationnelles, repli social, dépression, dépendance à l'alcool ou aux drogues).

Chez l'enfant, les troubles obsessionnels et compulsifs évoluent de multiples façons, selon l’intensité des manifestations :

  • en cas de TOC sévères, les enfants effectuent parfois des rituels à l'école (vérifications multiples, ratures, répétition des mêmes exercices, etc.). Leur travail devient alors lent et incomplet. Ils éprouvent aussi des difficultés à se concentrer et à participer en classe. Cette situation induit un risque d’échec scolaire, voire de déscolarisation ;
  • par peur du ridicule, les enfants atteints de TOC peuvent aussi cacher leurs rituels à leurs camarades de classe. Ces efforts engendrent une grande fatigue mentale, et les relations amicales s’en trouvent parfois affectées ;
  • enfants et adolescents impliquent souvent leur famille dans leurs rituels, ce qui cause des tensions dans les relations avec leurs parents.
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Site internet : Inserm. Paris ; 2021 [consulté le 6 juin 2023]
  • Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec. Troubles obsessionnels compulsifs. Site internet : sante.gouv.qc. Québec ; 2018 [consulté le 6 juin 2023]
  • Cottraux J. Trouble obsessionnel compulsif. EMC - Psychiatrie 2016;14(1):1-15 [Article 37-370-A-10]
  • Moroy A, Sigward J-M, Lamy S, Pelissolo A. Rôle des facteurs psychotraumatiques dans la génèse des troubles obsessionnels compulsifs. European Psychiatry. Supplement, novembre 2014; 29(8):547
  • Référentiel de psychiatrie et addictologie. Troubles anxieux - Trouble obsessionnel compulsif. ECN 2021. Presse universitaire François Rabelais
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