Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques

Publié dans : Syndrome des ovaires polykystiques

Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques est uniquement symptomatique. Il repose sur une modification de son hygiène de vie, la prise éventuelle de certains médicaments, le suivi de possibles complications et la prise en charge de l'infertilité.

Il n'existe pas de traitement pour guérir le SOPK. Le traitement est donc uniquement symptomatique et il doit être suivi par la patiente jusqu’à la ménopause. Il vise à :

  • corriger les symptômes liés à l’hyperandrogénie (acné, hirsutisme, etc.) ;
  • restaurer les cycles menstruels pour augmenter les chances de fertilité et protéger la patiente des risques de cancer de l’endomètre ;
  • améliorer des anomalies métaboliques et en particulier la glycémie ;
  • corriger un surpoids, si nécessaire ;
  • induire une si une grossesse est désirée.

Ainsi, ce traitement repose sur une modification de son hygiène de vie, un traitement médicamenteux, si nécessaire et la surveillance de certains symptômes. Pour les femmes infertiles, des solutions leur sont aussi proposées.

Pour une femme souffrant d'un SOPK et surtout si elle est en surpoids, une amélioration de l’hygiène de vie est indispensable pour favoriser le bien-être. Une perte d’environ 10 % du poids initial est alors recommandée grâce à :

L’adoption d’un nouveau comportement alimentaire et physique :

  • permet de réduire l’hyperandrogénie et ses symptômes. Elle conduit notamment à la réduction de la chute des cheveux et à une diminution de l’hyperpilosité et de l’acné ;
  • a des effets positifs sur l’, avec un potentiel bénéfice sur la fertilité et sur l’humeur.

À plus long terme, une perte de poids a un retentissement positif sur le risque de complications métaboliques associées au SOPK, et notamment une diminution du risque de développer un diabète de type 2 ou une stéatose hépatique non alcoolique.

Les femmes ayant un SOPK et n’étant pas en situation de surpoids peuvent adapter leur mode de vie mais le fait de maigrir n’améliorera pas leurs symptômes.

En parallèle, il est indispensable d’avoir un accompagnement et une prise en charge des problèmes d’ordre psychologique tenant compte des phénomènes d’anxiété ou de dépression.

En cas d’hirsutisme, une pilule œstroprogestative est recommandée en première intention. Ce type de contraception à plusieurs effets positifs :

  • une diminution du taux d’androgènes ;
  • une régulation des cycles menstruels ;
  • une réduction de l’acné, de la chute des cheveux et de l’hyperpilosité.

Si la pilule œstroprogestative n’a aucun effet ou n’est pas supportée par la femme ayant un SOPK, le traitement repose sur un anti-androgène (acétate de cyprotérone) combiné à un œstrogène naturel. Ce type de médicament est efficace :

Toutefois, les traitements hormonaux associant l'acétate de cyprotérone et d'éthinylestradiol (tels que le médicament Diane 35 ou ses génériques) augmentent le risque de thrombose veineuse ou artérielle et le risque de survenue de méningiome, tumeur bénigne des méninges du cerveau. Il est donc nécessaire de prendre des précautions car :

  • il ne doit pas être prescrit en association au traitement de l’acné par  ;
  • il est contre-indiqué en cas d’antécédent de méningiome.

L’utilité de la carte patient

Une carte patient est un document d’information qui vient en complément de la notice disponible dans une boîte de médicament. Elle fait partie des mesures additionnelles de réduction du risque (MARR) qui peuvent être mises en œuvre par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle permet d’assurer un usage sûr et efficace d’un médicament spécifique.

Dans le cadre d’un traitement hormonal avec de l’acétate de cyprotérone, cette carte est remise à la patiente par son médecin. Elle l’informe sur les éventuels effets secondaires et lui explique comment réagir en leur présence.

Outre la surveillance mise en place en cas de surpoids, les femmes présentant un SOPK doivent bénéficier d'un suivi pour le risque cardiovasculaire et notamment de la glycémie, du taux de cholestérol sanguin, de la tension artérielle, etc.

Une augmentation de la glycémie pouvant conduire à un diabète de type 2, est traitée en première intention par des mesures hygiéno-diététiques et la perte de poids, si nécessaire. Des médicaments antidiabétiques oraux (metformine) peuvent être prescrits si besoin. Les patientes doivent alors être informées des effets secondaires éventuels de la metformine : malaises, céphalées, etc.

La prise en charge du surpoids est avant tout hygiéno-diététique. En cas d’obésité majeure, la chirurgie bariatrique doit être discutée avec son médecin, en tenant compte des risques de grossesse chez les femmes ayant une surcharge pondérale extrême.

Une prise en charge de l'infertilité est possible.

Avant de commencer ce type de traitement, il est nécessaire de s’assurer qu'il n'existe pas d'autres facteurs à l'origine de l'infertilité telles qu'une anomalie anatomique des trompes utérines ou, chez l'homme, des anomalies du sperme, par exemple, ce qui modifierait la démarche thérapeutique.

L’induction d’ovulation ou stimulation ovarienne

L'induction de l' consiste à prendre des médicaments pour provoquer l'. Elle est reconnue comme étant la première étape de traitement de l’infertilité en cas de SOPK. Le citrate de clomiphène est le traitement préconisé en première intention.De nouveaux traitements ont émergé, comme le létrozole, inhibiteurs de l’aromatase. Il a l'avantage d’induire moins de grossesses multiples (au minimum 2 fœtus) que les autres traitements d’induction d’. Cependant, l’autorisation de mise sur le marché pour l'utilisation de ce médicament dans ce type de prise en charge n’est, à ce jour, pas en vigueur en France.

D'autres médicaments de la fertilité peuvent également être essayés. Il s'agit d'hormones (gonadotropines) qui stimulent les puis déclenchent une .

En fonction du traitement choisi par le médecin, la patiente (et son partenaire) doit être informée des risques de grossesses multiples.

La chirurgie ovarienne par « drilling » en cas de SOPK

La chirurgie ovarienne par « drilling » est une technique chirurgicale coelioscopique. Elle consiste à effectuer des micro-perforations dans la couche superficielle des afin d’obtenir des ovulations normales et des grossesses spontanées. Ce type de chirurgie permet un rétablissement des ovulations dans environ 50 % des cas. Elle peut être proposée :

  • après échec des traitements par citrate de clomiphène ou en cas de résistance à ce type de traitement ;
  • en alternative avec les traitements d’induction d’ par gonadotropines ;
  • en alternative au recours à la fécondation in vitro, qui produit potentiellement plus d’effets secondaires chez les patientes ayant un SOPK ;
  • en première intention si une cœlioscopie est indiquée pour d’autres raisons que le problème d’ (problème tubaire, endométriose, etc.).

L'assistance médicale à la procréation et fécondation in vitro

La fécondation in vitro (FIV) est l'une des techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP). Elle représente l’étape ultime de prise en charge chez les patientes ayant le SOPK, après échec des inductions d’ ou en alternative avec la chirurgie ovarienne.

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